Le 9 janvier 2024
Ce projet a été réalisé par le Centre Ibn Sina, avec le soutien du mouvement de solidarité français et facilité par l’UJFP.
Chaque guerre a ses propres conséquences humanitaires et la guerre en cours dans la Bande de Gaza est la plus difficile et la plus destructrice. Il faut avoir une position ferme et chacun doit s’opposer aux crimes de génocide qui tentent de tuer l’humanité et font croire que ce qui se passe est normal, comme si nos âmes humaines étaient sauvages, selon les tentatives de l’Occupation de montrer au monde le peuple palestinien comme des non-humains ou comme des animaux, selon l’expression de l’un des ministres raciste et extrémistes de l’État d’occupation.
Ce qui se passe, d’un point de vue humanitaire, est un désastre majeur et horrible contre des civils, désastre qui ne peut pas être décrit avec des mots et ce aussi bien dès le début de la guerre, mais surtout après l’expulsion de milliers de personnes de chez eux dans le cadre d’un déplacement de population tel que l’histoire n’en a jamais connu, un déplacement forcé vers l’inconnu sous un déluge de bombes. Tout le monde crie, paniqué, les mains vides, n’emportant rien pour l’aider à affronter l’inconnu à venir.
Ce contexte terrible a eu des effets négatifs sur chacun et chacune, aussi bien sur la santé physique que mentale.
Concernant la situation psychologique, James Elder, porte-parole de l’UNICEF, a déclaré que plus d’un million d’enfants palestiniens vivent en enfer et que Gaza est devenu un cimetière pour des milliers d’enfants et que c’est un enfer pour tout le monde.
Les statistiques publiées par l’UNICEF montrent clairement que plus de 800 000 enfants à Gaza, soit 2 enfants sur 3, ont besoin d’un soutien psychologique et social d’urgence.
Ces statistiques ont été publiées avant la guerre actuelle et je vous laisse donc imaginer la situation psychologique aujourd’hui, qu’il s’agisse des enfants qui avaient des troubles avant la guerre, aggravés par la situation actuelle ou des enfants en bonne santé avant la guerre. Comment pourront-ils survivre à cela ?
Concernant la situation sanitaire, et ce, malgré les avertissements répétés de l’ONU et des institutions internationales, elle s’est catastrophiquement dégradée et la propagation d’épidémies et de maladies perpétuent cette catastrophe continue et la réalité devient plus sombre et plus dangereuse.
La propagation de la pollution a tout touché, en particulier l’eau et la nourriture, et face à leur rareté et à l’état de famine, tout le monde est obligé de boire de l’eau et de manger de la nourriture malgré leur contamination. Cela a grandement conduit à la diffusion de maladies, en particulier celles liées aux maladies du système digestif, telles que les troubles du système digestif (intoxications, diarrhée, vomissements et infections intestinales), ainsi que les rhumes hivernaux. La fièvre a accru la gravité de ces symptômes.
Les habitants de la Bande de Gaza ont des besoins immenses, y compris d’air pur, après qu’il a été pollué par la poussière des maisons détruites et des dizaines de milliers d’obus et de missiles largués par l’armée d’occupation, ce qui équivaut à plusieurs bombes nucléaires lancées sur la tête des habitants et sur chaque zone résidentielle de la bande de Gaza.
Par conséquent, à la lumière de l’inaction des organisations internationales dans l’accomplissement de leurs tâches humanitaires, les besoins sont considérables et peuvent nécessiter les budgets de pays entiers pour rétablir la situation qui a précédé la guerre.
Par conséquent, compte tenu du manque de financement et de sa limitation à nos amis et au Mouvement de Solidarité, le Centre Ibn Sina ne peut réaliser que des interventions d’urgence basées sur une évaluation de terrain pour répondre aux besoins les plus urgents et les plus importants et décider des interventions possibles en fonction des matériaux disponibles.
En effet, la plupart des marchandises ont été épuisées ou sont devenues rares à obtenir en raison de la très forte densité de population, de l’augmentation de la demande, de la fermeture continue des passages et du refus de la force d’occupation de permettre à ces marchandises d’entrer, et enfin de l’augmentation astronomique des prix.
Après le déplacement forcé des habitants non seulement du gouvernorat de Khan Yunis, mais aussi de tous les gouvernorats de la bande de Gaza, vers Rafah et l’incapacité des centres d’hébergement à accueillir les nouvelles personnes déplacées, en raison de la faible capacité des centres d’hébergement dû au petit nombre d’écoles à Rafah, le nombre de personnes déplacées dans les centres d’hébergement est devenu plusieurs fois supérieur à leur capacité. Les personnes déplacées ont été obligées d’installer leurs tentes dans des parcelles vides et sur les trottoirs des rues dépourvues d’infrastructures, notamment d’infrastructures sanitaires.
Le fondateur du Centre Ibn Sina a proposé que le Centre fournisse des toilettes à ces personnes. L’UJFP a soutenu et encouragé la réalisation de ce projet en raison de son importance et ce malgré sa difficulté. Le personnel du Centre Ibn Sina est allé rendre visite à ces déplacés, qui avaient monté des tentes primitives pour protéger leurs corps maigres du froid de l’hiver.
Après avoir évalué et mesuré la faisabilité de ce projet, nous nous attendions à ce que tout le monde demande l’installation de tentes, mais presque tout le monde a demandé l’installation de toilettes. L’un d’eux m’a raconté qu’il devait marcher plusieurs kilomètres pour accéder aux toilettes. Une des femmes nous a déclaré qu’elle devait s’empêcher d’aller aux toilettes toute la nuit en raison du danger de sortir la nuit. D’autant plus qu’elle est une femme, cela l’a fait souffrir de maladies intestinales. Les personnes déplacées ont essayé de faire part de leurs besoins d’installation sanitaires aux organes officiels, mais personne ne les a aidés car il n’y avait pas de réseaux ni d’infrastructures d’évacuation des eaux usées.
Ceci est également lié aux maladies liées au système digestif, dont nous avons parlé précédemment, il y avait donc un besoin constant d’aller aux toilettes. Le manque de lieux spéciaux entraînait des douleurs et rendait le quotidien plus difficile. Même face à la famine, de nombreuses personnes déplacées ont commencé à réduire leur alimentation pour réduire le besoin d’aller aux toilettes. Après tout ce qui a été mentionné, il a fallu réfléchir en profondeur pour trouver une solution au problème de l’assainissement et prévoir des places spéciales pour cela, en particulier pour les personnes ayant des besoins spéciaux et les personnes âgées, ce qui est devenu une tâche essentielle et urgente. Il nous fallait donc agir pour accomplir ce devoir humanitaire.
Les problèmes du réseau d’assainissement ont été résolus grâce à une proposition présentée également par le fondateur du Centre Ibn Sina, et avec le soutien de l’UJFP.
Ainsi, pour répondre aux nombreux besoins des déplacés, il a été nécessaire de procéder à une intervention d’urgence.
Avec le soutien de l’UJFP et du Mouvement de Solidarité Français, nous avons commencé à travailler sur la mise en œuvre du projet (établir des toilettes pour les personnes déplacées à l’ouest de Rafah). Après avoir mesuré la faisabilité de la mise en œuvre, la disponibilité des matériaux et mesuré les alternatives ainsi que les prix, nous avons commencé à creuser 20 puits d’égouts, ainsi que la construction de fondations en béton et la fourniture de caravanes transportables pour le bâtiment des toilettes. Ainsi, nous avons pu mettre à la disposition des déplacés 20 sanitaires individuels (10 sanitaires doubles) (4 de ces sanitaires nécessitent juste la caravane en fer) qui ont été distribués à 3 rassemblements de déplacés à l’ouest de Rafah.
Le succès était notre but et le travail acharné était notre moyen, et vos valeurs étaient nos valeurs et notre motivation humanitaire.
Nous avons réussi à réaliser ce projet malgré la poursuite de la guerre et le manque et la rareté des matériaux, qui ont atteint des prix astronomiques, parce que l’humanité demeure et triomphera malgré les tentatives de l’occupation de la tuer et de la mutiler.
Notre objectif noble et humanitaire commun est d’aider les déplacés et de renforcer leur moral, pour leur redonner un espoir en l’humanité et les faire sourire, même s’ils subissent de multiples douleurs, dues aux conditions difficiles. Nous savons que ce sourire est temporaire à cause de l’amertume de la réalité ici.
La guerre continue, les bombardements continuent, et les souffrances augmentent, et les besoins augmentent. Malgré cela, nous croyons que nous sommes ensemble et que grâce à notre travail acharné, nous ferons à nouveau sourire ces gens.
Puissiez-vous, camarades, être toujours dignes du travail humanitaire, Vos compagnons, Centre Ibn Sina Bande de Gaza – 9 janvier 2024
Voir le reportage photos de ce projet