Chers diplomates, amis et partenaires,
Le Forum pour la coexistence et l’égalité civile dans le Néguev (appelé le Dukium – de דוּ קִיוּם, « coexistence » en hébreu) est fier de présenter son rapport annuel 2022, exprimant sa gratitude aux partenaires, donateurs et sympathisants pour leur soutien et leur collaboration indéfectibles dans le Néguev. Sans eux, notre organisation n’aurait pas pu avoir un impact aussi significatif.
Notre travail reste crucial et nous sommes plus déterminés que jamais à continuer à lutter pour une société juste et équitable dans le Néguev. C’est pourquoi le Dukium continuera à soutenir les communautés bédouines dans leur lutte, à faire valoir leurs revendications d’égalité et à les soutenir dans leur résistance à la dépossession de leurs villages, de leur patrimoine et de leur mode de vie traditionnel.
Rencontre avec l’ambassadeur d’Autriche
Le Dukium a rencontré S.E. L’ambassadeur Nikolaus Lutterotti à l’ambassade d’Autriche le mois dernier. Il nous a écouté lui expliquer l’histoire, la situation actuelle et les luttes de la communauté bédouine du Néguev.
Infogramme sur les démolitions de maisons 2022
Au cours de la dernière décade, près de 20 000 maisons bédouines ont été détruites dans le Néguev. Leur triste détail est accessible sur notre site Internet.
Ces démolitions sont un outil utilisé par l’État pour tenter de chasser les résidents bédouins des villages où ils ont déjà été rassemblés (le « Siyag ») au nord du Néguev afin de les relocaliser de force dans des municipalités surpeuplées ; des cités-dortoirs qui ne tiennent pas compte de leurs structures sociales et de leurs moyens de subsistance agraires traditionnels. En rendant insupportable la vie dans des villages non reconnus, les gens sont obligés de déménager vers des endroits où ils n’iraient pas autrement. Des dizaines de milliers de Bédouins du Néguev vivent actuellement dans des maisons qui font l’objet d’ordres de démolition. L’émission de ces ordres de démolition n’est possible que parce qu’il n’existe aucun plan de construction approuvé pour leurs villages. Le Dukium rappelle que ces pratiques violent le droit des citoyens à un logement convenable, le droit à la liberté et à la sécurité de la personne reconnu dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) de 1966 et le Traité international de 1966. Pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).
Seule la reconnaissance officielle de ces villages par l’État et le lancement de processus de planification et de construction participatifs et communautaires créeront la confiance entre les membres de la communauté bédouine et les amèneront à travailler avec l’État.
Augmentation des démolitions de maisons
Les forces israéliennes ont procédé à de nombreuses démolitions de maisons en août. Pour la première fois depuis la création de l’État d’Israël, deux ministres étaient présents lors de la démolition de maisons bédouines dans le Néguev. L’un d’eux était Itamar Ben Gvir, qui vantait ce qu’il appelait « une œuvre sacrée ». Rien que le 31 août, pas moins de 29 bâtiments, dont 12 maisons, ont été démolis par les forces israéliennes. Les familles bédouines qui vivaient dans ces maisons n’avaient même pas le temps d’emballer quoi que ce soit. Le lendemain, les enfants commençaient la nouvelle année scolaire sans toit…
172 meurtres dans la communauté palestinienne d’Israël depuis début 2023
Au cours du mois dernier, le Dukium a participé à plusieurs manifestations contre la violence qui frappe la communauté arabe et l’inaction du gouvernement israélien. Certaines de ces manifestations ont été réprimées avec violence par la police. La police prétend que ses agents ont été trop occupés par les manifestations contre la réforme judiciaire du gouvernement pour faire face à cette vague de violence continue. C’est encore un prétexte supplémentaire pour détourner l’opinion publique de l’abandon des citoyens palestiniens d’Israël. Au lieu de proposer des solutions, le gouvernement continue d’inciter à la haine contre ses citoyens ou, comme l’a écrit le journaliste de « Haaretz » Jack Khoury, « continue de leur donner des coups de pied alors qu’ils sont à terre ».
Pire encore, le refus du ministre des Finances Bezalel Smotrich de transférer les 200 millions de shekels promis par le gouvernement précédent aux communautés palestiniennes menace de déstabiliser leurs conseils locaux, avec un risque évident de graves conséquences. Nul doute que la communauté la plus vulnérable d’Israël, les Bédouins en paieront un lourd tribut.
Avec 27 autres organisations de la société civile, le Dukium a publié une lettre au Premier ministre Benyamin Netanyahu et au ministre de l’Intérieur Moshe Arbel, exigeant d’allouer le budget promis. Ce budget est crucial pour leur développement socio-économique. Ne pas transférer cet argent ne fera que récompenser les organisations criminelles et condamner les citoyens palestiniens d’Israël à la pauvreté.
Les 28 sociétés de la société civile qui ont publié la lettre au Premier ministre Benyamin Netanyahu et au ministre de l’Intérieur Moshe Arbel
Appel à l’aide
Le Dujium lance un appel aux dons pour les aider à poursuivre leur travail indispensable auprès de la communauté bédouine du Néguev.
« Nous sommes confrontés à un déficit de financement critique qui pourrait avoir un impact sur nos programmes. Grâce à votre don, nous pouvons continuer ce projet. Aidez-nous à combler le fossé dès aujourd’hui !
Votre soutien peut faire une profonde différence dans la vie d’innombrables personnes et familles du Néguev.
• Vous pouvez faire un don unique. N’importe quel montant contribuera grandement à soutenir nos projets.
• Pensez à nous fournir une source de financement stable en devenant un donateur mensuel. Même une petite contribution mensuelle peut avoir un grand impact au fil du temps ! »
Donnez ici 🙂
Pour contacter le Dukium:: intl.advocacy@dukium.org
Note importante :
Le texte original se termine par une déclaration du Dukium précisant que la majorité de ses fonds de fonctionnement proviennent de coopérations avec l’étranger et d’organisations internationales de défense des droits humains.
Israël cherche à limiter les possibilités des ONG opérant en Israël en présentant celles qui reçoivent des fonds de l’étranger comme soupçonnées de manque de patriotisme (euphémisme). Ces ONG comme B’Tselem, Breaking Silence, New Israel Fund…etc. sont depuis longtemps dans le collimateur de la droite israélienne en raison de leurs nombreuses révélations de violations des droits humains commises par Israël à l’encontre des Palestiniens.
Un projet de loi du député du Likud Ariel Kallner a été déposé en juin dernier. Son but : faire taire ces ONG embarrassantes pour l’image d’Israël en réduisant le montant des dons provenant de l’étranger et en supprimant les exemptions financières des ONG (il est prévu d’imposer ces ONG à hauteur de 65% de leurs revenus). Ce projet est actuellement « suspendu » en raison de nombreuses pressions américaine et européenne…
Traduction MO pour l’UJFP