Pas tout à fait « des êtres humains ordinaires » – l’anti-impérialisme et la rhétorique antihumaniste de Gilad Atzmon

La déclaration suivante a été publiée sur plusieurs sites. La version suivante contient la liste la plus actualisée des signataires (au 13 mars 2012).

Gilad Atzmon, tentant de s’accrocher au mouvement juste, vital et en expansion de soutien à la lutte palestinienne de libération nationale, fait partie d’un très petit groupe d’écrivains non représentatifs qui ont argumenté (en accord avec de nombreux Sionistes) qu’il n’y a pas de distinction significative à faire entre les Juifs en général et les atrocités israéliennes. D’après Atzmon, ces dernières ne sont qu’une autre manifestation des relations historiques des Juifs avec les Gentils, une expression authentique d’une « idéologie juive » par essence raciste, immorale et anti humaine.

Les déclarations d’Atzmon, outre qu’elles déforment l’histoire des Juifs et qu’elles constituent une justification éhontée pour des siècles de comportements et de croyances antijuives, réduisent l’antisionisme à un simple front dans la lutte (antijuive) plus vaste. Spécifiquement, Atzmon a décrit le sionisme non comme une forme de colonialisme, mais comme une forme unique d’idéologie malfaisante sans équivalent dans l’histoire humaine. En plus des problèmes éthiques, ce type d’argumentation renforce en réalité l’emprise du sionisme et sa prétention à être la représentation authentique des Juifs. Il obscurcit la réalité qui est que le sionisme est un ennemi impérialiste et colonialiste des Juifs et des Palestiniens, ainsi que des Arabes en général et de tous ceux qui sont opprimés et exploités par l’impérialisme.

Dans son attaque sur le Web contre Moshe Machover, un socialiste israélien fondateur du groupe antisioniste Matzpen, Atzmon déclare :

La lecture que Machover fait du sionisme est assez banale. « Israël », dit-il, est un « État colonial de peuplement ». Pour Machover, c’est un point de départ nécessaire parce qu’il définit le sionisme comme un projet colonialiste expansionniste. Le raisonnement derrière une pirouette intellectuelle aussi faible est évident. Tant que le sionisme est décrit comme un projet colonial, les Juifs, en tant que peuple, doivent être considérés comme des gens ordinaires. Ils sont comme les Français ou les Anglais, simplement ils mènent leur projet colonial mortifère à une autre époque [1].

Pour Atzmon, de telles opinions sont « assez banales » et « faibles » parce qu’il maintient que les Juifs sont en fait radicalement différents des Français et des Anglais. Parmi les nombreuses citations que nous pourrions fournir à cet égard, voici un petit échantillon [2] :

Pour comprendre la situation unique d’Israël, nous devons demander : « Qui sont les Juifs ? Qu’est-ce que le judaïsme et qu’est-ce que la judaïté ? » [3]

Le sionisme est une continuation de l’idéologie juive [4].

L’interminable vol de la Palestine par Israël au nom du peuple juif établit un continuum désastreux, spirituel, idéologique, culturel et bien sûr pratique entre la bible judaïque et le projet sioniste. Le point crucial est simple et pourtant troublant : Israël et le sionisme sont tous deux des systèmes politiques à succès qui mettent en pratique de manière dévastatrice la rapine promise par le dieu judaïque dans les écritures judaïques saintes [5].

Malheureusement, nous devons admettre que le pillage haineux des biens d’autres a fait son chemin dans le discours politique juif à gauche comme à droite. Le nationaliste juif va voler la Palestine au non du droit à l’autodétermination, le progressiste juif est là pour voler la classe dirigeante et même le capital international au nom de la révolution de la classe ouvrière [6].

Si les Marxistes et cosmopolites juifs avaient été ouverts à la notion de fraternité, ils auraient laissé tomber leurs drapeaux uniques et exclusifs pour devenir des gens ordinaires comme le reste d’entre nous [7].

Je ne considère pas que les Juifs soient une race, pourtant il est évident que la « judaïté » met clairement en jeu un point de vue ethnocentrique, racialement suprématiste et exclusiviste basé sur la notion d’«élection» des juifs [8].

Tout au plus, Israël s’est arrangé pour imiter certaines apparences de civilisation occidentale, mais il a clairement échoué à faire siennes les significations de « tolérance » et de « liberté ». Ceci ne devrait pas nous surprendre : Israël se définit comme un État juif, et la judaïté est, malheureusement, par elle-même intolérante ; en fait, on peut argumenter que l’intolérance juive est aussi ancienne que les Juifs eux-mêmes [9].

Israël et avec lui le sionisme s’est avéré être un rêve de courte durée. Il a été lancé pour civiliser la vie juive et pour démanteler le mode de vie autodestructeur juif. Il visait à conduire le Juif dans l’époque post-herem [10]. Il se promettait de faire du Juif un être productif. Mais comme il s’est avéré, ni les Sionistes ni les « antisionistes » ne sont parvenus à s’écarter de la désastreuse culture herem. Il semble que toute la sphère de la politique identitaire juive soit une matrice de stratégies herem et d’exclusion. Pour être un « bon juif » vous n’avez qu’à indiquer à qui vous vous opposez, haïssez, excluez ou boycottez [11].

La conclusion de telles opinions n’est pas difficile à tirer :

Le cours interminable des tragédies collectives juives est là pour nous enseigner que les Juifs finissent toujours par payer (lourdement) l’exercice du pouvoir juif. Pourtant, étonnamment (et tragiquement) les Juifs échouent régulièrement à intérioriser et à apprendre cette leçon même [12].

Plus précisément, commentant le pic de violence d’État contre les Juifs dans les années 1930, en Allemagne mais aussi dans d’autres nations européennes, Atzmon est clair :

Le fait remarquable est qu’ils ne comprennent pas pourquoi le monde commence à se dresser contre eux de même qu’ils ne comprirent pas pourquoi les Européens se dressèrent contre eux dans les années 1930. Au lieu de se demander ‘pourquoi sommes-nous haïs ?’, ils continuent de jeter des accusations sur les autres [13].

Au sein du discours sur la politique et l’histoire juives, il n’y a pas de place pour la causalité. Il n’y a rien de tel qu’un avant et un après. Dans le discours tribal juif, toute histoire commence à évoluer quand arrive la douleur juive. Ceci explique évidemment pourquoi les Israéliens et certains Juifs autour du monde peuvent tout au plus penser à « une solution à deux Etats» dans le cadre des frontières de 1967. Ceci explique aussi pourquoi pour la plupart des Juifs l’histoire du génocide commence dans les chambres à gaz ou avec l’ascension des Nazis. Je n’ai presque jamais vu d’Israéliens ou de Juifs tenter de comprendre les circonstances qui ont mené au clair ressentiment des Européens contre leurs voisins juifs dans les années 1920-40 [14].

En soi, il n’est pas étonnant que le travail d’Atzmon ait recueilli des comptes-rendus enthousiastes de la part de membres éminents de la droite raciste, comme l’ancien leader du Ku Klux Klan David Duke, Kevin MacDonald de l’Occidental Observer, David Icke, et la Radical Press d’Arthur Topham. Il ne devrait pas nous surprendre qu’Atzmon ait distribué des articles défendant les négationnistes et ceux qui écrivent sur « le Hitler que nous aimions et pourquoi » [15]. Ces relations servent en dernier lieu les intérêts du sionisme qui cherche à assimiler l’antisionisme avec l’antijudaïsme. Les agents sionistes ont souvent essayé de piéger et de connecter au néonazisme ceux qui soutiennent les droits des Palestiniens, des Arabes et des musulmans, par des entourloupes et des mensonges grossiers.

Il est par conséquent plus surprenant et déroutant qu’une petite fraction de la gauche ait choisi de promouvoir Atzmon et ses travaux. En Grande-Bretagne, le Socialist Workers Party a fait la promo d’Atzmon pendant plusieurs années avant de rompre finalement avec lui ; son dernier livre “ The Wandering Who? » [16] a été publié par les éditions de gauche Zero Books (une décision qui a causé une lettre de protestation de plusieurs auteurs de Zero) [17]. Aux Etats-Unis, le site très fréquenté Counterpunch a choisi de publier régulièrement des articles d’Atzmon. Actuellement, en février et mars 2012, Atzmon fait une tournée en Amérique du Nord, où plusieurs de ses prises de parole sont organisées par des anti-impérialistes progressistes que nous aimerions normalement considérer comme nos alliés.

Peut-être bien intentionnés, travaillant d’après l’hypothèse que toute opposition au sionisme est la bienvenue, les progressistes qui font la promo du travail d’Atzmon délaissent la base morale élevée en encourageant un système de croyance qui reflète tout simplement celui de la fraction la plus raciste de la société israélienne. L’antiracisme n’est pas un handicap ; au contraire c’est un principe qui rend nos gestes plus forts dans la longue lutte pour un lendemain meilleur.

En temps que militants politiques engagés à résister au colonialisme et à l’impérialisme – en Amérique du Nord et autour du monde – nous admettons qu’il peut y avoir diverses interprétations de l’histoire, et que leur exploration est la bienvenue. Sans vouloir débattre de la question de savoir si des idéologues d’extrême droite et racistes devraient être censurés, ou comment, nous ne voyons aucune raison pour que les progressistes organisent des événements pour promouvoir leurs œuvres.

Dans notre lutte contre le sionisme, le racisme, et toutes les formes de colonialisme et l’impérialisme, il n’y a pas de place pour l’antisémitisme ou pour la diffamation des Juifs, des Palestiniens ou de tout autre peuple sur la base de leur religion, de leur culture, de leur nationalité, ethnicité ou histoire. À ce point de l’Histoire – alors que la nécessité de lutter pour la libération de la Palestine est plus vitale que jamais et que les lignes de faille de l’empire capitaliste sont plus largement révélées, aucune révolution contre l’oppression ne peut se construire avec des alliés d’extrême droite ou sur des fondations qui flirtent avec le fascisme rampant.

As’ad AbuKhalil, The Angry Arab News Service, Turlock, CA

Suha Afyouni, militant de la solidarité, Beyrouth, LIBAN

Max Ajl, essayiste, agitateur, propriétaire du blog Jewbonics, Ithaca, _ NY

Haifaa Al-Moammar, militante, mère au foyer et marathonienne, Los Angeles, CA

Electa Arenal, professor émérite, CUNY Graduate Center/Hispanic & Luso-Brazilian Literatures and Women’s Studies, New York, NY

Gabriel Ash, International Jewish Anti-Zionist Network, Genève, Suisse

John Baglow, écrivain, chercheur, consultant, CANADA
Joël Beinin

Donald J. McLachlan professeur d’histoire, université Stanford, Palo Alto, CA

Dan Berger, Wild Poppies Collective, Philadelphia, PA
Chip Berlet, Boston, MA

Nazila Bettache, militante, Montréal, CANADA

Sam Bick, Tadamon!, Immigrant Workers Center, Montréal, Québec

Max Blumenthal, auteur, consultant en écriture, The Nation, New York, NY

Lenni Brenner, auteur de Zionism in the Age of the Dictators, New York, NY

Café Intifada

Paola Canarutto, Rete-ECO (réseau italien de juifs contre l’occupation), Turin, ITALY

Paulette d’Auteuil, National Jericho Movement, Albuquerque, NM
Susie Day, Monthly Review, New York, NY

Ali Hocine Dimerdji, doctorant à l’université de Nottingham, in Nottingham, UK

Roxanne Dunbar-Ortiz, professor émérite, California State University
Todd Eaton, Park Slope Food Coop Members for Boycott/Divestment/Sanctions, Brooklyn, NY

Mark Elf, Jews sans frontières

S. EtShalom, infirmière diplômée, Philadelphia, PA

Benjamin Evans, militants de la solidarité, Chicago, IL

Steven Fake, auteur et militant, Reading, PA

David Finkel, rédacteur en chef, Against the Current, Detroit, MI
First of May Anarchist Alliance

Racheli Gai, Jewish Voice for Peace et Femmes en noir, Tucson

Sherna Berger Gluck, professor et mérite, California State University/Israel Divestment Campaign, CA

Neta Golan, International Solidarity Movement

Tony Greenstein, Secretary Brighton Unemployed Centre/UNISON, Jews for Boycotting Israeli Goods, Brighton, UK

Andrew Griggs, Café Intifada, Los Angeles, CA

Jenny Grossbard, artiste, concepteur, écrivain et combattant, New York, NY

Freda Guttman, militante, Montréal, CANADA

Adam Hanieh, lecturer, Department of Development Studies/SOAS, University of London, UK

Swaneagle Harijan, antiracisme, militantisme pour la justice sociale, Seattle, WA

Sarah Hawas, chercheur et militant de la solidarité, Caire, EGYPTE

Stanley Heller, « The Struggle » Video News, modérateur de « Jews Who Speak Out »

Mostafa Henaway, Tadamon!, Immigrant Workers Center, Montréal, CANADA

Elise Hendrick, Meldungen aus dem Exil/Noticias de una multipátrida, Cincinnati, OH

Doug Henwood, Left Business Observer, New York, NY

Ken Hiebert, militants, Ladysmith, CANADA

Louis Hirsch, Jewish Voice for Peace (for ID purposes ONLY), Chicago, IL

Elizabeth Horowitz, militante de la solidarité, New York, NY

Adam Hudson, écrivain/blogueur, San Francisco Bay Area, CA

Dhruv Jain, chercheur à l’académie Jan Van Eyck Academie et doctorant à l’université de York, Paris, FRANCE

Remi Kanazi, poète et auteur de Poetic Injustice: Writings on Resistance & Palestine

Tom Keefer, éditeur du journal Upping the Anti, Toronto, CANADA
Karl Kersplebedeb, Left Wing Books, Montréal, CANADA

Anne Key, Penrith, Cumbria, UK

Mark Klein, militant, Toronto, CANADA

Bill Koehnlein, Brecht Forum, New York, NY

L.A. Palestine Labor Solidarity Committee, Los Angeles, CA
Mark Lance, Georgetown University/Institute for Anarchist Studies, Washington, DC

David Landy, auteur, Jewish Identity and Palestinian Rights: Diaspora Jewish Opposition to Israel, Dublin, IRELAND

Bob Lederer, producteur à Pacifica/WBAI, Queers contre l’apartheid israélien, New York, NY

Matthew Lyons, Three Way Fight, Philadelphia, PA

Karen MacRae, militante de la solidarité, Toronto, CANADA

Heba Farouk Mahfouz, militant étudiant, blogueur, Le Caire, EGYPTE

Marvin Mandell et Betty Reid Mandell, co-éditeurs, New Politics, West Roxbury, MA

Ruth Sarah Berman McConnell, enseignante retraitée, DeLand, FL
Kathleen McLeod, poète, Brisbane, AUSTRALIE

Fred Mecklenburg, News & Letters Committees in Chicago, IL

Karrie Melendres, Los Angeles, CA

Matt Meyer, Resistance in Brooklyn, New York, NY

Amirah Mizrahi, poète et éducateur, New York, NY

Mesha Monge-Irizarry, co-director of Education Not Incarceration; SF MOOC City commissioner, San Francisco, CA

Matthew Morgan-Brown, militant de la solidarité, Ottawa, CANADA

Michael Novick, People Against Racist Terror/Anti-Racist Action, Los Angeles, CA

Saffo Papantonopoulou, New School Students for Justice in Palestine, New York, NY

Susan Pashkoff, Jews Against Zionism, London, UK

Tom Pessah, UC Berkeley Students for Justice in Palestine, Berkeley, CA

Marie-Claire Picher, Theater of the Oppressed Laboratory (TOPLAB), New York, NY

Sylvia Posadas (Jinjirrie), Kadaitcha, Noosa, AUSTRALIA

Roland Rance, Jews Against Zionism, London, UK

Danielle Ratcliff, San Francisco, CA

Liz Roberts, War Resisters League, New York, NY
Manfred Ropschitz, UK

Jonathan Rosenhead, British Committee for the Universities of Palestine

Emma Rosenthal, contributrice, Shifting Sands: Jewish Women Confront the Israeli Occupation, Los Angeles, CA

Penny Rosenwasser, PhD, Oakland, CA

Suzanne Ross, Free Mumia Abu-Jamal Coalition, The Riverside Church Prison Ministry, New York, NY

Gabriel San Roman, Orange County Weekly, Orange County, CA
Ian Saville, acteurs et enseignant, London, UK

Joel Schwartz, CSEA retiree/AFSCME, New York, NY

Tali Shapiro, Anarchists Against the Wall, Boycott From Within, Tel Aviv, PALESTINE OCCUPEE

Simona Sharoni, SUNY, auteur, Gender & the Israeli-Palestinian Conflict, Plattsburgh, NY

Jaggi Singh, No One Is Illegal-Montreal/Solidarity Across Borders, Montréal, CANADA

Michael S. Smith, board member, Center for Constitutional Rights, New York, NY

Pierre Stambul, Union juive française pour la paix (French Jewish Union for Peace), Paris, FRANCE

Muffy Sunde, Los Angeles, CA

Bhaskar Sunkara, éditeur de Jacobin, Bronx, NY

Tadamon! ), Montréal, CANADA

Ian Trujillo, athée, Los Angeles, CA

Gabriella Turek, PhD, Auckland, NOUVELLE ZÉLANDE

Henry Walton, SEIU, retraité, Los Angeles, CA

Bill Weinberg, New Jewish Resistance, New York, NY

Abraham Weizfeld, auteur, The End of Zionism and the liberation of the Jewish People, Montreal, CANADA

Ben White, auteur, Palestinians in Israel: Segregation, Discrimination, and Democracy, Cambridge, UK

Laura Whitehorn, ancienne prisonnière politique, NYS Task Force on Political Prisoners, New York, NY

Naomi Wimborne-Idrissi, membre fondatrice, Jews for Boycotting Israeli Goods (J-BIG)

Asa Winstanley, journaliste pour Electronic Intifada, Al-Akhbar et d’autres, Londres, UK

Miriam Yagud, Gloucestershire, ANGLETERRE

Ziyaad Yousef, militant de la solidarité

Contactez-nous à: antiracistantizionist@yahoo.com

Postscriptum :

Ce texte n’a pas l’intention d’être une critique exhaustive des positions politiques de Gilad Atzmon. Il a été écrit rapidement par des anti-impérialistes nord-américains qui ont appris la tournée de conférences 2012 d’Atzmon quelques jours avant son début fin février 2012. Au début, on pensait qu’il ne serait signé que par quelques personnes, mais l’initiative a pris son envol d’elle-même, postée sur le Web et sur de multiples listes, discutée par e-mail et sur Facebook, et ailleurs, avant même que l’écrit soit finalisé et qu’aucune décision soit prise sur la façon de l’utiliser (l’idée de départ avait été qu’elle serait transmise aux organisateurs avec bien moins de fanfare). Au lieu de quelques signatures en une semaine il y en eut des dizaines, et les e-mails continuent d’arriver de gens qui veulent signer. Nous pensons que ceux-ci témoignent de la profonde frustration que ressentent beaucoup d’entre nous quand ils sont confrontés aux croyances antijuives d’Atzmon, qui constituent un affront à nos principes antiracistes, ainsi qu’un détournement des tâches essentielles d’opposition au génocide colonialiste et à l’apartheid israélien. Ce que dit clairement cette réponse, c’est que pour beaucoup d’anti-impérialistes, s’opposer à un tel racisme reste essentiel pour construire un mouvement contre l’impérialisme et contre les myriades de formes d’oppression qui l’alimentent et s’en nourrissent.

Toute information ultérieure sur cette initiative apparaîtra ici sur le site Three Way Fight (threewayfight.blogspot.com). Ceux qui souhaitent soutenir ou discuter cette initiative, ou avoir plus d’informations, doivent écrire à antiracistantizionist@yahoo.com. Nous voulons répéter que nous considérons que beaucoup de ceux qui font la promotion de l’œuvre d’Atzmon sont des alliés, mais nous voulons leur demander de reconsidérer leur décision. Ce n’est pas un appel à la censure, mais à la cohérence et à la responsabilité.


[1] Gilad Atzmon, « Tribal Marxism for Dummies, » (Marxisme tribal pour les crétins), juin 2009, republié sur son site le 24 avril 2011.

[2] Bien d’autres citations comme celles-ci pourraient être données, mais nous estimons que ceci suffit pour montrer que ce ne sont pas des remarques hors contexte ou inhabituelles. Sinon, les lecteurs peuvent consulter la section du site d’Atzmon sur la « judaïté » à www.gilad.co.uk/writings/category/jewishness

[3] Gilad Atzmon, « Tribal Marxism for Dummies, » Atlantic Free Press, 2 juillet 2009.

[4] Anayat Durrani, « Exposing Dangerous Myths, » interview avec Gilad Atzmon, publiée dans Al-Ahram Weekly (19-25 mai 2011), republiée sur le site d’Atzmon le 19 mai 2011.

[5] Gilad Atzmon, « Swindler’s List: Zionist Plunder and the Judaic Bible, » Redress Information & Analysis, 5 avril 2008.

[6] Ibid.

[7] Ibid.

[8] Gilad Atzmon, « An Interesting Exchange With A Jewish Anti Zionist, » site d’Atzmon, 17 août 2011.

[9] Gilad Atzmon, « The Herem Law in the context of Jewish Past and Present, » site d’Atzmon, 16 juillet 2011.

[10] “Herem”, mot hébreu se référant à bannir ou exclure quelqu’un; c’est aussi le nom de la législation répressive passée récemment par Israël pour permettre des procès punitifs contre ceux qui appellent au boycott de l’Etat d’apartheid. Pour Atzmon, cette loi n’est qu’un exemple de plus du caractère unique du sionisme juif (on suppose qu’il n’a jamais entendu parler des procès stratégiques contre les actions publiques – les SLAPPs), car il conclut que « c’est ce que les Juifs font de mieux : détruire, exclure, excommunier, faire taire, boycotter, sanctionner. Après tout, les Juifs l’ont fait pendant des siècles ».

[11] Ibid.

[12] Gilad Atzmon, « A Warning From The Past, » site d’Atzmon, 26 mai 2011.

[13] Cité dans: Shabana Syed, « Time for World to Confront Israel: Gilad Atzmon, » Arab News, 14 juin 2010.

[14] Gilad Atzmon, « Jewish Ideology and World Peace, » site d’Atzmon, 7 juin 2010.

[15] Tony Greenstein, « Bookmarks & Invitation to Gilad Atzmon & Holocaust Denial, » JustPeaceUK, Yahoo! Groups, 9 juin 2005.

[16] “The Wandering Who”, Zero Books, 2011. Traduction française: “La Parabole d’Esther. Anatomie du Peuple Élu » Editions demi-lune, 2012.

[17] « Zero Authors’ Statement on Gilad Atzmon, » Lenin’s Tomb, 26 septembre 2011.

Source : Not Quite « Ordinary Human Beings »—Anti-imperialism and the anti-humanist rhetoric of Gilad Atzmon

http://threewayfight.blogspot.com/p/atzmon-critique_09.html

13 mars 2012.

Traduction: JPB – CCIPPP