La Fédération Syndicale Unitaire est en France la principale organisation syndicale de l’Éducation nationale, présente dans l’ensemble de la Fonction publique. Lors de son dernier congrès au Mans, elle a voté le 4 février 2016 à la quasi unanimité, au chapitre des Droits et Libertés, ce texte pour la « Justice en Palestine ».
Sur le terrain la situation pour le peuple palestinien ne cesse de se détériorer : expansion continue de la colonisation en Cisjordanie -accompagné de déplacements de populations- annexion continue de Jérusalem-Est, poursuite du blocus de Gaza -accompagné de bombardements réguliers- approfondissement des lois discriminatoires à l’encontre des Palestinien-nes citoyen-nes d’Israël, prisonnier-es politiques toujours très nombreux – avec ou sans procès, exécutions extra judiciaires. Chaque jour de nouvelles provocations ont lieu sur l’esplanade des mosquées, de nouveaux affrontements ont lieu, menaçant la région d’une nouvelle conflagration.
Ainsi les violations du droit international par le gouvernement israélien, le plus à droite de son histoire, ne cessent de se multiplier rendant caduc le processus d’Oslo sans que cela ne provoque de réelles réactions internationales. Les conclusions du tribunal Russell pour la Palestine sont d’une dramatique actualité lorsqu’elles qualifient les pratiques de l’État israélien à l’encontre de la population palestinienne (aussi bien sur le territoire israélien que dans les territoires occupés) de violation de « l’interdiction internationale de l’apartheid ».
Paradoxalement, sur le plan international, on observe une évolution positive en faveur des Palestinien-nes : après l’admission de l’État de Palestine à l’ONU, la question de sa reconnaissance progresse (136 États sur 193), la campagne internationale Boycott Désinvestissement et Sanctions (BDS) marque des points en particulier sur le volet D comme Désinvestissements des entreprises. La FSU rappelle son engagement à une paix juste et durable entre les peuples palestinien et israélien, elle souligne son attachement à voir la sécurité des deux peuples garantie par un accord de paix global respectant les résolutions de l’ONU et l’ensemble des droits du peuple palestinien.
L’Union Européenne peut, par des sanctions, contraindre Israël à respecter le droit international, en refusant toute aide financière aux colonies (lignes directrices européennes de juillet 2013) et en suspendant l’accord d’association UE / Israël (vote du parlement européen de avril 2002). Elle ne le fait pas, ce qui justifie nos actions citoyennes comme notre implication avec notamment le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens dans la campagne BDS avec les revendications de la fin de l’occupation, l’égalité des droits entre Palestinien-nes et Israélien-nes, et droit au retour des réfugié-es.
La FSU réaffirme l’urgence de la levée totale du blocus de la bande de Gaza, sa reconstruction ainsi que le gel de la colonisation en Cisjordanie dans l’objectif du démantèlement des colonies, celui de l’annexion de Jérusalem-Est, la libération des prisonnier-es politiques et la fin des mesures discriminatoires envers les Palestinien-nes citoyen-nes d’Israël. La FSU soutient la demande de saisine de la Cour pénale internationale pour juger les criminel-les de guerre.
L’attitude du gouvernement français en interdisant les manifestations dans de nombreuses villes lors de l’été 2014 et en criminalisant la solidarité avec le peuple palestinien est inadmissible : la FSU rappelle sa demande de levée des poursuites contre les « boycotteurs » et l’abrogation des circulaires Alliot-Marie et Mercier. Elle s’inquiète de l’arrêt de la Cour de cassation qui vise à criminaliser la campagne BDS et l’appel au boycott des produits israéliens, y compris ceux qui viennent des territoires occupés (ces productions sont pourtant illégales au regard du droit international).
Dans l’immédiat, la FSU exige un embargo sur le commerce des armes, première sanction pour obtenir la fin de la colonisation et l’application du droit international.
Sans attendre, la France doit reconnaître l’État de Palestine, dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. La France doit œuvrer à ce que l’Europe et tous ses pays membres en fassent autant.