La rafle du Vél’ d’Hiv’ est un épisode tragique de notre histoire juive, de l’histoire de la France, de l’histoire d’une occupation militaire et de l’histoire de la collaboration de la police française au génocide. Nous voulons que cette horreur et celles qui ont suivi ne soient pas oubliées.
Mais cette mémoire, pour être utile, doit avoir une portée universelle et être adaptée au contexte politique de notre époque : elle ne doit pas se focaliser exclusivement sur les populations juives et surtout elle ne doit pas ignorer que le monde doit faire face aujourd’hui à de nouvelles injustices qui interpellent directement les populations juives ou sont perpétrées en leur nom. Le génocide des Juifs concerne l’humanité tout entière et l’humanité d’aujourd’hui ne peut seulement regarder dans le rétroviseur : devant nous, il y des crimes contre l’humanité contre les migrants noirs, à Ceuta et en Méditerranée ; devant nous, il y a les crimes du colonialisme et du néo-colonialisme auxquels participe l’armée française, co-organisatrice du rassemblement de dimanche 17 juillet 2022 ; devant nous, il y a les crimes israéliens commis contre la population palestinienne, crimes de l’occupation militaire, crimes de guerre de l’épuration ethnique de Jérusalem-Est et de Cisjordanie, crimes contre l’humanité à Gaza. Le CRIF, qui flirte avec l’extrême droite française et ne représente qu’une petite partie des Juifs de France, soutient ces crimes en défenseur inconditionnel.
Notre mémoire est active. Elle n’instrumentalise pas les douleurs du passé pour défendre l’inacceptable.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 15 juillet 2022