Chaque mardi, le groupe Gaza de l’UJFP lit le rapport que l’OCHA publie, dont voici l’essentiel qui confirme, insiste et entérine les dernières informations envoyées par notre correspondant à Gaza, Abu Amir et et également par Marsel du Centre Ibn Sina.
Un responsable de l’ONU dans le nord de Gaza, le 10 octobre 2024. Photo d’OCHA
- L’armée israélienne a intensifié, à quelques exceptions près, le siège du nord de la bande de Gaza, tandis que les zones du centre de la bande de Gaza ont connu au moins deux incidents faisant de nombreuses victimes dimanche et lundi.
- Les trois seuls hôpitaux du nord de la bande de Gaza fonctionnent au minimum de leurs capacités et aucun centre de soins de santé primaires n’est encore opérationnel, rapporte le groupe sectoriel Santé.
- Aucune aide alimentaire n’est entrée dans le nord de la bande de Gaza depuis 12 jours, les gens n’ont plus aucun moyen de faire face à la situation, les systèmes alimentaires se sont effondrés et le risque de famine est réel, prévient le Programme alimentaire mondial (PAM).
- Les préparatifs du groupe Eau, assainissement et hygiène pour la saison des pluies ont été limités en raison de la pénurie de carburant, des obstacles à l’accès, du manque de fournitures et de ressources et des dégâts généralisés.
Pour la nourriture
Le 12 octobre, aucune aide alimentaire humanitaire n’est entrée dans le nord de Gaza depuis le 2 octobre, car tous les points de passage ont été fermés et des cuisines, des boulangeries et des points de distribution alimentaire entiers dans le gouvernorat du nord de Gaza ont été contraints de fermer en raison des frappes aériennes, des opérations militaires au sol et des ordres d’évacuation, ont mis en garde le Programme alimentaire mondial (PAM) et le groupe sectoriel de la sécurité alimentaire (FSS). L’escalade de la violence et la rupture de toutes les voies d’acheminement de l’aide alimentaire ont un impact désastreux sur la sécurité alimentaire dans la partie nord de la bande de Gaza, où au moins les trois quarts de la population dépendent de l’aide alimentaire pour survivre. Les produits essentiels sont également largement absents du marché et les prix de ce qui reste disponible sont exorbitants. Ne disposant d’aucun autre mécanisme de survie, les familles ont dû vendre leurs derniers biens et fouiller les décombres pour trouver de l’argent ou de la nourriture, souligne FSS.
Retrouver le rapport de l’OCHA (en anglais) que l’on peut traduire en français sur le lien même.
Deux attaques les plus meurtrières à Deir al Balha :
Son nom était Sha’ban Al-Dalou. Étudiant en génie logiciel de 19 ans à l’Université Al-Azhar de Gaza et mémorisateur du Coran. Il a été brûlé vif dans une tente, à côté de sa mère, après qu’Israël a bombardé l’hôpital Al-Aqsa la nuit dernière.
Les 13 et 14 octobre, au moins deux incidents faisant de nombreuses victimes ont eu lieu dans le gouvernorat de Deir al Balah. Le 13 octobre, vers 21h30, 22 Palestiniens, dont 15 enfants, ont été tués et 80 autres blessés, selon le bureau des médias du gouvernement, lorsque l’école Al Mufti de l’UNRWA, qui abritait plus de 6.200 personnes déplacées, a été bombardée dans le camp de réfugiés d’An Nuseirat. Selon l’UNRWA, cette école devait servir de site de vaccination contre la polio le lendemain.
Le 14 octobre, vers 13h20, une frappe aérienne israélienne a touché la cour de l’hôpital Al Aqsa, à Deir al Balah, où des personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) avaient trouvé refuge. Au moins quatre personnes ont été brûlées vives et au moins 40 autres ont été blessées, y compris des femmes et des enfants, selon le ministère de la santé.
Médecins sans Frontières (MSF) a indiqué que l’hôpital Al Aqsa avait traité 40 patients, dont 10 enfants et 8 femmes, dont beaucoup souffraient de graves brûlures, et que 25 autres patients avaient dû être orientés vers d’autres établissements de santé en raison du manque de capacité de l’hôpital Al Aqsa qui, quelques heures plus tôt, avait déjà accueilli des dizaines de personnes blessées lors de l’attaque de l’école Al Mufti. Selon une évaluation des agences de l’ONU, sur les centaines de familles déplacées qui s’abritaient dans la cour, quelque 40 familles ont été touchées, la moitié d’entre elles ayant perdu leur abri et d’autres biens dans l’incendie.
Se référant à ces incidents, la secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et coordinatrice des secours d’urgence par intérim, Mme Joyce Msuya, a déclaré : « Il semble qu’il n’y ait pas de fin aux horreurs que les Palestiniens de Gaza sont contraints d’endurer… Il n’y a vraiment pas d’endroit sûr à Gaza où se rendre. Les combats s’intensifient dans le nord et les fournitures essentielles à la survie s’épuisent… Ces atrocités doivent cesser. Les civils et les infrastructures civiles doivent toujours être protégés ».
(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)