Pensée pour Guéant

Vous insulter, je n’oserai pas.

Monsieur le Ministre de l’intérieur, vous venez de franchir le point de non retour en des temps où les débats d’idées, où les consciences généreuses, courageuses et non chétives, ressurgiront du fond des caves de la République d’aujourd’hui.

Des temps qui reviendront par la grâce de vos idées qui nous rappellent des moments de faiblesse, voire d’horreur de notre histoire. La grâce de faits des gens qui avaient osé et qui oseront encore l’audace de rappeler à la conscience de tous, que l’humanisme transcende les frontières, les couleurs et les goûts.

Des temps malgré leurs couleurs maussades où des gens continuent d’oser l’audace de la parole, de l’acte au rythme de leurs coeurs, de leurs larmes et de leurs joies dans la soufrance de ces territoires que l’on ne daigne plus estimer.

Des temps où les frontières s’entendent aux rideaux de fer qui bruissent à la moindre absence d’avenir, au moinde désepspoir de présent, emportant votre fragile intellligence noyée dans les ténèbres de votre coeur.

Des temps où le centre républicain s’est déplacé en ces lieux de vie qui construisent non seulement la France mais l’Europe d’hier et d’aujourd’hui et que vous n’arrivez pas à voir.

Des temps où le Temps reprend son droit universel, sa transcendance sur les conjectures qui vous noient, vous et vos semblables. Le déluge du Temps n’est plus une question de temps pour vous. Vous êtes emporté par la cécité. Vous ferez partie des archives avec celles et ceux qui n’ont pas saisi le moment universel qui scintille dans les proximités civilisationnelles qu’accèlère non seulement la mondialisation mais les changements qu’elle génère dans la subjectivité de chaque culture, de chaque civilisation.

Le Temps qui rappelle son implacable logique de marche, que rien ne peut arrêter. Vous avez votre temps qui n’est plus de ce temps, qui ne pourra s’intégrer dans le Temps. Si le Temps de l’universalité est généreux, il reste cependant exigeant dans Sa générosité. Ne sont intégrés que les temps qui s’orientent vers la source de l’universel. Ne seront retenus que les temps qui se pensent un parmi d’autres. Divers dans l’unité du Temps. Relatif dans l’universel. Etre une partie de l’Universel, de l’Un. Ni supérieur, ni inférieur mais un, différent, des autres, mais nécessaires pour la lecture de l’Un. Faire alors partie de l’universel ne vous rend pas pour autant universel. Tout au contraire. Cela vous ramène à la réalité que nous ne sommes qu’une partie de l’ensemble. Ne pas le reconnaître c’est reprendre le chemin de l’exil du Temps.

Votre présence, vos mots, vos actes, nous éclaire sur votre état, sur notre Etat. Croiser votre temps, nous éclaire sur le sens du nôtre, celui du Temps. Aller dans le sens du Temps est un hymne à la raison, un hymne à l’espoir. Alors vous insulter suite à votre insulte, c’est repartir dans le même sens que vous. Celui des abîmes du Temps. Vous insulter, je n’oserai pas.