Il y a 70 ans, le 21 février 1944 au matin, 22 des 23 résistants arrêtés du
groupe Manouchian, combattants parisiens au sein des FTP – MOI tombaient
sous les balles nazies au Mont Valérien.
La 23ème, la résistante Olga Bancic, était transférée en Allemagne. De
nouveau jugée et condamnée à mort à Stuttgart, elle sera décapitée le 10 mai
1944.
« Juifs polonais », « Espagnol rouge », « communiste italien », « Arménien
chef de bande », disait l’Affiche placardée pour la circonstance.
3 étaient Français, 1 était Espagnol, 5 étaient Italiens, 2 étaient
Arméniens, 3 étaient Hongrois, 8 étaient Polonais, Olga Bancic était
Roumaine.
Certains étaient Juifs, d’autres non.
Tous étaient antifascistes, communistes, luttaient, souvent depuis les
années trente, contre le nazisme, cette idéologie criminelle née au coeur de
l’Europe Occidentale, dans les pays impérialistes en guerre contre leurs
propres peuples et en guerre déclarée contre l’URSS.
Alors que le racisme et la xénophobie rongent aujourd’hui la France et une
grande partie des pays européens ; en ces temps où il ne se passe pas un
jour sans que la presse et les médias ne véhiculent en boucle des propos
racistes et islamophobes à l’encontre de nos concitoyens de religion –
réelle ou supposée – musulmane et à l’encontre de tous les peuples du
Moyen-Orient en lutte pour leur indépendance et leur liberté ; en ces temps
toujours où, en France, où l’Etranger, le Rrom, l’Autre, est stigmatisé, où
se généralise un discours raciste et xénophobe d’Etat d’une rare violence et
où l’ennemi intérieur n’est plus le communiste ou le Juif, mais tout
simplement les jeunes des quartiers populaires et des banlieues, ghettoïsés,
voués au chômage chronique, à la misère, honorer la mémoire et le combat de
ces hommes et de cette femme – étrangers pour la plupart, métèques,
apatrides – pour nous, membres de l’UJFP, revêt une signification
particulière.
Les héros de l’Affiche Rouge se battaient au nom de principes universels
toujours actuels : le refus de la barbarie nazie, cette expression
criminelle, l’affirmation de la nécessité d’une solidarité internationaliste
que certains avaient déjà mise en pratique au cours de la Guerre d’Espagne,
l’exigence enfin de l’émancipation de l’humanité, de paix et de justice pour
tous.
C’est en leur honneur que le 21 février a été déclaré journée de la
solidarité internationale.
Une journée de solidarité avec tous les peuples du monde en lutte pour leurs
droits.
Plus que jamais, les 23 du Groupe Manouchian, les Hommes de l’Affiche Rouge,
éclairent notre combat.
Le BN de l’UJFP le 19 février 2014