Le 12 mars des étudiants de Sciences Po à Paris ont tenu une journée de débats en soutien à la population de Gaza.
Cet évènement, auquel ont participé plus de 300 étudiants, est une réponse à l’absence de prise de position ou d’organisation de débats de Science Po Paris sur la guerre génocidaire à l’encontre du peuple palestinien que mène Israël et ce contrairement à son habitude, en tant que lieu d’enseignement du fait politique. Le deux poids deux mesures prospère aussi à Science Po, censée enseigner le droit international et notamment le droit humanitaire. Et ce alors qu’elle avait accepté la tenue dans ses murs d’une minute de silence pour les 1 200 Israéliens tués le 7 octobre, mais a refusé une minute de silence pour les 35 000 Palestiniens tués à Gaza.
Les accusations d’antisémitisme contre les mobilisations pro-palestiniennes à Sciences Po ont été menées en grande partie par l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF)1, et ce depuis octobre 2023. L’UEJF dit représenter les étudiant-e-s juif-ves, mais des étudiant•e•s juifs.ves de Science Po affirment que cette organisation ne les représente pas, ni politiquement, ni religieusement.
Sous couvert de lutte contre l’antisémitisme, l’UEJF développe un discours ouvertement hostile à tout soutien à la Palestine. Ce n’est d’ailleurs pas sa première intervention pour transformer un engagement politique en faveur des Palestinien•ne•s en acte antisémite ! Rappelons à cet égard son intervention musclée à l’EHESS lors d’une conférence en présence de Salah Hamouri et d’Amnesty International.
Aussi bien le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) que le gouvernement ou encore Macron, Attal, Pécresse, Larcher ou la plupart des médias ont repris en chœur les accusations de l’UEJF.
La véritable raison de cet emballement tant gouvernemental que médiatique n’a rien à voir avec l’événement du 12 mars. Une étudiante de l’UEJF s’est vu autoriser l’entrée seulement après avoir renoncé à filmer et ce, par sécurité pour les personnes présentes. De nombreux•ses étudiant•e•s, affirmant leur judéité, étaient déjà dans la salle. L’une d’elles est intervenue à la tribune. C’est une nouvelle manœuvre pour discréditer le mouvement de solidarité avec la Palestine.
Soyons clairs : l’antisémitisme est un problème réel, mais les accusations sans fondement lancées par les instances sionistes (UEJF, CRIF), nos dirigeants politiques ou les principaux médias d’information nuisent gravement à la lutte contre l’antisémitisme.
Or, pour l’UJFP, la lutte contre l’antisémitisme est indissociable de la lutte contre les autres formes de racisme et son habituelle instrumentalisation à des fins islamophobes est inacceptable.
L’UJFP continuera à soutenir la population gazaouie, à dénoncer la guerre génocidaire menée par l’armée et le gouvernement israéliens, à exiger un cessez-le-feu immédiat et l’application du droit international.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 17 mars 2024
Lien vers un témoignage d’étudiant•e•s de Science Po (vidéo Blast).
- Association sioniste, membre du CRIF[↩]