La Ligue des Droits de l’Homme a été créée il y a maintenant 125 ans, à l’époque de l’Affaire Dreyfus. Déjà alors, deux France s’affrontaient : une France raciste s’affranchissant totalement du droit, prônant la haine, la discrimination, l’appel au meurtre. Celle-là préfigurait la barbarie génocidaire qui allait s’abattre sur l’Europe contre les Juifs, les Roms, les homosexuels, les communistes et bien d’autres. La LDH était du côté de la France qui essayait de promouvoir la liberté, l’égalité, la fraternité, le vivre ensemble.
Très logiquement, la LDH a été interdite par le régime de Vichy. Mais ça a été la seule interdiction depuis qu’elle existe.
Aujourd’hui, Darmanin et Borne profèrent des attaques inédites. Darmanin : « je ne connais pas les subventions données par l’État mais … je pense que ça mérite d’être regardé dans le cadre des actions qu’ils ont pu mener. » Et Borne accuse la LDH « d’ambiguïtés face à l’islamisme radical ». Rien de moins.
La LDH rejoint ainsi dans l’opprobre des dominants Amnesty International qui a eu l’outrecuidance de dénoncer l’apartheid israélien.
Le pouvoir ne pardonne pas à la LDH de jouer très efficacement son rôle de témoin des violences policières. Présent.es à Sainte-Soline, les membres de la LDH ont confirmé ce que les manifestant.es et les soignant.es ont dit : des violences totalement disproportionnées de la part des forces dites « de l’ordre », l’utilisation d’armes de guerre théoriquement interdites, et une interdiction faite au SAMU de secourir les blessés. Serge D. est toujours dans un coma profond.
La LDH a dénoncé le sort fait aux migrants, qui provoque sans arrêt des noyades en Méditerranée. Elle a dénoncé l’impunité des policiers ou des gendarmes responsables de la mort de Rémi Fraisse, Adama Traoré, Steve Caniço, Zineb Redouane et bien d’autres. Elle a dénoncé la scandaleuse dissolution du CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France). Elle dénonce tous les jours la stratégie du pouvoir vis-à-vis des manifestations contre la casse des retraites (manifestations nassées, violences racistes de la BRAV-M, arrestations préventives …).
Le pouvoir qui se revendique sans arrêt de « la république » multiplie les pires violations des droits élémentaires et tente de criminaliser celles et ceux qui, en nombre croissant, mettent en cause la légitimité de sa politique et de ses exactions. Sa politique qui rappelle de plus en plus des heures sombres de notre histoire, fait le lit de l’extrême droite en légitimant ses idées et ses pratiques.
L’UJFP tient à assurer la LDH de son soutien total. No pasaran !
La Coordination nationale de l’UJFP, le 14 avril 2023