Pas de « business as usual » universitaire avec l’université Ariel et les autres institutions académiques israéliennes construites illégalement en territoire palestinien occupé

1er décembre |Le Ministre palestinien de l’éducation et de l’enseignement supérieur|Traduction CG pour l’AURDIP |Rapports

en anglais

Un appel de Palestine

29 novembre 2018

En ce Jour international de solidarité avec le peuple palestinien, nous appelons les états, les institutions universitaires et les organismes de recherche multilatéraux de révoquer toute reconnaissance existante de l’université d’Ariel et de mettre fin à toutes les relations institutionnelles avec cette université et les autres institutions universitaires israéliennes construites illégalement en territoire palestinien occupé.

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L’obligation de non-reconnaissance et de non-assistance de situations illégales « est un précepte fondamental du droit international, en particulier en tant qu’elle est liée aux colonies israéliennes, condamnées par le Conseil de sécurité des Nations unies comme « violation flagrante du droit international ». Selon la Quatrième Convention de Genève, les colonies israéliennes et le transfert des colons israéliens dans un territoire occupé constituent un crime de guerre.

L’université Ariel est située dans la colonie israélienne illégale du même nom volée aux villages palestiniens environnants, sur des terres que des familles palestiniennes ont cultivées pendant des générations. Le mur d’Israël, qui a été conçu de manière à annexer des colonies, dont Ariel, à Israël, a été déclaré illégal en 2004 par la Cour internationale de justice (CIJ). Il coupe des villages palestiniens les uns des autres et restreint la liberté de mouvement. Des Palestiniens doivent vivre avec la puanteur des eaux usées évacuées par Ariel sur leurs terres agricoles, détruisant leurs récoltes, polluant leurs sources d’eau et nuisant à leur santé.

Les colonies, qui volent au peuple palestinien notre terre et nos ressources naturelles et nient notre droit inaliénable à l’auto-détermination, sont une partie intégrante du système israélien d’occupation militaire et d’oppression coloniale dominant tous les aspects de la vie palestinienne, en particulier l’éducation.

Les checkpoints militaires d’Israël et le mur restreignent le trajet vers les écoles et les établissements d’enseignement supérieur des étudiants, des chercheurs et des professeurs palestiniens. Les autorités israéliennes d’occupation empêchent les étudiants palestiniens dans Gaza assiégée, où près de deux millions de personnes vivent avec quatre heures d’électricité par jour en moyenne, d’étudier dans des universités palestiniennes de Cisjordanie ou de quitter Gaza pour des universités à l’étranger.

Depuis le début de l’année universitaire en cours, Israël a refusé l’entrée ou le renouvellement de visas à de nombreux membres du corps enseignant des universités palestiniennes détenteurs de passeports étrangers.

L’université Ariel contribue de manière significative au déni par Israël du droit fondamental à la liberté académique des Palestiniens.

L’Union européenne et la Fondation binationale des sciences US-Israël excluent les institutions universitaires israéliennes en territoire palestinien occupé, comme l’université Ariel, de leurs subventions et de leurs programmes conjoints de recherche.

Des associations universitaires israéliennes, dont l’Association israélienne d’anthropologie et la Société israélienne de sociologie, ainsi que 1200 universitaires israéliens, ont banni l’université Ariel et refusent de collaborer avec elle.

Dans un vote quasi-unanime (830 à 21), les membres de l’Association européenne d’anthropologie sociale se sont engagés à ne pas collaborer avec les institutions universitaires israéliennes en territoire palestinien occupé.

Plus tôt cette année, l’université Kasetsart de Bangkok a mis fin à son partenariat avec l’université Ariel pour une conférence d’études sur les femmes.

En 2012, l’université technologique du Danemark a mis fin à un projet de recherche conjointe avec l’université Ariel.

Ces mesures ont été prises en reconnaissance du fait que collaborer avec l’université Ariel signifie nécessairement normaliser la politique illégale d’Israël qui nie les droits palestiniens. Nous appelons donc spécifiquement :
les gouvernements et l’Union européenne à mettre comme condition aux accords avec le Conseil israélien d’enseignement supérieur la non-reconnaissance et la non-accréditation de l’université Ariel ;
les ministres de l’éducation du monde entier à ne pas accréditer les diplômes de l’université Ariel ;
– les institutions universitaires et les centres de recherche internationaux à mettre fin à tous leurs liens institutionnels avec l’université Ariel, y compris les collaborations de recherche, la reconnaissance des diplômes, les invitations, les visites et les conférences ;
– les universitaires du monde entier à ne pas participer à une activité ou un projet qui soit intégralement ou partiellement financé ou organisé par l’université Ariel ou dans lesquels ses représentants participent ;
– les revues universitaires à ne pas reconnaître l’université Ariel et à insister pour que les soumissions d’universitaires affiliés à l’université Ariel incluent le fait qu’elle est située dans une colonie israélienne illégale en territoire palestinien occupé.

Information de base :

Fondé en 1982 comme une branche de l’université Bar-Ilan, le centre universitaire Ariel de Samarie est devenu un college [établissement d’enseignement supérieur de premier cycle] en 2004. En 2012, il a reçu l’accréditation du prétendu « Conseil pour l’enseignement supérieur en Judée et Samarie », c’est-à-dire la Cisjordanie occupée.

L’université Ariel est construite sur des terres palestiniennes occupées et l’est donc en violation du droit international. En février 2018, le parlement israélien a adopté une loi plaçant l’université Ariel — ainsi que deux autres colleges coloniaux, Herzog et Orot Israel — sous les auspices du Conseil israélien d’enseignement supérieur.

Ze’ev Elkin, le ministre des Affaires de Jérusalem dans le gouvernement d’extrême-droite de Netanyahu, a célébré le vote de la Knesset sur cette question en twittant qu’après « l’application de la souveraineté israélienne sur l’université Ariel, commençons à appliquer la souveraineté israélienne sur les communautés israéliennes de Judée et de Samarie ».

Selon B’Tselem, la principale organisation israélienne des droits humains, Ariel, la colonie illégale où l’université actuelle est basée, a été établie en 1978 sur des terres palestiniennes saisies « sous le faux prétexte de besoins militaires impératifs et sur un territoire qui a été déclaré ‘terre de l’état’ ». Selon la Quatirème Convention de Genève, les colonies israéliennes construites sur des terres palestiniennes ou syriennes occupées constituent des crimes de guerre.

L’université Ariel doit doubler de taille dans les cinq prochaines années, grâce à une donation de 20 millions de dollars du milliardaire américain Sheldon Adelson, supporter de la colonisation israélienne, et à un engagement solide du ministre de l’éducation israélien d’extrême-droite Naftali Bennett.

Signataires :

– le Ministre palestinien de l’éducation et de l’enseignement supérieur,

– le Conseil des présidents des universités palestiniennes,

– la Fédération palestinienne des syndicats de professeurs et d’employés des universités (PFUUPE), et

– le Conseil palestinien des organisations pour les droits humains (PHROC).

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