Le CJPP5 organise une projection-débat du film « Ghost Hunting » de Raed Andoni le 5 avril 2019 au cinéma « Les 3 Luxembourg » à Paris.
La Chasse aux fantômes (Ghost Hunting)
de Raed Andoni
Le vendredi 5 avril à 20h
au cinéma « Les 3 Luxembourg » 67, rue Monsieur le Prince (Paris 6e)
Métro : Luxembourg, ou Odéon, ou Cluny-La Sorbonne
Bus : 21, 27, 38, 58, 84, 85, 89
Entrée : 7 euros
D’anciens prisonniers palestiniens rejouent leur détention devant la caméra de Raed Andoni. Un dispositif puissamment cathartique…
France/Palestine/Suisse/Qatar, documentaire, 2017, 94’
Scénario : Raed Andoni
Image : Camille Cottagnoud
Conception sonore : Nicolas Becker
Son : Olivier Claude
Montage : Gladys Joujou
Mixage son : François Musy
Animation : Luc Perez
Interprètes : Ramzi Maqdisi, Mohammed « Abu Atta » Khattab, Raed Andoni, Atef Al-Akhras, Wadee Hanani, Adnan Al-Hatab, Abdallah Moubarak, Anbar Ghannan, Raed Khattab, Monther Jawabreh
Production : ARTE France, Les Films de Zayna, Akka Films, Dar Films,
Le réalisateur palestinien Raed Andoni organise un casting de comédiens et de professionnels du bâtiment plutôt particulier : chacun doit être passé par les geôles israéliennes, et, notamment, la Moskobiya, principal centre de détention de Jérusalem. Pas si compliqué : en Palestine, plus de quatre hommes sur dix font l’expérience des interrogatoires et de la prison. Sous le regard du cinéaste, lui-même ancien détenu, ceux qu’il a choisis (géomètre, maçon, architecte, peintre, menuisier, comédien…) acceptent de reconstruire les murs de leurs cellules dans un immense sous-sol vide et de revivre leurs traumatismes. Peu à peu, l’indicible se libère…
Décors en contre-plaqués et mémoires fragmentaires, douleurs occultées et espaces contraints… : c’est un véritable dispositif cathartique qu’a imaginé le cinéaste lui aussi à la recherche de ses propres fantômes. En impliquant ceux qui vont devenir les acteurs de leurs passés reconstruits, en dur et symboliquement, il permet aux uns et aux autres de jouer tantôt les bourreaux, tantôt les victimes, et donc de revivre une expérience de la soumission. Ce rapport de dominant-dominé se reproduit à l’infini, y compris entre Palestiniens, à l’intérieur des prisons, mais aussi à l’extérieur. La violence sous-jacente ou même explicite qui sourd des répétitions permet au spectateur de deviner ce qu’ils ont vécu, avec des scènes d’une densité extrême.
Biographie
Né en 1967 en Cisjordanie, Raed Andoni mène un parcours d’autodidacte qui l’associe dès 1997 au développement du cinéma indépendant en Palestine, en fondant alors sa société de production, Dar Films, à Ramallah.
Il produit ensuite les documentaires de Nizar Hassan, Tahaddi et Invasion en 2003. Il travaille également avec Rashid Masharawi pour Live From Palestine. Des films engagés qui narrent par le réel les difficultés rencontrées en Palestine.
Dans la prolongation de cet engagement, il crée en 2008 à Paris avec Palmyre Badinier la société de production Les Films de Zayna.
Pour son premier long métrage, Fix me (2009), Raed Andoni filme 20 séances de sa propre thérapie. Un film intime, tourné en Cisjordanie, qui, par son approche psychologique, explore la faiblesse de l’homme dans un contexte de conflit.
La Chasse aux fantômes (Ghost Hunting) est son deuxième long métrage.
Afin de se confronter aux fantômes qui le hantent, le réalisateur palestinien Raed Andoni a organisé un casting de comédiens et de professionnels du bâtiment.
Tous, comme lui, sont passés par La Moskobiya, le principal centre d’interrogatoire israélien.
Ensemble, ils reconstituent ce lieu de détention dans lequel les anciens prisonniers vont (re)jouer les interrogatoires et la séquestration.
Cette entreprise de « re-enactment » va conduire les uns et les autres à jouer tantôt les bourreaux, tantôt les victimes dans une démarche cathartique à la fois troublante et émouvante.