À l’UJFP, nous savons bien ce qu’est un pogrom. Ce mot d’origine russe désigne un massacre et un pillage perpétrés par une population et encouragés/protégés par le pouvoir. Les pogroms déclenchés en Russie contre les Juifs restent gravés dans nos mémoires et dans l’histoire de certaines de nos familles.
Ce qui vient de se passer à Huwara en Cisjordanie est bien un pogrom. Des colons fanatisés et armés déferlant dans la ville, tirant et incendiant avec la protection de l’armée qui est là et interdit toute riposte. Bilan provisoire : un mort, 390 blessés, des dizaines d’immeubles et de véhicules incendiés.
La violence des colons n’est pas fortuite. La loi les autorise à porter des armes et à tirer. Ceux pour qui une bonne partie des colons et de l’armée ont majoritairement voté ont montré la voie : le lendemain de son arrivée au gouvernement, le ministre Itamar Ben Gvir paradait sur l’esplanade des mosquées. Aucun doute : ce qui est au programme de cette bande de fous furieux, c’est bien l’expulsion de tous les Palestiniens (7 millions de personnes entre Méditerranée et Jourdain).
La férocité de la répression ne casse pas la détermination de la population palestinienne. Une foule considérable a participé aux obsèques des victimes de l’attaque de l’armée contre la ville voisine de Naplouse. Toute occupation, toute oppression génèrent une résistance. De plus en plus nombreux, les Palestiniens pensent qu’il n’y a, hélas, pas d’alternative à une résistance armée.
En Israël, les nombreux manifestants qui défilent contre Nétanyahou et Ben Gvir doivent faire la jonction entre leurs revendications et la dénonciation de la violence inouïe exercée contre les Palestiniens.
Une fois de plus, du côté des dirigeants de ce monde dont la complicité permet ce qui est à l’œuvre, les réactions sont une honte absolue. Alors que les colonies constituent une violation flagrante du droit international, ces dirigeants « déplorent » les victimes de part et d’autre, mettant sur le même plan occupant et occupé. Et surtout, ils n’exigent pas la fin des exactions.
L’UJFP appelle à participer à la manifestation prévue à Paris à 18h30 le jeudi 2 mars et à toute manifestation pour les mêmes raisons dans d’autres villes.
Exprimons partout notre indignation contre les colons et contre l’impunité dont ils bénéficient.
Montrons partout notre solidarité avec le peuple palestinien.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 27 février 2023