Situation humanitaire, mise à jour # 263 du 11 février 2025 de l’OCHA – Bande de Gaza

Le rapport en anglais ICI.

Les enfants qui sont retournés avec leur famille dans le nord de Gaza et restent maintenant dans leur maison endommagée. Les acteurs humanitaires sont dans une course contre la montre pour fournir aux personnes déplacées et aux rapatriés de la nourriture, du matériel pour les abris, des vêtements d’hiver et d’autres produits de première nécessité. Photo de OCHA/Olga Cherevko

Faits marquants

  • Les acteurs humanitaires continuent d’intensifier leurs opérations dans toute la bande de Gaza.
  • Au cours des 10 premiers jours de février, 360 patients, dont 156 enfants, ont été évacués de Gaza par des moyens médicaux, tandis qu’entre 12 000 et 14 000 personnes, dont environ 5 000 enfants, ont toujours besoin d’être hospitalisées.
  • La Société palestinienne du Croissant-Rouge a achevé le transfert de son hôpital de campagne de Khan Younis à la ville de Gaza, où il reprendra bientôt ses opérations.
  • Depuis le 1er janvier, plus de 2 300 enfants sont admis pour traitement ambulatoire de malnutrition grave.

Développement humanitaire

  • Entre le 3 et le 7 février, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence (Under-Secretary-General for Humanitarian Affairs and Emergency Relief Coordinator – USG-ERC), Tom Fletcher, s’est rendu en Israel et dans les territoires palestiniens occupés, y compris la bande de Gaza. M. Fletcher a tenu des réunions avec les autorités israéliennes et palestiniennes, les ONG locales et internationales, les organismes des Nations Unies et les personnes touchées. Dans le nord de Gaza, le Secrétaire général adjoint-ERC a visité deux hôpitaux – Al Shifa dans la ville de Gaza et Al Awda à Jabalya – où il a rencontré des patients, du personnel et des responsables. Il s’est également entretenu avec des survivants et des rapatriés qui tentent de reconstruire leur vie au milieu des décombres à Jabalya. Tout au long de sa visite, le Secrétaire général adjoint-ERC a souligné la nécessité de saisir les occasions offertes par le cessez-le-feu pour soutenir et étendre les efforts d’aide.
  • Le 8 février, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a facilité les cinquièmes opérations de libération depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier. Trois otages ont été transférés de Gaza vers Israël et 183 détenus palestiniens ont été libérés des centres de détention israéliens. Parmi les détenus palestiniens figuraient 111 personnes arrêtés dans la bande de Gaza après le 7 octobre 2023 et sept détenus qui ont été libérés en Égypte. Au total, depuis le 19 janvier, 16 otages israéliens, 5 otages thaïlandais et 766 détenus palestiniens ont été libérés.
  • Au 11 février, on estime que 76 Israéliens et ressortissants étrangers restent prisonniers à Gaza, y compris des otages qui ont été déclarés morts et dont les corps sont détenus à Gaza.
  • En février 2025, selon les données fournies par l’Administration pénitentiaire israélienne (IPS) à Hamoked, une ONG israélienne de défense des droits de l’homme, 9 846 Palestiniens étaient détenus par Israël, dont 1 734 prisonniers condamnés, 2 941 prévenus, 3 369 détenus administratifs sans procès et 1 802 personnes détenues en tant que « combattants illégaux ». Ces chiffres n’incluent pas les Palestiniens de Gaza détenus par l’armée israélienne depuis le 7 octobre 2023.
  • Entre les après-midi du 5 février et du 11 février, le Ministère de la santé de Gaza a signalé le meurtre de 107 Palestiniens et 47 blessés parmi d’autres personnes, dont 87 nouveaux corps récupérés. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier et au 11 février, 613 corps au total ont été retrouvés dans des zones qui étaient auparavant inaccessibles, a indiqué le Ministère de la santé. Au 11 février 2025, le Ministère de la santé à Gaza a signalé au moins 48 219 Palestiniens tués et 111 665 autres personnes blessés depuis le 7 octobre 2023. Selon le Ministère, ce chiffre cumulé comprend 572 tués qui ont été ajoutés rétroactivement au 8 février 2025 après que leurs données d’identification ont été consolidées et approuvées par un comité ministériel.
  • Entre le 5 février et le 9 février, plusieurs victimes ont été signalées dans la bande de Gaza, notamment un Palestinien qui aurait été tué à Rafah le 5 février ; un Palestinien qui aurait été tué près du couloir de Netzarim dans la région d’Al Mughraqa, dans Deir al Balah, le 6 février; une Palestinienne âgée qui aurait été tuée à Al Qarara dans l’est de Khan Younis le 9 février; et trois Palestiniens qui auraient été tués et cinq autres blessés lorsque des personnes, qui tentaient de rentrer chez elles dans l’est de la ville de Gaza, ont été la cible de tirs près du rond-point Al Kuwaiti, dans le sud de la ville de Gaza, le 9 février.
  • Entre l’après-midi du 5 février et le 11 février, deux soldats israéliens ont été tués à Gaza, selon les forces israéliennes. Selon des sources officielles citées dans les médias israéliens, deux soldats israéliens ont été tués et huit blessés lorsqu’une grue utilisée par l’armée s’est effondrée sur eux pendant la nuit dans la bande de Gaza le 6 février 2025. Entre le 7 octobre 2023 et le 11 février 2025, selon les forces israéliennes et les sources officielles israéliennes citées dans les médias, plus de 1 607 Israéliens et ressortissants étrangers ont été tués, la majorité le 7 octobre 2023 et ses conséquences immédiates. Il s’agit notamment de 407 soldats tués, en plus de 2 579 soldats blessés, à Gaza ou le long de la frontière israélienne depuis le début de l’opération terrestre en octobre 2023.
  • Le 9 février, dans le cadre de la première phase de 42 jours de l’accord de cessez-le-feu, les forces israéliennes ont achevé leur retrait du couloir Netzarim. Le 10 février, l’armée israélienne a annoncé que le mouvement de personnes à pied via la route de Salah Al Deen serait autorisé et que la circulation des véhicules vers le nord sur la même route continuerait d’être inspectée. L’armée israélienne a en outre souligné que la circulation des combattants et le transfert de matériel de combat vers le nord de Gaza sont strictement interdits, réitérant un avertissement aux résidents pour qu’ils ne s’approchent pas de toutes les zones où les forces israéliennes sont déployées, la zone de passage de Rafah, le couloir de Philadelphie, la « zone tampon » ou la zone maritime.
  • La « zone tampon » le long de l’est de la bande de Gaza abritait plus de 238 000 Palestiniens avant octobre 2023 et a été détruite en grande partie, en particulier au cours des quatre premiers mois et demi de l’escalade des hostilités. L’analyse de l’imagerie satellitaire par l’UNOSAT a montré que le nombre de bâtiments endommagés et détruits dans la zone frontalière d’un kilomètre de large a fortement augmenté, passant de 15 % à 90 % des 4 000 structures environ entre la mi-octobre 2023 et la fin du mois de février 2024. La zone comprend néanmoins des installations essentielles pour les opérations humanitaires, notamment des puits, des stations de pompage des eaux usées, des stations de traitement des eaux usées, et la principale décharge de Sufa, située à 800 mètres de la frontière orientale de Gaza, dans le gouvernorat de Khan Younis. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, la coordination avec les autorités israéliennes pour les missions d’aide humanitaire n’est plus nécessaire, si ce n’est pour entrer dans les zones tampons. Cependant, les obstacles à l’accès entravent la capacité des acteurs de l’aide à effectuer des réparations et à rétablir la fonctionnalité des installations clés dans les zones tampons. Par exemple, selon le cluster Eau, Assainissement et Hygiène (WASH), le refus persistant des autorités israéliennes d’autoriser l’accès à la décharge de Sufa a empêché le transfert sûr de déchets solides d’une trentaine de décharges temporaires, dont la moitié sont déjà pleines et de nombreux sites ad hoc, ce qui aggrave les risques pour la santé publique.
  • Entre le 5 et le 10 février, 256 malades et blessés, dont 56 enfants, et 327 accompagnants ont été évacués en Égypte par le point de passage de Rafah pour recevoir des soins spécialisés en Égypte. Au total, les évacuations sanitaires ayant commencé par le passage de Rafah le 1er février, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appuyé l’évacuation médicale de 360 patients, dont 156 enfants. Entre 12 000 et 14 000 personnes, dont environ 5 000 enfants, ont encore besoin d’urgence d’une évacuation sanitaire. Le représentant de l’OMS dans le territoire palestinien occupé (OPT) a insisté sur la nécessité urgente d’augmenter le nombre d’autorisations d’évacuations médicales et souligné que cela comprend la reprise de l’orientation des patients vers la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est. Selon l’OMS, environ 1 900 lits d’hôpitaux sont maintenant disponibles dans des hôpitaux partiellement fonctionnels et des hôpitaux de campagne dans la bande de Gaza pour répondre aux besoins de plus de 2 millions de personnes, contre 3 500 lits qui étaient disponibles avant l’escalade des hostilités, et environ 30 000 personnes souffrent de graves blessures qui bouleversent leur vie et nécessitent une rééducation continue dans la bande de Gaza.
  • D’après le Groupe de la gestion des sites, plus de 586 000 personnes ont été observées traversant du sud vers le nord de Gaza en passant par six points de surveillance des flux, établis à Deir al Balah, dans la ville de Gaza et dans le nord de Gaza, entre le 27 janvier et le 6 février, tandis que plus de 56 000 ont été observées traversées vers le sud entre le 30 janvier et le 6 février. La plupart des mouvements ont eu lieu au cours des deux premiers jours, lorsque plus de 376 000 personnes ont été observées traversant vers le nord le 27 janvier et entre 6 heures et 12 heures le 28 janvier.
  • Avec 92 % des habitations endommagées ou détruites à Gaza, les habitants de Gaza sont exposés à des risques accrus, selon les clusters « Abri » et « Protection. Entre autres, la grave pénurie de matériel de logement et d’abris adéquats a contraint de nombreuses familles à cohabiter dans des tentes uniques, créant des conditions de vie dangereuses et indignes, en particulier pour les femmes et les jeunes filles. En outre, elle a contraint certains enfants à vivre seuls, même lorsque des parents sont disposés à fournir des soins. Faute d’espaces séparés et sûrs, ils sont confrontés à des risques accrus de violence sexiste, d’aggravation des niveaux d’hygiène personnelle, y compris d’hygiène menstruelle, et d’une vulnérabilité croissante aux risques pour la santé mentale et physique. En outre, la rareté des matériaux d’abri exacerbe les déséquilibres de pouvoir existants, laissant les groupes les plus vulnérables, tels que les ménages avec une femme chef de famille, les mineurs non accompagnés et les personnes handicapées, à un risque accru d’exploitation alors qu’ils ont du mal à accéder au logement dont ils ont besoin. De nombreux Palestiniens sont également contraints de chercher refuge dans des bâtiments endommagés et sont donc exposés aux dangers des restes explosifs de guerre. Avec l’hiver bien engagé, près d’un million de Palestiniens déplacés ont encore besoin d’aide immédiate pour se protéger des conditions météorologiques difficiles, des familles se contentant de coudre de vieux sacs de riz pour s’abriter. Dans le même temps, en l’absence de matériel d’abri approprié pour créer des espaces sûrs, la protection de l’enfance et les efforts d’intervention en faveur de la violence sexiste restent gravement limités.
  • Le 6 février, de fortes pluies et des vents violents ont été observés à Gaza, ce qui a exposé des milliers de personnes à des conditions froides et humides. « Les gens qui vivent dans des tentes de fortune à Gaza sont à la merci de violentes tempêtes hivernales », a déclaré l’UNRWA, ajoutant que « des centaines de familles à Deir al Balah et dans le nord de Gaza ont été touchées, avec des centaines de tentes détruites et plusieurs ménages déplacés ». Pour mesurer l’impact de la tempête, entre le 6 et le 9 février, les partenaires du cluster gestion des sites ont procédé à des évaluations dans 23 des 1 328 sites de déplacement dans la bande de Gaza et ont constaté qu’au moins 800 familles sur ces sites ont signalé des dommages aux abris de fortune, aux tentes, aux réservoirs d’eau et aux latrines, et ont besoin d’un appui immédiat. En outre, les partenaires de la protection de l’enfance ont indiqué que cinq espaces sûrs adaptés aux enfants avaient été détruits par les mauvaises conditions météorologiques, ce qui avait une incidence sur les activités de santé mentale et de soutien psychosocial au niveau local. À Jabalya, le plus grand espace sûr pour les femmes et les jeunes filles, qui desservait près de 500 femmes et jeunes filles par mois et 100 ont reçu un appui en matière de gestion des cas, ont également été détruits.

Échelle de l’action humanitaire

  • Dans l’ensemble, l’augmentation de l’entrée quotidienne des approvisionnements à Gaza depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier – par le biais des points de passage d’Erez et de Zikim dans le nord et le passage de Kerem Shalom dans le sud – et l’amélioration des conditions d’accès ont permis aux partenaires humanitaires d’étendre sensiblement leur présence opérationnelle et la fourniture d’une aide vitale en fonction des mouvements de population, y compris dans des zones auparavant difficiles ou impossibles d’accès.
  • Avec la farine et le carburant disponibles, le Programme alimentaire mondial (PAM) appuie actuellement l’exploitation de 22 boulangeries à travers Gaza, dont une dans le nord de Gaza, sept à Gaza, six à Deir al Balah et huit à Khan Younis. Au 1er février, environ 780 000 repas préparés dans environ 160 cuisines étaient distribués chaque jour aux familles de l’ensemble de la bande de Gaza, soit une augmentation de 20 % par rapport aux niveaux du pré-cessez-le-feu. Le PAM a également fourni une aide en espèces à 15 791 ménages au 31 janvier, dans le but d’atteindre jusqu’à 30 000 ménages (150 000 personnes) avec une assistance financière polyvalente en un mois.
  • Les partenaires du cluster Santé ont redoublé d’efforts pour répondre aux besoins essentiels de santé dans l’ensemble de Gaza, notamment en réinstallant les installations médicales en réponse aux mouvements de population, en créant des dispensaires mobiles et de nouveaux points médicaux, et en appuyant l’expansion ou la réactivation des services dans les installations existantes. Par exemple, le 9 février, la Société palestinienne du Croissant-Rouge (PRCS) a achevé le transfert de l’hôpital de campagne entièrement équipé de Khan Younis à la ville de Gaza, où il reprendra bientôt ses activités. Le premier dans le nord de Gaza, l’hôpital de campagne comprend plusieurs services médicaux, dont la chirurgie, les soins néonatals, les soins intensifs, la radiologie et les services d’urgence, et sera géré par une équipe médicale de l’hôpital Al Qods, dans la ville de Gaza, qui a été rendue hors service au début de la guerre, a déclaré le PRCS. Dix autres hôpitaux de campagne sont actuellement disponibles dans la bande de Gaza, dont quatre à Deir al Balah, 4 à Khan Younis et deux à Rafah. Dans le gouvernorat de Rafah, où les trois hôpitaux ne sont toujours pas opérationnels, la PRCS a repris ses opérations dans son dispensaire de soins de santé primaires et l’UNRWA a ouvert une nouvelle unité de physiothérapie au Centre de santé de Muawiya et recruté six nouveaux physiothérateurs pour améliorer leurs services. Le Ministère de la santé a également annoncé que la Banque centrale du sang dans la ville de Gaza avait repris sa fonctionnalité, demandant des dons de sang pour reconstituer les réserves de sang dans la banque centrale du sang ainsi que dans les hôpitaux d’Al Sahaba et d’Al Ahli Arabi dans la ville de Gaza. Au 11 février, seuls 40 % des centres de santé primaires (57 sur 142) et 51 % des hôpitaux (18 sur 35) dans la bande de Gaza étaient opérationnels, la grande majorité en partie seulement.
  • Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), en collaboration avec ses partenaires, a augmenté le nombre de médicaments pour les accouchements, de traitements pour les complications obstétriques et gynécologiques, de consultations externes pour les soins prénatals et postnatals, de services de planification familiale et de lutte contre les infections sexuellement transmissibles, ainsi que la distribution de réchauffe-nouveaux-nés, de trousses post-partum et de trousses d’hygiène (Dignity kits). En outre, des services d’obstétrique et de soins néonatals d’urgence sont désormais disponibles dans 12 établissements de santé, dont un dans le nord de Gaza, où ces services ont repris le 31 janvier à l’hôpital Al Awda de Jabalya. Les 11 autres installations se répartissent ainsi : trois dans la ville de Gaza, trois à Deir al Balah, quatre à Khan Younis et une à Rafah. Malgré des efforts intensifs, le FNUAP met en garde contre le fait que les établissements de soins de santé manque toujours cruellement de personnel et de moyens pour répondre aux besoins croissants, en particulier dans le nord de Gaza et à Rafah, où le rétablissement et l’expansion des capacités en matière de santé maternelle et procréative demeurent une priorité.
  • Les partenaires qui s’occupent de la violence sexiste ont intensifié leurs efforts pour prévenir les risques croissants auxquels sont exposées les femmes et les jeunes filles et y répondre. Au cours de la première semaine de février, un nouveau refuge pour femmes a été créé dans la ville de Gaza, équipé d’un système d’énergie solaire pour assurer des services ininterrompus, offrant un refuge crucial aux survivantes à la recherche de la sécurité et du soutien. En outre, quatre nouveaux espaces sûrs pour les femmes et les jeunes filles ont été ouverts dans le nord de Gaza à la suite du cessez-le-feu, et un a été transféré de Khan Yunis à Rafah pour mieux servir les familles déplacées. Les partenaires ont également accru la distribution de trousses d’hygiène de base et de trousses de dignité1, ainsi que d’argent liquide et de l’assistance en bons d’achat pour aider les survivants à reconstruire leur vie. Ces efforts visent à renforcer les mécanismes de protection, à rétablir un sentiment de sécurité et à reconstruire les réseaux de soutien social qui ont été brisés par les déplacements et les hostilités. Toutefois, les besoins demeurent considérables, des milliers de femmes et de jeunes filles étant confrontées à une extrême insécurité, et il existe des lacunes urgentes en matière de logement, d’intimité, d’eau potable, d’assainissement et de soins de santé.
  • L’UNRWA continue de fournir des services vitaux en Santé mentale et soutien psychosocial (MHPSS), notamment des premiers secours psychologiques, des conseils individuels et collectifs, des séances de gestion de la fatigue, des activités récréatives, des activités de prévention des risques liés aux munitions explosives et une assistance en espèces, en atteignant les enfants, les jeunes et les adultes. Depuis l’escalade des hostilités en octobre 2023, environ 730 000 personnes déplacées, dont plus de 520 000 enfants, ont bénéficié d’un total de 284 860 sessions et activités du MHPSS. Entre le 3 et le 9 février, 10 907 personnes déplacées ont eu accès à ces services essentiels. En outre, l’UNRWA continue de fournir des services de santé dans trois des 22 de ses centres de santé et dans quatre centres temporaires supplémentaires, ainsi que dans le cadre de 124 équipes médicales mobiles travaillant dans 54 points médicaux à l’intérieur et à l’extérieur des camps tout au long de la bande de Gaza. Depuis le début du cessez-le-feu, les équipes de santé de l’UNRWA ont organisé plus de 226 000 consultations de santé, prodigué des soins à plus de 12 000 femmes, soins post-natals et pour femmes enceintes à haut risque, des services de santé dentaire et bucco-dentaire pour plus de 8 850 patients dans des dispensaires fixes et mobiles, et des services de réadaptation de physiothérapie pour près de 4 300 patients.
  • Les partenaires du cluster Nutritionnel ont élargi le dépistage des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes et allaitantes (PBW), notant que leur vulnérabilité à la malnutrition demeurait élevée. Entre décembre 2024 et février 2025, 42 nouveaux sites proposant des services de dépistage de la malnutrition ont été ouverts, ce qui porte le nombre total de sites de nutrition à 204, contre 162 en décembre 2024. Cela s’explique principalement par l’expansion des services par un groupement partenaire dans les gouvernorats de Deir al Balah et de Khan Younis. En outre, trois  »centres de stabilisation » sont opérationnels, contre quatre en janvier, après la fermeture d’un centre en raison de déficits de financement. À l’heure actuelle, les données fournies par les partenaires des 204 sites de nutrition opérationnels de Gaza – dont trois dans le nord de Gaza, 12 à Gaza, 89 à Deir al Balah, 93 à Khan Younis et 7 à Rafah – montrent que les taux de malnutrition sont restés relativement stables en décembre 2024 et janvier 2025. Malgré des données limitées de dépistage dans le nord de Gaza à ce jour, 2 369 enfants ont été admis à des traitements ambulatoires contre la malnutrition aigue. Cela comprend 1 966 enfants diagnostiqués avec une malnutrition aigue modérée et 403 enfants diagnostiqués avec une malnutrition grave. En ce qui concerne la malnutrition maternelle, 13 285 femmes ont été examinées en janvier, et des données montrant un taux moyen de malnutrition de 10 à 15 % des femmes dépistes. Les données sur la malnutrition sont fondées sur les mesures de la circonférence du bras (MUAC) Les données sur la malnutrition sont basées sur la mesure de la circonférence du bras (MUAC), utilisée comme indicateur du taux de malnutrition aiguë globale (GAM). Alors que le MUAC tend à sous-estimer le GAM, en comparaison du rapport poids par rapport à la taille, ces dernières mesures n’ont pas été réalisables jusqu’à présent à Gaza, les rapports groupés, ajoutant que la planification était en cours pour entreprendre une enquête sur la nutrition SMART (Standardised Monitoring and Assessment of Relief and Transitions) à Gaza.
  • Alors que la malnutrition aigue était quasiment inexistante à Gaza avant l’escalade des hostilités, le manque d’accès à une alimentation nutritive et aux services essentiels pendant 15 mois, y compris les soins de santé, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, a entraîné la propagation de la malnutrition aigue, en particulier chez les enfants de moins de deux ans et les femmes enceintes et allaitantes, où l’on estime que 90 % ont connu une grave pauvreté alimentaire, consommant deux groupes alimentaires ou moins par jour et principalement des aliments de faible valeur nutritive tels que du pain et des légumes secs. Au total, le cluster Nutrition estime que l’ensemble des 290 000 enfants de moins de 5 ans et des 150 000 femmes enceintes et allaitantes ont besoin de compléments alimentaires et de micronutriments car chaque épisode de malnutrition aigue a des effets à long terme, y compris sur le développement d’un enfant, et une mauvaise alimentation peut conduire à une malnutrition chronique (retard de croissance), ce qui rend la prévention essentielle. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a touché plus de 10 000 enfants de moins de deux ans dans toute la bande de Gaza, avec des aliments complémentaires prêts à l’emploi, afin d’améliorer leur diversité alimentaire. En février 2025, 127 sites d’alimentation thérapeutique ambulatoire (OTP) étaient opérationnels dans la bande de Gaza, en plus de 240 sites offrant une alimentation complémentaire et 21 espaces sécurisés pour les mères et les bébés afin de fournir des conseils et d’encourager l’allaitement. Le cluster Nutrition rapporte qu’en janvier 2025, 132 229 enfants et 58 254 femmes enceintes ou allaitantes ont reçu des compléments alimentaires, 12 704 enfants et 9 107 femmes enceintes ou allaitantes ont reçu des biscuits à haute teneur énergétique, et près de 220 000 soignants ont bénéficié de formations sur les pratiques d’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants.
  • Selon le cluster Logement, depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, 644 000 personnes ont reçu un abri pour l’hébergement, y compris des tentes, du matériel de scellement et des bâches, 878 800 ont reçu des articles non alimentaires et 116 000 ont reçu des articles d’abri tels que des couvertures, une attention particulière étant accordée par les partenaires pour appliquer les critères de vulnérabilité pour la distribution. Au 6 février, l’UNRWA a indiqué qu’il gérait 120 abris d’urgence dans la bande de Gaza (DES), accueillant environ 120 000 personnes, notant que les mouvements de population restaient fluides. Il s’agit notamment de 37 DES qui ont été créés au lendemain du cessez-le-feu, accueillant environ 30 000 personnes déplacées au 6 février, dont 7 dans le gouvernorat de Gaza et 30 dans le nord de Gaza.
  • Au cours de la semaine dernière, les partenaires du cluster Éducation ont créé 13 nouveaux espaces d’apprentissage temporaires à Gaza (TLS) , Deir al Balah, Khan Younis et les gouvernorats de Rafah, offrant ainsi des possibilités d’apprentissage à plus de 1 700 enfants d’âge scolaire qui sont rentrés ou se sont réinstallés dans ces zones. Ces chiffres restent limités étant donné les dommages considérables causés aux infrastructures d’éducation et l’utilisation des autres écoles comme abris, ce qui limite l’espace disponible à des fins éducatives. Au 10 février, il y avait 403 espaces temporaires d’apprentissage (TLS) dans la bande de Gaza, qui desservaient 152 000 enfants, dont environ 48 % de filles et 52 % de garçons. Ce chiffre est inférieur aux 460 TLS recensés avant le cessez-le-feu, en raison de la fermeture des TLS dans le centre et le sud de la bande de Gaza à la suite de vastes mouvements de population vers le nord de la bande de Gaza, note le Cluster Éducation, mais des plans sont en cours pour rétablir les TLS dans les zones de retour. Les TLS offre une gamme de services de soutien aux enfants, y compris le soutien psychosocial, les activités récréatives et les messages de prévention sur la protection et la promotion de l’hygiène, que les apprenants peuvent à leur tour partager avec leur famille, ce qui élargit encore la sensibilisation. Étant donné que l’UNRWA est le plus grand fournisseur de services d’apprentissage d’urgence et de santé mentale et soutien psychosocial (mental health and psychosocial support, MHPSS) dans la bande de Gaza, la plupart des enfants étudient dans des espaces d’apprentissage créés dans les écoles de l’UNRWA qui ont été transformées en abris. En outre, entre le 1er et le 10 février, près de 24 000 apprenants, principalement à Deir al Balah et Khan Younis, ont reçu des sacs à dos, des trousses individuelles PSS et d’autres fournitures éducatives. Toutefois, les obstacles à l’accès continuent de limiter la disponibilité de matériels éducatifs visant à améliorer la qualité de l’apprentissage pour les enfants. Depuis le début de la nouvelle année scolaire en septembre, les 658 000 enfants d’âge scolaire n’ont pas pu accéder à l’éducation formelle. En outre, 39 000 élèves qui ont manqué les examens de 12e année (Tawjihi) doivent encore passer ces examens, ce qui compromet leur passage à l’enseignement supérieur, à moins qu’un soutien pédagogique ne leur soit apporté.


Note-s
  1. Les trousses Dignité contiennent des articles hygiéniques et sanitaires comme les trousses d’hygiène standard. Mais les kits Dignité contiennent des articles explicitement adaptés aux femmes et aux jeunes filles, y compris des informations clés sur les services de santé sexuelle et reproductive (sigle anglais SRH) et de lutte contre la violence fondée sur le genre (sigle anglais GBV), ce qui en fait un élément clé pour les personnes susceptibles d’être exposées à la violence fondée sur le genre ou en ayant fait l’expérience.[]
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