Pour Nasser Abu Hamid

Depuis la nuit des temps, l’espèce humaine a rendu hommage à ses morts selon les pratiques et les coutumes propres à sa culture. Jamais les corps n’ont été laissés sans sépulture.
Si nous ne nous référons qu’au présent, seuls les nazis ont dérogé à cette règle immémoriale en réduisant le corps de l’Autre au néant, rendant ainsi impossibles les pratiques que l’Humanité avait construites au fil des âges.
Nous pensions cette ère révolue mais Israel – encore lui – vient à nouveau de remettre en question ces règles morales patiemment reconstruites en élevant en politique d’État la rétention du corps du résistant et prisonnier politique palestinien Nasser Abu Hamid.

Parce que juifs, nous ne pouvons rester indifférents à cette nouvelle ignominie. Et ce n’est pas être antisémite que d’exprimer notre colère de voir ressurgir ces pratiques barbares que nous espérions révolues.

Georges Gumpel
Fils d’Alfred Gumpel, mort à Melk (camp annexe de Mauthausen) en avril 1945.