
Le Rapport complet en anglais ICI.
Faits marquants
- Près d’un million de personnes, selon les estimations, se trouvent dans la ville de Gaza, où la famine a été confirmée. Elles sont confrontées à des bombardements quotidiens et à un accès compromis aux moyens de survie après que l’armée israélienne a placé toute la ville sous un ordre de déplacement.
- Sans plus aucun lieu sûr, l’ONU et ses partenaires humanitaires appellent à un cessez-le-feu, à la protection des civils et des infrastructures civiles, et à l’expansion soutenue de l’accès humanitaire dans toute la bande de Gaza.
- Le nombre de travailleurs humanitaires tués dans la bande de Gaza depuis octobre 2023 s’élève à 540.
- Certaines installations humanitaires dans la ville de Gaza ont été contraintes d’interrompre les services, et beaucoup d’autres risquent de se fermer, notamment des espaces d’apprentissage temporaires et ceux qui offrent des services de santé sexuelle et procréative aux femmes et aux filles.
Développement humanitaire
- Au cours de la semaine écoulée, les forces israéliennes ont continué de perpétrer de lourds bombardements aériens, terrestres et maritimes sur toute la bande de Gaza, en particulier dans les gouvernorats de Gaza-ville et du Nord de Gaza. Des frappes sur des bâtiments résidentiels, des tentes et des écoles hébergeant des personnes déplacées et des demandeurs d’aide ont continué d’être signalées. Des tirs de roquettes par des groupes armés palestiniens en direction du territoire israélien et des combats avec les forces israéliennes se sont produits. Associés aux ordres de déplacement, les opérations militaires israéliennes et les bombardements ont continué d’être particulièrement intenses dans la ville de Gaza, ce qui a entraîné d’autres vagues de déplacements (voir plus d’informations ci-dessous).
- Dans une déclaration faite le 7 septembre, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence (OCHA), M. Tom Fletcher, s’est déclaré gravement préoccupé par le dernier ordre de déplacement d’Israël contre les Palestiniens dans la ville de Gaza, qui vient après que la famine a été confirmée sur le territoire et au milieu d’une offensive militaire israélienne intensifiée. Il a averti que « la fenêtre étroite – jusqu’à la fin du mois de septembre – pour empêcher la famine de s’étendre à Deir al-Balah et Khan Younis… se referme maintenant rapidement », soulignant que « la mort, la destruction, la famine et le déplacement des civils palestiniens sont le résultat de choix qui défient le droit international et ignorent la communauté internationale ». Le chef de l’OCHA de l’ONU a appelé à un accès humanitaire sans entrave, à la protection des civils, à la mise en œuvre des mesures provisoires de la Cour internationale de Justice, à la libération des otages et des Palestiniens détenus arbitrairement, ainsi qu’à un cessez-le-feu immédiat.
- Dans un discours prononcé le 8 septembre, le Haut Commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, Volker Tork a dénoncé la commission par Israël de « crimes de guerre sur crimes de guerre » et a exprimé son horreur face à l’« utilisation ouverte de la rhétorique génocidaire » par de hauts responsables israéliens. Il a dénoncé l’absence d’action de la part de la communauté internationale et a demandé : « Où sont les mesures décisives pour prévenir le génocide? » Il a appelé les pays à faire plus, en demandant instamment que s’arrête « le flux vers l’État hébreu des armes qui risquent de violer les lois de la guerre ». Il a mis en garde contre l’inaction et a appelé la communauté internationale à « s’opposer au projet de prise de contrôle militaire de Gaza par les Israéliens ».
- Le 10 septembre, l’ONU et ses partenaires humanitaires ont publié une déclaration sur « l’escalade dangereuse dans la ville de Gaza, où les forces israéliennes ont intensifié leurs opérations et ordonné à tout le monde de se déplacer vers le sud ». Notant que les autorités israéliennes ont rendu ces ordonnances «sans mesures efficaces pour assurer la sécurité de ceux qui sont forcés de se déplacer» et ont dirigé les gens vers une zone du sud où ni la taille ni l’ampleur des services fournis ne sont aptes à soutenir ceux qui s’y trouvent déjà, et encore moins les nouveaux arrivants, ils ont conclu. « Près d’un million de personnes n’ont plus d’options sûres ou viables – ni le nord ni le sud n’offrent de sécurité. Ils ont souligné l’engagement de la communauté humanitaire à « rester dans la ville de Gaza aussi longtemps qu’ils le pourront » et ont déclaré qu’ils « resteraient sur toute la bande de Gaza, en faisant tout ce qui est en leur pouvoir pour apporter de l’aide et fournir des services vitaux ». Ils ont exigé que les civils et les infrastructures civiles soient protégés et que l’accès humanitaire soit « élargi et soutenu pour inclure des itinéraires directs vers le nord et le sud ».
- Selon le Ministère de la santé à Gaza, entre le 3 et le 10 septembre, 499 Palestiniens ont été tués et 2 258 blessés. Cela entraîne le nombre de victimes parmi les Palestiniens depuis le 7 octobre 2023, comme l’a signalé le Ministère de la santé, à 64 656 morts et 163 540 blessés. Selon le Ministère de la santé, ce nombre total comprend 401 morts qui ont été ajoutés rétroactivement le 4 septembre 2025 après que leurs données d’identification ont été approuvées par un comité ministériel. Le Ministère de la santé a en outre noté que le nombre de victimes parmi les personnes qui tentaient d’accéder à des fournitures d’aide a augmenté pour atteindre 2 456 morts et plus de 17 861 blessés.
- Selon l’armée israélienne, entre le 3 et le 10 septembre, à midi, quatre soldats israéliens ont été tués à Gaza. Cela porte le nombre de victimes parmi les soldats israéliens depuis le début de l’opération terrestre israélienne en octobre 2023 à 460 morts et 2 892 blessés, selon l’armée israélienne. Selon les forces israéliennes et les sources officielles israéliennes citées dans les médias, plus de 1 660 Israéliens et ressortissants étrangers ont été tués, la majorité le 7 octobre 2023 et ses conséquences immédiates. Au 10 septembre, on estime que 48 Israéliens et ressortissants étrangers restent prisonniers à Gaza, y compris les otages qui ont été déclarés morts et dont les corps sont retenus.
- Au cours de la semaine écoulée, deux travailleurs humanitaires auraient été tués dans la bande de Gaza, tous deux dans la ville de Gaza. Le 7 septembre, les bureaux de l’Association Aisha pour la protection des femmes et de l’enfance ont été frappés, ce qui a entraîné le meurtre d’un membre du personnel de sexe masculin, d’une femme enceinte et d’un enfant. En outre, de nombreux blessés parmi les personnes présentes à l’intérieur et aux alentours des locaux ont été signalées. Lors d’un incident séparé le même jour, le Tamer Institute for Community Education a annoncé le meurtre d’une de ses employés, travaillant comme superviseure de la gestion des cas, ainsi que de son enfant, lorsque son domicile a été frappé. Cela a porté à 540 le nombre de travailleurs humanitaires tués depuis octobre 2023, dont 175 femmes et 365 hommes. Le nombre total comprend 373 membres du personnel et des équipes de l’ONU, 54 membres du personnel et des volontaires de la Société palestinienne du Croissant-Rouge, 4 membres du personnel du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et 109 travailleurs humanitaires dans des organisations non gouvernementales (ONG) nationales et internationales.
- Les principaux incidents ayant fait des morts parmi les personnes à la recherche d’une aide au cours de la semaine écoulée ont notamment été les suivants:
- Le 3 septembre, entre 15 h 30 et 19 h 45, au moins 10 Palestiniens auraient été tués et des dizaines blessés alors qu’ils attendaient des camions de ravitaillement le long du couloir Morag, au sud de Khan Younis.
- Le 4 septembre, vers 13 heures, sept Palestiniens auraient été tués près d’un site de distribution militarisé dans le nord de Rafah.
- Le 6 septembre, vers 20 h 30, 13 Palestiniens auraient été tués et des dizaines de blessés alors qu’ils attendaient une aide dans la région d’As Sudaniya, dans l’ouest du governorat Nord de Gaza.
- Le 7 septembre, vers 17 h 30, cinq Palestiniens auraient été tués et d’autres blessés alors qu’ils attendaient des camions de ravitaillement dans la région d’As Sudaniya, dans l’ouest du governorat Nord de Gaza.
- Le 8 septembre, vers 15 h 15, six Palestiniens, dont trois hommes, auraient été tués et 15 autres blessés en attendant des camions de ravitaillement le long du couloir Morag, au sud de Khan Younis.
- Le 9 septembre, entre 8 h 30 et 9 h 15, au moins cinq Palestiniens auraient été tués près du point de distribution militarisé au sud-ouest de Khan Younis.
- Selon les registres du Bureau des droits de l’homme des Nations unies (UN Human Rights Office – OHCHR ), depuis la mise en place du système de sites d’approvisionnement militarisée dans la bande de Gaza le 27 mai, et à la date du 9 septembre, au moins 2 256 personnes à la recherche d’aide ont été tuées. Cela comprend 1172 sites d’approvisionnement quasi militarisés et 1084 sites situés le long des itinéraires d’approvisionnement des convois. Les jeunes hommes et les adolescents continuent de représenter la grande majorité des morts et des blessés, la plupart des blessés étant le résultat de tirs à balles réelles.
- Le 8 septembre, la Défense civile palestinienne (PCD) a déclaré que les autorités israéliennes continuaient de refuser certains des mouvements de ses équipes, faisant obstacle à leur accès aux personnes piégées sous les décombres des maisons détruites et à leur capacité de mener d’autres interventions humanitaires. Elle a indiqué qu’au moins en août, 10 appels urgents avaient été soumis aux autorités israéliennes par l’intermédiaire d’organisations internationales, mais que la coordination était régulièrement refusée en temps voulu. PCD a ajouté que, depuis le 6 septembre, elle demandait l’autorisation d’atteindre une famille piégée sous les décombres à Bani Suhaila, à Khan Younis, après que leur domicile eut été touché ; la mission a été approuvée par les autorités israéliennes le 10 septembre, a dit plus tard la PCD.
- Selon le Syndicat des journalistes palestiniens (PJS), le mois d’août a été témoin d’un niveau sans précédent d’attaques contre des journalistes palestiniens, 15 journalistes ayant été tués, dont trois femmes journalistes. Sur ce total, 11 journalistes ont été tués dans deux incidents au complexe médical de Nasser et à proximité de l’hôpital Al Shifa. En outre, au moins neuf journalistes ont été blessés en août, principalement en raison de frappes directes qui ont entraîné des amputations ou une paralysie des membres. Au total, PJS a indiqué que sur 247 journalistes palestiniens et agents des médias tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, 31 étaient des femmes journalistes, dont 6 lorsqu’elles étaient en service.
- Le système de soins de santé de Gaza continue d’être submergé par l’afflux massif de victimes, des stocks et des fournitures médicales limités, ainsi qu’une pénurie d’équipements médicaux et de poches de sang. Le 7 septembre, le Ministère de la santé à Gaza a lancé un appel urgent en faveur de dons de sang dans les hôpitaux et la banque centrale du sang pour sauver la vie de patients et de blessés. Selon le cluster Santé, la dernière livraison de sang à Gaza a eu lieu le 4 août et comprenait 6 000 unités qui ont été consommées en 20 jours. On estime que les besoins quotidiens sont d’environ 350 unités. En outre, deux partenaires du cluster Santé ont mené des campagnes de dons de sang. Toutefois, dans un contexte de famine, de propagation des maladies et de plus en plus de déplacements, le déclin du nombre de donneurs a été signalé par les partenaires de groupe.
- Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) met en garde contre les conséquences catastrophiques de l’offensive contre la ville de Gaza sur les services de santé sexuelle et procréative pour les femmes et les jeunes filles. Le FNUAP souligne que le système de santé s’effondre et pourrait perdre la moitié de ses capacités si les hostilités se poursuivaient ; Le FNUAP a ajouté que quatre hôpitaux fournissant des soins obstétriques et néonatals et 23 centres de soins de santé primaires et points médicaux offrant des services de santé sexuelle et reproductive ambulatoires dans la ville de Gaza risquent de fermer leurs portes à tout moment. Les installations du sud fonctionnent déjà au-dessus de la capacité et ne peuvent pas absorber l’afflux croissant de patients du nord. L’accès aux soins est de plus en plus limité car les familles doivent parcourir de longues distances sur les routes endommagées, tandis que l’approvisionnement en carburant limité a paralysé les ambulances, les transports privés et les opérations hospitalières. Les hôpitaux étant débordés ou inaccessibles, davantage de femmes accouchent dans des conditions dangereuses, telles que les abris et les rues. Au cours des sept premiers mois de 2025, plus de 465 accouchements ont eu lieu en dehors des hôpitaux, certains n’étant pris en charge que par des ambulanciers paramédicaux et beaucoup n’ayant aucun soutien médical, les mois de juin et de juillet enregistrant les plus grands nombres. Pour aider à soutenir les services, Le FNUAP et deux partenaires ont soutenu l’ouverture d’une nouvelle maternité de campagne par l’association Al-Awda Health and Community Association le 31 août, qui fournit désormais des services de suivi de la maternité et de planification familiale ; l’établissement dispose de 23 lits d’hospitalisation, de sept lits d’accouchement et de salles d’opération équipées pour les césariennes (sections C) et les chirurgies gynécologiques. Parallèlement, le 24 août, le FNUAP a livré six camions contenant 765 trousses de santé reproductive à Gaza afin qu’elles soient distribuées à ses partenaires du cluster Santé, ce qui permettra de fournir environ 212 000 services de santé sexuelle et reproductive au cours des prochains mois, notamment des trousses d’accouchement hygiéniques pour 22 000 femmes enceintes, des contraceptifs pour 83 000 femmes et des fournitures pour traiter les infections de l’appareil reproducteur et les infections sexuellement transmissibles pour 107 000 personnes.
- Les retards et les obstacles aux mouvements humanitaires se poursuivent. Les missions approuvées prennent encore des heures à être finalisée et les équipes ont été obligées d’attendre sur des routes souvent dangereuses ou encombrées. Entre le 3 et le 9 septembre, sur les 120 tentatives de coordination des mouvements prévus avec les autorités israéliennes à travers la bande de Gaza, 50 ont été facilitées (42 %), 33 ont été entravées (28%), 22 (18%) ont été refusées et 15 (12%) ont dû être retirées par les organisateurs pour des raisons logistiques, opérationnelles ou de sécurité. Les mouvements facilités comprenaient deux missions de transfert de carburant à la ville de Gaza et deux missions de collecte de fournitures médicales du point de passage de Kerem Shalom. Les mouvements refusés comprenaient les mouvements de personnel et les missions liées à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène (WASH), y compris pour le transport par camionnage d’eau et l’enlèvement des déchets solides. Parmi les 33 missions entravées, 13 ont été accomplies malgré les obstacles, y compris les missions de collecte des fournitures à partir des points de passage de Kerem Shalom et les relèves du personnel. Trois missions n’ont pas été effectuées, y compris une mission de transfert d’une machine à concasseur et les 17 missions restantes ont été partiellement achevées, dont deux missions de collecte de carburant à partir du point de passage de Kerem Shalom. Au total, 13 des 120 mouvements concernaient la collecte et le transfert de carburant, 21 ont porté sur la collecte d’autres fournitures provenant des points de passage de Gaza, 9 des mouvements de personnel et des relèves, et 77 visaient à soutenir d’autres opérations humanitaires en cours.
- Le 10 septembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Croissant Rouge (Palestine Red Crescent Society – PRCS) ont appuyé l’évacuation de 128 personnes de la bande de Gaza, dont 30 patients et 98 accompagnateurs, pour recevoir des soins à l’étranger. Parmi eux se trouvaient plusieurs patients atteints de cancer et des blessés. Selon l’OMS, plus de 15 800 patients essentiels ont besoin d’une évacuation sanitaire à l’étranger.
- Alors que l’année scolaire dans les territoires palestiniens occupés (Occupied Palestinian Territory – OPT) a officiellement commencé le 8 septembre, le cluster Education indique que l’enseignement institutionnel en présentiel reste suspendu dans la bande de Gaza. L’enseignement institutionnel à Gaza sera limité aux programmes d’enseignement à distance gérés par le Ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur et l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA); on estime à 370 000 le nombre d’étudiants inscrits alors qu’ils sont actuellement confrontés à de graves difficultés en raison des hostilités en cours, des déplacements et de graves perturbations des services de télécommunications et d’Internet. Les élèves de la cohorte 2023-2024 ont également commencé cette semaine à passer les examens de l’école secondaire générale (Tawjihi) via une application mobile gérée par le ministère de l’Éducation. Les initiatives en matière d’éducation non formelle se poursuivent par des partenaires de groupes thématiques dans le cadre d’espaces d’apprentissage temporaires (TLS), avec environ 705 TLS établis au cours des huit premiers mois de 2025 par 52 partenaires du cluster, dont quatre organismes des Nations Unies, 21 ONG internationales (ONGI) et 27 ONG nationales (ONGN). Au cours de cette période, près de 260 000 enfants ont fréquenté le TLS, dont environ 144 000 ont accompli au moins trois mois d’apprentissage en presentiel; en d’autres termes, environ 22 % seulement des enfants d’âge scolaire ont achevé au moins trois mois d’apprentissage en presentiel jusqu’à présent en 2025.
Intensification de l’offensive militaire israélienne dans la ville de Gaza
- Le 5 septembre, l’armée israélienne a annoncé qu’elle commencerait à prendre pour cible des tours d’habitation dans la ville de Gaza et a émis, dans les jours qui suivaient, des ordures de déplacement contre trois bâtiments spécifiques. Le 6 septembre, l’armée israélienne a annoncé qu’Al Mawasi, à Khan Younis, était une « zone humanitaire », où les habitants de la ville de Gaza devraient s’évacuer par la route d’Al Rashid, et que des efforts seraient faits pour fournir de meilleurs services humanitaires dans la région ; cette zone représente environ 12 % de la bande de Gaza. Le 9 septembre, et pour la première fois depuis que les autorités israéliennes avaient annoncé des préparatifs en vue de la prise de contrôle de la ville de Gaza le 8 août 2025, l’armée israélienne a ordonné à tous les résidents de la ville de Gaza, depuis la vieille ville et Tuffah à l’est, jusqu’à la mer à l’ouest, d’évacuer immédiatement par la route côtière d’Al Rashid vers la région d’Al-Mawasi.
- Au cours de la semaine dernière, l’armée israélienne a émis des avis d’évacuation à l’intention des personnes se trouvant dans des immeubles résidentiels et des écoles abritant des personnes déplacées dans tout Gaza-ville, avant de lancer des frappes sur ces bâtiments ou à proximité. Par exemple, le 8 septembre, vers 20 h 50, l’armée israélienne aurait lancé un avertissement aux habitants de la tour résidentielle As Salam, dans la région d’Ar Rimal, dans le centre de la ville de Gaza, pour évacuer avant de procéder à une frappe sur la tour, tour probablement entourée de centaines de tentes de personnes déplacées. La même nuit, l’armée israélienne aurait lancé un avertissement aux personnes qui s’étaient réfugiées à l’école Al Mustaqbal, et à quatre bâtiments résidentiels situés dans le même pâté de maisons qu’As As Salam Tower, pour évacuer, et l’une des maisons aurait été frappée vers 22 h 45, mais on ne dispose d’aucune information sur la question de savoir s’il y a eu des victimes.
- Le 9 septembre, la défense civile PCD a indiqué qu’au cours des 72 heures précédentes, cinq tours d’habitation comprenant 209 appartements, et plus de 350 tentes de personnes déplacées, avaient été bombardées dans la ville de Gaza, ce qui a entraîné le déplacement estimé de près de 7 600 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. En outre, le même jour, le porte-parole de la PCD a déclaré que leurs capacités étaient extrêmement limitées, car elles fonctionnaient avec un minimum de ressources et ne disposaient pas d’un équipement suffisant pour réagir en cas d’escalade des attaques. Ils ont averti que, sans un soutien suffisant, ils ne seraient pas en mesure de fournir des services vitaux, laissant les personnes piégées sous les décombres sans aucun moyen de sauvetage.
- Entre le 5 et le 8 septembre, au moins les cinq tours d’habitation ci-après auraient été détruits :
- Le 5 septembre, un bâtiment de 12 étages a été détruit au nord d’Ar Rimal, dans le centre de Gaza, blessant un nombre inconnu de Palestiniens, y compris en raison de projection de débris, et laissant des dizaines de Palestiniens déplacés. Le bâtiment était possiblement entouré de milliers de tentes de déplacés au moment où il a été touché.
- Le 6 septembre, deux ordres de déplacement ont été donnés pour deux tours d’habitation dans la ville de Gaza, les pâtés de maisons environnants, et les tentes de déplacés. Ces commandes couvraient 1,8 kilomètre dans deux quartiers. L’un des bâtiments se composait de deux tours adjacentes de 13 étages contenant au moins 100 appartements résidentiels. Le même jour, le bâtiment a été détruit, ce qui a entraîné le déplacement d’au moins 100 familles qui y avaient vécu. Le deuxième bâtiment a été touché et détruit le 7 septembre, ce qui aurait entraîné la mort d’une personne et blessé d’autres personnes.
- Le 8 septembre, un ordre de déplacement a été émis pour un bâtiment commercial de 12 étages , les pâtés de maisons environnants, et les tentes de personnes déplacées, près de l’Université Al Azahar à Ar Rimal, dans le centre de Gaza-ville. L’ordre couvrait un kilomètre carré dans un quartier. Le même jour, le bâtiment a été touché et détruit, causant de graves dommages à la zone.
- Le 8 septembre, un immeuble résidentiel de 15 étages a été frappé à Ar Rimal, dans le centre de la ville de Gaza (voir référence à la tour As Salam ci-dessus). L’attaque aurait provoqué des projections de débris sur de longues distances et aurait entraîné des destructions importantes à proximité.
- Dans d’autres cas, des victimes ont été signalées lors de frappes contre des tentes de personnes déplacées, des bâtiments résidentiels, des écoles, et d’autres installations accueillant des personnes déplacées, ainsi qu’un marché, dans différentes parties de la ville de Gaza, dont les principaux incidents suivants :
- Le 3 septembre, vers 13 heures, sept Palestiniens, dont cinq hommes, auraient été tués et 18 autres blessés sur le marché d’Ah Sheikh Sheikh Radwan, dans le nord de la ville de Gaza.
- Le 3 septembre, vers 14 h 30, 10 Palestiniens de sexe masculin auraient été tués lorsqu’un bâtiment résidentiel aurait été frappé dans le nord de la ville de Gaza.
- Le 3 septembre, vers 15 h 15, sept Palestiniens, dont une femme et un couple, auraient été tués et un enfant blessé lorsqu’un immeuble résidentiel a été frappé à Ash Sheikh Radwan, dans le nord de la ville de Gaza.
- Le 3 septembre, à minuit, au moins cinq Palestiniens auraient été tués et au moins 15 autres, dont cinq enfants, ont été blessés lorsque plusieurs tentes de personnes déplacées ont été frappées dans la région d’An Nasr, dans l’ouest de la ville de Gaza. Trois incendies auraient éclaté.
- Le 4 septembre, vers 0 h 30, cinq Palestiniens, dont quatre enfants, auraient été tués lorsqu’une tente de personnes déplacées aurait été frappée à Tel Al Hawa, dans le sud-ouest de ville de Gaza.
- Le 4 septembre, vers 9 h 20, au moins huit Palestiniens auraient été tués lorsqu’un immeuble résidentiel aurait été frappé à Ash Shujai’yeh, dans l’est de la ville de Gaza.
- Le 4 septembre, vers 14 heures, 11 Palestiniens, dont sept d’une famille et quatre d’une autre famille, auraient été tués et une cinquantaine d’autres, pour la plupart des femmes et des enfants, blessés, lorsqu’au moins quatre maisons ont été frappées dans la région d’At Tuffah, dans le nord-est de la ville de Gaza. Un bloc résidentiel aurait reçu l’ordre d’évacuer et, lorsque les résidents seraient rentrés pour vérifier leurs maisons, le même bloc aurait été à nouveau frappé.
- Le 6 septembre, vers 12 heures, huit Palestiniens, dont quatre enfants, auraient été tués et d’autres blessés lorsqu’un appartement a été frappé à Ash Sheikh Radwan, dans le nord de la ville de Gaza.
- Le 7 septembre, vers 2 heures, huit Palestiniens, dont des enfants, auraient été tués et d’autres blessés lorsqu’une école, qui abriterait des personnes déplacées, aurait été frappée dans le centre de ville de Gaza.
- Le 7 septembre, vers 2 heures, neuf Palestiniens, dont quatre garçons, auraient été tués et d’autres blessés lorsqu’une tente de personnes déplacées a été frappée dans l’ouest de ville de Gaza.
- Le 7 septembre, vers 17 h 15, 15 Palestiniens, dont des enfants, auraient été blessés lorsque le Club Al Jazeera, spécialisé dans le sport pour les personnes handicapées, et hébergeant environ 80 familles déplacées, a été frappé dans le centre de la ville de Gaza. Les occupants du Club auraient reçu l’ordre d’évacuer avant le coup.
- Le 8 septembre, vers 1 h 40, au moins deux personnes (frères) auraient été tuées et un nombre inconnu de personnes blessées, lorsqu’un appartement résidentiel a été frappé à Ar Rimal, dans le centre de la ville de Gaza.
- Le 8 septembre, entre 15 heures et 16 heures, trois Palestiniens, dont deux femmes, auraient été tués et 20 autres blessés lorsqu’au moins un immeuble résidentiel et d’autres lieux ont été frappés dans le nord-est et le centre de la ville de Gaza.
- Le 9 septembre, vers 3 heures, des victimes ont été signalées lorsqu’un immeuble résidentiel a été frappé près du carrefour d’Al Qawqa dans le camp d’Ash Shati (Beach), dans le nord-ouest de la ville de Gaza, avec environ 25 personnes soupçonnées d’être sous les décombres. Vers 14 heures, la PCD a indiqué qu’elles avaient réussi à récupérer les corps de deux personnes et à secourir deux personnes blessées sous les décombres de ce bâtiment.
- L’intensification des frappes contre la ville de Gaza a causé de graves dommages à certaines installations humanitaires et perturbé les opérations et l’acheminement des services essentiels, comme dans les cas suivants :
- Le 8 septembre, l’aide médicale aux Palestiniens (Medical Aid for Palestinians MAP) a signalé qu’un point médical géré par Ard El Insan (AEI), association qui est associée à des projets de nutrition du MAP, avait été contraint de cesser ses activités après avoir été endommagé, apparemment à la suite d’une attaque dans les environs, ce qui a entravé la fourniture de services vitaux. Le directeur du MAP à Gaza a déclaré : « Ce que nous voyons dans la ville de Gaza n’est pas un dommage collatéral ; c’est le résultat prévisible et évitable de politiques et d’actions israéliennes délibérées qui nuisent aux civils et aux soins de santé en violation du droit humanitaire international. »
- Le 7 septembre, le centre de prothèses et de paralysie de la municipalité de Gaza aurait aurait été gravement endommagé par une frappe israélienne sur un bâtiment résidentiel voisin, forçant la suspension des opérations jusqu’à ce que des réparations urgentes soient achevées. La frappe a endommagé des parties de l’infrastructure, du matériel opérationnel et plusieurs salles et sections du centre, mettant fin à la fourniture de services humanitaires vitaux aux patients amputés et aux patients paralysés qui dépendent de prothèses et d’appareils d’assistance pour retrouver la mobilité et vivre dans la dignité.
- Le 9 septembre, les principaux bureaux du Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR), situés dans l’un des immeubles de grande hauteur ciblés, ont été détruits.
- Le 9 septembre, Médecins du monde a déclaré qu’un bâtiment touché la veille était situé à quelques mètres de l’un de leurs dispensaires dans la ville de Gaza. Bien qu’aucune victime n’ait été signalée parmi le personnel et les patients, l’installation a subi de graves dommages, ce qui l’a rendu hors service. MdM a indiqué qu’aucune alerte ou demande d’évacuation n’avait été directement transmise aux équipes. MdM a déclaré que la situation en matière de sécurité ne les permettait plus de poursuivre leurs activités dans la ville de Gaza et qu’elle avait donc été contrainte de suspendre ses opérations pour une période indéfinie dans cette zone, en fermant ses deux dispensaires. Cela privera 600 patients des soins dont ils ont besoin.
- En général, les ordre de déplacement dans la ville de Gaza menace les opérations humanitaires menées par des centaines de partenaires pour desservir près d’un million de résidents palestiniens. Selon les clusters Santé et Nutrition, certains partenaires de santé ont suspendu leurs activités dans les centres de soins de santé primaires, tandis que 12 des 49 sites thérapeutiques ambulatoires ont arrêté leurs services dans le cadre des frappes aériennes en cours dans la ville de Gaza. En outre, au moins deux cuisines communautaires ont suspendu leurs opérations et trois autres ont dû se réinstaller ailleurs dans la ville. L’intensification de l’opération militaire israélienne a également contraint les partenaires de la protection, y compris les agents de protection de l’enfance, à suspendre les opérations dans des locaux situés à proximité des immeubles de grande hauteur visés par les frappes aériennes. Selon l’OMS, environ la moitié des hôpitaux fonctionnels se trouvent dans la ville de Gaza, ce qui comprend 36 % de l’ensemble des lits d’hôpital et 50 % des lits d’unité de soins intensifs de l’ensemble de la bande de Gaza. « Le système de santé paralysé ne peut se permettre de perdre aucune de ces installations », a averti le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
- Alors que l’offensive militaire israélienne contre la ville de Gaza est en cours, le cluster Éducation signale que les écoles qui abritent des personnes déplacées continuent d’être frappées (voir les incidents ci-dessus) et craint que 95 espaces d’apprentissage temporaires (Temporary Learning Spaces – TLS) dans le nord de la bande de Gaza (dont 89 dans la ville de Gaza et six dans le governorat Nord de la bande de Gaza), qui desservent environ 25 000 enfants, pourraient être menacé de fermeture imminente en raison des ordres de déplacement donnés par l’armée israélienne et de l’insécurité, ce qui aboutirait à perturber davantage les efforts de services d’éducation d’urgence. Au 8 septembre, seuls 297 TLS demeuraient fonctionnelles, desservant plus de 112 000 élèves, les autres étant soit détruits, fermés en raison de contraintes financières, soit contraints de suspendre temporairement leurs activités en raison d’irrégularités et d’ordres de déplacement. Depuis le 7 octobre 2023 et au 10 juillet 2025, 97 % des bâtiments scolaires de la bande de Gaza ont subi un certain niveau de dégâts, la majorité (92 %) nécessitant un déminage pour éliminer la présence d’explosifs et soit la reconstruction complète, soit une reconstruction majeure, soit une remise en état importante pour être à nouveau fonctionnelle.
- Le 9 septembre, à la suite de l’émission d’ordres de déplacement par l’armée israélienne dans la ville de Gaza, le commissaire de l’UNRWA, Philippe Lazarrini, a déclaré : « Gaza est vidée de sa population affamée [qui est° forcée d’entrer dans la zone dite « humanitaire » de Mawasi. Il n’y a pas de place sûre à Gaza, et encore moins de zone humanitaire. »
- À l’approche de l’hiver, les opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza s’intensifiant et la famine risquant de se propager de la ville de Gaza à Deir al-Balah et Khan Younis, un plan de préparation et d’intervention interclusters a été activé par l’ONU et ses partenaires. Le plan initialement à trois mois décrit les activités visant à intensifier les opérations dans la ville de Gaza face aux mouvements de population à grande échelle, à la famine imminente, au début des pluies d’hiver et à l’énorme manque dans les services essentiels. Tout en étant conçu comme un plan de préparation, les partenaires humanitaires avertissent que sa mise en œuvre est gravement entravée par l’accès restreint, l’entrée limitée des approvisionnements et l’instabilité des conditions de sécurité.
Déplacements et crise des logements
- L’ordre militaire israélien de vider la ville de Gaza suit de nombreux mouvements forcés par les hostilités et la délivrance d’ordres de déplacement. Elle survient également dans une situation où les hostilités s’intensifient et que des destructions massives ont été causées par des sites de d’abris et de déplacements. « Il ne s’agit pas d’une évacuation. La directive équivaut à un transfert forcé, un crime atroce au regard du droit international. Les familles sont chassées de la ville de Gaza dans de petites zones confinées, sous la menace constante d’une déportation au-delà de Gaza elle-même », a déclaré Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (Norwegian Refugee Council – NRC). « Il ne s’agit pas de protéger les civils, il s’agit de les isoler de leurs maisons, de leurs communautés et de leur droit de rester sur leur terre », a-t-il ajouté. Déjà en octobre 2024, on estimait que plus de 90 % de la population de Gaza avaient été déplacés en moyenne six fois, et certains jusqu’à 19 fois.
- Selon le cluster Gestion des sites (SMC), la majorité de plus de 122 385 mouvements de déplacement enregistrés depuis le 14 août provenaient de la ville de Gaza et 60 % (plus de 733 mouvements) ont été enregistrés du nord au sud de la bande de Gaza via la route d’Al Rashid (coastal), dont environ 25 000 mouvements observés depuis le 7 septembre. Le 9 septembre, les partenaires du SMC ont établi deux points d’accueil/comptage sur la route d’Al Rashid, où ils ont fourni aux personnes déplacées de l’eau, des biscuits de haute énergie et des services de protection, y compris aux mineurs non accompagnés. Les partenaires ont observé certains mouvements de retour du centre et du sud de Gaza vers le nord, les rapatriés citant un grave surpeuplement des sites de déplacement dans le sud de Gaza. Des milliers de personnes ont également été déplacées vers les parties occidentales de la ville de Gaza le long du littoral et ont installé des tentes dans la région. Selon le Centre des satellites des Nations Unies (UNOSAT), l’expansion des zones de tentes le long de la côte fait apparaître de graves risques d’inondation et de maladies d’origine hydrique, en particulier lorsque les communautés déplacées se concentrent dans les zones de rivage de faible altitude où le drainage est insuffisant et où les matériaux d’abri ne sont pas suffisants.
- Dans l’ensemble, les familles de Gaza n’ont nulle part où aller, les sites de déplacement étant gravement surpeuplés et les conditions de vie peu sûres et indignes. Le SMC note que l’espace de vie moyen dans les sites de déplacement n’est que de 0,5 m2 par personne, ce qui est bien en deçà des standards Sphère de 3,5 mètres carrés. Même lorsque les familles trouvent de l’espace, elles manquent souvent de tentes ou d’abris, car les zones de tente continuent d’être bombardées (voir ci-dessus). Pour ceux qui envisagent de se déplacer, les coûts connexes sont à eux seuls un facteur dissuasif majeur : les partenaires estiment le coût du transport à l’intérieur d’un seul gouvernorat à environ 950 ILS (280 dollars É.-U.) et jusqu’à 4 000 ILS (1 200 dollars É.-U.) pour les transports entre gouvernorats. Pour les familles handicapées, ces dépenses atteignent 1 330 shekels (390 dollars) dans les gouvernorats et 5 600 shekels (1 700 dollars) entre les gouvernorats.
- Des vagues répétées de déplacements forcés entraînent la perte ou l’abandon d’abris essentiels, qui contribuent encore à créer un cycle répétitif de demande d’aide au logement. Selon le cluster Centres d’accueil, en août 2025, 1,4 million de personnes avaient besoin d’abris d’urgence, tandis qu’environ 1,45 million de personnes auraient besoin d’articles ménagers essentiels. Pourtant, malgré l’entrée récente de certains abris dans la bande de Gaza, les besoins dépassent de loin les approvisionnements disponibles ; depuis la mi-août, lorsque les autorités israéliennes ont levé l’interdiction d’entrée des matériaux d’abri, seuls 1400 tentes ont été collectées à ce jour à partir des points de passage par le biais de la coordination de l’ONU, ce qui est loin de répondre aux besoins d’abris d’urgence sur toute la bande de Gaza. Le cluster estime qu’au rythme actuel d’entrée, même si 30 % de toutes les cargaisons étaient affectées aux abris, il faudrait encore cinq mois pour répondre aux besoins, à peu près de la même durée que la durée de vie des matériaux d’abri, après quoi ils devraient être remplacés. Dans une note du cluster, le groupe a souligné : « Les acteurs de l’habitat fonctionneront selon des principes clairs : l’assistance basée uniquement sur les besoins, la livraison dans toutes les zones, y compris le nord de Gaza, et des solutions qui restent temporaires et transitoires, liées à des solutions durables de logement, de terre et de biens qui soutiennent le droit des familles déplacées à retourner chez elles ».
- D’après le cluster Gestion des sites et des refuges, le fardeau des déplacements répétés incombe de manière disproportionnée aux personnes âgées, aux personnes handicapées et aux femmes enceintes. Le 9 septembre, Médecins sans frontières (MSF) a signalé que de nombreuses femmes dans les zones désignées par les autorités israéliennes comme zones de combat, telles que la ville de Gaza – sont prévues pour des césariennes dans les jours et les semaines à venir, mais les bombardements et les défis de la sécurité des mouvements les ont laissées piégées dans des zones sans accès sûr aux hôpitaux. Lorsque ces femmes accouchent, elles sont confrontées à des risques mortels.
- Soulignant les difficultés rencontrées par les personnes handicapées dans les territoires palestiniens occupés, y compris la bande de Gaza, le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU (UN Committee on the Rights of Persons with Disabilities – CRPD) a noté que les déplacements forcés et la nécessité de fuir les zones dangereuses sont particulièrement difficiles pour les personnes souffrant de blessures liées à la guerre et les personnes handicapées, dont beaucoup ont perdu leurs appareils d’assistance et n’ont pas les moyens de payer les frais de transport onéreux (voir ci-dessus). En juin 2025, Humanity and Inclusion (HI) a estimé qu’environ 6 000 prothèses étaient nécessaires, dont beaucoup pour les enfants. Au cours de la première semaine de septembre, l’OMS a indiqué que 572 fauteuils roulants, dont 260 pour enfants, étaient entrés à Gaza et seraient distribués aux hôpitaux et aux partenaires de Gaza pour répondre aux besoins urgents, notamment en ce qui concerne la gestion des victimes et la réadaptation. En outre, de nombreuses personnes handicapées ne peuvent évacuer lors des bombardements parce que les avertissements sont émis par des canaux auxquels elles n’ont pas accès.
Famine, insécurité alimentaire et accès restreint aux marchés
- Le montant de l’aide entrant dans la bande de Gaza reste considérablement insuffisant pour répondre à l’ampleur des besoins près de trois semaines après la proclamation d’une famine à Gaza. Le 5 septembre, la Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), Cindy McCain, a souligné que davantage d’aide devait entrer à Gaza à grande échelle et que cela soulagerait également la panique à laquelle sont confrontées les personnes qui ne savent pas si elles auront accès à la nourriture. Cela permettrait également aux partenaires du cluster Sécurité alimentaire (Food Security Sector – FSS) de relancer le système de distribution communautaire et de rouvrir les boulangeries appuyées par l’ONU. Inonder la zone d’intervention de Gaza avec suffisamment d’aide et s’assurer qu’elle atteint l’ensemble de la population est le seul moyen de renverser une trajectoire de la faim catastrophique, ce qui exige une volonté politique, comme le Directeur de pays du PAM pour la Palestine, Antoine Renard, l’a récemment souligné : « S’il y a une volonté politique, la situation peut tourner d’un jour à l’autre… Il n’y a pas de problèmes logistiques, pas de manque de capacité, pas de manque de financement. Les biens sont là, prêts à servir la population. »
- D’après les données de surveillance fournies par le mécanisme des Nations Unies 2720 (monitoring data 2720 mechanism) , plus de 5 700 tonnes métriques de vivres humanitaires ont été collectées à partir des points de passage de Gaza grâce à la coordination de l’ONU au cours des neuf premiers jours de septembre. Selon le FSS, ce chiffre est d’environ 32 % du minimum quotidien de 2 000 tonnes nécessaires dans l’ensemble de la bande pour répondre aux besoins alimentaires de base. Au 9 septembre, 19 partenaires du FSS préparaient 519 000 repas individuels chaque jour dans 110 cuisines communautaires à travers Gaza, dont environ 170 000 repas dans le nord et 349 000 repas dans le sud et le centre de Gaza. Ce médicament est comparé à 468 000 repas quotidiens préparés et distribués par les partenaires au 30 août. Les partenaires du FSS s’efforcent de maintenir les cuisines en marche pour servir les personnes dans le besoin où qu’elles se trouvent, dans un contexte de situation sécuritaire très risquée et imprévisible. À la suite de l’émission d’un ordre de déplacement pour la ville de Gaza par l’armée israélienne le 9 septembre, au moins deux cuisines ont cessé leurs opérations et trois autres ont dû se réinstaller à l’intérieur de la ville.
- L’accès de la population aux marchés et aux aliments nutritifs dans la bande de Gaza reste limité, selon le suivi mensuel du marché du PAM (monthly market monitoring report) couvrant le mois d’août 2025. Alors que l’accès à la nourriture dans la bande de Gaza s’est légèrement amélioré pour certains ménages, la plupart des ménages sont toujours confrontés à des difficultés extrêmes et contraints d’adopter des mécanismes d’adaptation négatifs, tels que sauter les repas, manger des portions plus petites ou restreindre la prise de nourriture des adultes pour donner la priorité aux enfants. En outre, 50 % des ménages interrogés ont déclaré avoir un accès à la nourriture plus défavorable en août par rapport au mois de juillet, et environ 39 % ont déclaré avoir pris une journée entière sans manger au moins une fois au cours des 30 derniers jours. Les autres principales conclusions du rapport sont les suivantes :
- Alors qu’un plus grand volume de fournitures humanitaires et commerciales a entraîné une baisse significative des prix de certains articles, tels que la farine de blé et le sucre, en août par rapport à juillet, les prix d’autres articles ont de nouveau augmenté au cours de la dernière semaine d’août en raison des limites mêmes des montants disponibles – c’était le cas, par exemple, avec les oignons secs et les tomates, qui étaient complètement absents des marchés de la ville de Gaza dans les derniers mois d’août. En outre, les produits commerciaux qui entrent tendent à être ceux qui peuvent apporter une large marge bénéficiaire (par exemple, fromage fondu et snacks salés), plutôt que les légumes, les produits laitiers et d’autres articles dont la valeur nutritive est élevée. En août 2025, la diversité alimentaire à Gaza a atteint l’un de ses points les plus bas, avec des régimes alimentaires presque entièrement réduits aux céréales et aux légumineuses, tandis que les produits laitiers, les légumes, les fruits et les protéines avaient disparu de la consommation des ménages. La seule exception était le poulet congelé, qui a été autorisé à entrer dans la bande de Gaza au début de la troisième semaine d’août pour la première fois depuis plus de six mois et serait vendu à 130 shekels (39 dollars) par kilogramme à Deir al-Balah et à 120 shekels (36 dollars) par kilogramme dans la ville de Gaza.
- Entre 64 et 76 % des ménages des gouvernorats de Gaza ont déclaré ne pas être en mesure d’accéder aux marchés, principalement en raison d’un manque d’argent liquide (94 %) et de la flambée des prix des denrées alimentaires (60%). En outre, 77 % des ménages ont signalé des risques pour la sécurité tout en essayant d’obtenir de la nourriture. Le rapport met également en lumière une crise persistante de liquidités qui perturbe les opérations de marché, 74 % des magasins ne pouvant pas réapprovisionner ou payer les fournisseurs. Cela en dépit d’une diminution des frais de paiement et de retrait numériques, de 30 à 35 %, contre 50 % à un moment donné en juillet. En outre, les marchés manquent d’articles essentiels, notamment de gaz de cuisson, qui reste pratiquement indisponible. Cela a contraint les deux tiers des ménages à brûler des déchets pour la préparation des aliments.
- Selon le Ministère de la santé à Gaza, au 10 septembre, 404 décès liés à la malnutrition, dont 141 enfants, ont été recensés depuis octobre 2023. Les données mises à jour publiées par le Ministère de la santé le 27 août indiquent que sur le total, quatre décès liés à la malnutrition ont été documentés en 2023, 49 décès en 2024 et 260 entre janvier et le 27 août 2025.
(Traduction SK, pour l’UJFP)