PARIS : CRIMINEL DE GUERRE ISRAÉLIEN CHASSÉ, COLLOQUE ANNULÉ

Le 10 décembre, l’Alliance France-Israël et Avocats sans Frontières (une officine de la droite sioniste) ont organisé un colloque à la Maison du Barreau de Paris, pompeusement baptisé « Mythe et réalité du processus de paix, le roc des refus palestiniens ». On comprend mieux un tel intitulé en regardant les noms des invités, qui affiche notamment Benjamin Netanyahou, ancien Premier ministre d’Israël et chef du Likoud (un des principaux partis de droite), ainsi que le général Moshé Yaalon, ancien chef d’État major d’Ariel Sharon, actuellement recherché à l’étranger (mais pas en France) et inculpé pour crimes de guerre. Une plainte a été déposée contre Yaalon par des juristes aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Nouvelle-Zélande. D’autres procédures judiciaires ont été entamées par les justices belge et britannique contre certains de ses collègues (les généraux israéliens Ariel Sharon, Doron Almong, Aviv Kokhavi et Avi Dichter).

Dans la plainte déposée contre Moshé Yaalon, chef d’état major de Tsahal de 2002 au 2005, il est inculpé pour avoir ordonné le largage d’une bombe d’une tonne sur une zone résidentielle à Gaza, tuant 16 personnes, pour la plupart des civils (dont plusieurs enfants).

Le jour du colloque, un groupe de jeunes, membres de la GUPS (Union générale des étudiants palestiniens en France), de l’association Génération Palestine et des volontaires des missions civiles ont manifesté devant la salle, située derrière le Palais de Justice de Paris. Les manifestants ont déployé un drapeau palestinien sur la façade de la Maison du Barreau et un militant est monté sur le toit, menaçant de se jeter dans le vide. Les pompiers et la police étaient donc obligé d’investir les lieux. L’ensemble des participants (dont Netanyahou et Yaalon) ont dû quitter les lieux suite à l’intervention du Sous-Préfet et du Bâtonnier de Paris. Dans un communiqué s’adressant au Président Nicolas Sarkozy, Génération Palestine a affirmé que la France devrait refuser de tels hommages à la politique coloniale israélienne et que ce genre de colloque n’est pas le bienvenu dans notre pays tant que ces officiers israéliens n’auront pas purgé leurs peines pour crimes de guerre.

Mais contrairement à la police américaine, britannique, néo-zélandaise et belge, les forces de l’ordre françaises n’ont pas inquiété Moshé Yaalon, qui est tranquillement remonté dans sa berline puis éclipsé. La police s’est contentée d’arrêté les militants de la GUPS, de Génération Palestine et des missions civiles. Tous les interpellés sont été relâchés dans l’après-midi.