Brigitte MANNONI
7 OCT. 2021 —
La nouvelle vient de tomber en cette très belle matinée du 8 octobre 2021, Pierre-Alain vient de m’appeler pour me faire part de la bonne nouvelle :
La cour de cassation a rejeté le pourvoie du parquet suite à la relaxe de la Cour d’Appel de Lyon. Maître Spinosi, avocat à la cour de Cassation qui s’était chargé du dossier vient de le lui en faire part.
Ce qui signifie que Pierre-Alain est définitivement relaxé.
Dans ce cas-là on dit « AHHHHHH » suivi d’ un « OUF » de soulagement. Et « ENFIN » ! Oui c’est un grand soulagement après cinq années de procédures, cinq années pas faciles, à rebondissements, relax-appel-renvoi-cassation-relax-appel-cassation. Et là, c’est fini, clos DEFINITIVEMENT .
C’est un soulagement mais … c’est normal! C’est ce que j’attendais. J’y croyais très fort parce qu’enfin :
c’est normal de ne pas être condamné pour avoir entendu un appel de détresse et être venu en aide à des personnes en grande difficulté et même en grand danger, sans s’écouter soi-même et sans se demander dans quelle galère on va s’embarquer. Simplement parce que ces gestes que l’on a faits viennent du cœur, pas de la tête. Ils sont le résultat de toute une éducation que l’on nous a transmise et qui nous vient de loin, de très loin, au-delà même des grands parents. Parce-que du plus loin dont on se souvienne, on doit aimer son prochain. C’est ce qu’on peut tirer de plus beau de ce qu’on a reçu comme enseignement.
Pour moi, une sentence contraire était impossible, inhumaine, injuste.
Parfois, je me fais un peu de cinoche, je me refais un scenario :
Pierre-Alain passe la nuit dans la montagne en hiver, il voit ces malheureuses en danger, il ne s’arrête pas. Quelques jours après on les retrouve mortes de froid. Il est convoqué « pour non-assistance en personne en danger ». C’est un autre genre de galère.
Là, on peut avoir honte. Mais tels que les faits se sont passés, il peut être fier de lui. Il l’a toujours été. Et nous le sommes tous autour de lui. Quand il m’est arrivé d’essayer de le dissuader de poursuivre cette bataille juridique qui pouvait durer longtemps, il m’a fait comprendre que ce n’était pas possible, il ne pouvait pas abandonner et accepter d’être jugé coupable. Il avait raison.
Nous sommes réellement très heureux de cette « justice juste ». C’est très rassurant dans cette société qui prend une pente inquiétante, d’égoïsme, d’égocentrisme, de violence, il y a encore de quoi avoir de l’espoir.
Il n’a pas gagné cette bataille seul, il a été très soutenu par son entourage proche, sa famille, ses amis, et des milliers de personnes qui ont suivi cette affaire de près, qui l’ont aidé moralement, physiquement et financièrement. C’était très réconfortant.
Nous n’en serions pas là sans vous tous et sans ses avocats, Maître Binimelis et Maître Spinosi. Ils ont pris ce dossier à cœur et ont fait un travail énorme. Nous leur en sommes très reconnaissants.
Vous vous souvenez de ce petit olivier déposé par un anonyme sur les marches du Palais de Justice de Nice lors du premier procès en 2016 ? Il était tout petit. Il a bien grandi !