En France, une extrême droite décomplexée1
– Des militants se font attaquer au couteau par des fascistes en plein Paris aux cris de “Paris est nazi”, mais les médias français dominants n’y voient rien à redire, comme ils ne voient pas de salut nazi dans le geste d’Elon Musk, lors de la cérémonie d’investiture de Trump.
– Plus de 400 migrants se font expulser de la Gaîté Lyrique, parmi lesquels plus de 300 mineurs isolés. Des OQTFs illégales sont distribuées.
– L’humoriste Merwane Benlazar ne sera plus à l’écran de France 5, décide la ministre de la culture, en raison de sa tenue vestimentaire.
– Des imams font l’objet de poursuites judiciaires et de contrôles à domicile particulièrement violents pour leur engagement pour la Palestine.
– Des étudiants sont renvoyés, des conférences pour la Palestine annulées. Des militants syndicaux se font poursuivre pour apologie du terrorisme 2.
– Un journaliste se fait renvoyer de France Info pour avoir qualifié les prisonniers palestiniens en détention administrative arbitraire, d’otages.
Résistons à la banalisation du génocide, de la gauche jusqu’à l’extrême droite
Dans deux tribunes récentes, l’une parue dans Libération et l’autre dans le Monde, des personnalités se disant “juives de gauche” dénoncent un antisémitisme qu’ils confondent honteusement avec l’antisionisme.
Se dédouanant de ne pas “commenter les agissements du gouvernement israélien d’extrême droite, que nous condamnons tous”, elles reprennent sans ambages des usages de la droite coloniale israélienne tels que les « implantations ». Non seulement les auteur.ice.s banalisent par ces propos le génocide en cours mais iels sont sans égard pour les Palestinien.ne.s qui subissent la politique de colonisation, d’apartheid et d’épuration ethnique depuis 75 ans. Reprenant l’idée romantique du “lopin de terre”, ils et elles véhiculent le mythe sioniste d’une terre vide pour un peuple sans terre. Ce sont des pays occidentaux qui ont refusé d’accueillir les juif.ve.s rescapé.e.s dans leur propre pays, au lendemain de la seconde guerre mondiale : le sionisme a toujours été du côté des antisémites. C’est pour l’égalité des droits et contre cette politique du pire qu’il faut se mobiliser.
L’Histoire retiendra que des intellectuel.le.s et artistes ont déclaré leur appartenance au judaïsme en défendant un État génocidaire et contre leur propre camp.
Ce n’est pas seulement en notre nom de Juif.ves que Netanyahou prétend agir. Quand il parle au JT de la télévision française contre « l’obscurantisme et l’islamisme », c’est aussi au nom des citoyens occidentaux qui seraient issus de la culture “judéo chrétienne”3. Aujourd’hui, quand Valls déclare : “elle vient essentiellement du monde arabo-musulman cette haine des juifs, en France comme ailleurs”, quand Elnet, groupe de lobby pro-israélien, se trouve derrière l’organisation d’un meeting « contre l’islamisme » avec Retailleau et le même Valls, il y a urgence à dénoncer ce renversement du sens de l’histoire.
Comme le dit Frank Barat, “Gaza ça a été un moment vraiment de clarté absolue sur le monde dans lequel on vivait. Les gens qui disent non pacifiquement au génocide se font tabasser, les gens qui soutiennent le génocide organisent des galas à Paris “
Lutter pour Gaza aujourd’hui c’est lutter pour nos droits inextinguibles demain.
Suite à la reprise des massacres de masse, — près de 1000 personnes tuées en 48h d’après Amnesty International—, Philippe Lazzarini dénonce un déchaînement sans fin des épreuves inhumaines pour la population de Gaza.
Résister, c’est prôner BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), Résister, c’est soutenir Stop Arming Israël
Résister, c’est lutter contre le racisme d’État et l’instrumentalisation de l’antisémitisme.
Résister c’est lutter contre le fascisme qui agit sous nos yeux.
Soutenir les droits du peuple palestinien, ce n’est pas un supplément d’âme, c’est lutter pour nos droits, pour un monde vivable.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 29 mars 2025
- Sur le même thème, lire la partie 1 : Quand la politique du pire est à l’œuvre -1[↩]
- Voir à ce sujet l’interview de Anasse Kazib par Frank Barat[↩]
- Écouter ce podcast à partir de 26mn 40sec[↩]
