Palestine – Les leçons de l’histoire : comment les suprémacismes s’installent

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En Israël, on débat souvent avec passion du nazisme.

Le grand philosophe Yeshayahou Leibowitz, scandalisé par le comportement israélien après la Guerre des Six Jours, avait parlé de « judéo-nazisme ».

Plus récemment, l’historien Zeev Sternhell, pourtant sioniste a écrit : « en Israël pousse un racisme proche du nazisme à ses débuts ».

Dans la droite israélienne aussi, ce sujet est abordé. Nétanyahou confirme son amitié pour le dirigeant hongrois Viktor Orban alors que celui-ci a entrepris la réhabilitation du régime pronazi de l’amiral Horthy.

Et Moshé Feiglin, candidat malheureux à la tête du Likoud en 1995 avait à l’époque estimé que « le nazisme a permis de sortir l’Allemagne d’une situation de détresse pour l’amener à une situation fantastique sur le plan physique et idéologique ».

Alors, peut-on comparer sionisme et nazisme ?

Il y a une différence fondamentale : à Gaza, en trois grands massacres de 2008 à 2014, il y a eu environ 5 000 morts pour environ deux millions d’habitants. Ça s’appelle crimes de guerre, crimes contre l’humanité, utilisation d’armes interdites et il faudra que les responsables de ces crimes soient jugés.

Dans le ghetto de Varsovie, il y a eu 99% de morts. Ça s’appelle une extermination, un génocide. On ne peut pas comparer.

Il reste que sionisme et nazisme sont au départ des idéologies suprémacistes qui déclarent qu’un groupe humain a tous les droits et que les autres n’en ont aucun. Et que ces deux idéologies ont énormément écrit pour légiférer, pour identifier les privilégiés et pour exclure les autres des droits humains les plus élémentaires.

Mossa’ab Bachir est un jeune gazaoui. Il a été prisonnier politique et a connu les bombardements massifs. Son texte est extrêmement précis et rassemble minutieusement de multiples faits, étayés par d’abondantes notes. Il s’appuie sur ses nombreuses recherches de textes et de documents. Il dégage ainsi un noyau que nous devrions regarder en face : les traits communs aux constructions des suprémacismes.

Cet article est précieux pour comprendre comment les Palestiniens, depuis des décennies, ont été dépossédés de leur terre et privés de tout droit. C’est pourquoi nous le publions.

Dédicace depuis le coin sud-ouest de la Palestine que le sionisme a transformé en grande prison à l’air libre : la Bande de Gaza.

À la mémoire de toutes les personnes, juives et non juives, qui ont péri durant l’holocauste, et souffert de l’oppression nazie.

À la mémoire de tou-te-s les Palestinien-ne-s, qui ont péri et périssent aux mains du sionisme, et souffrent de formes multiples de discriminations depuis la Nakba.

Pour un avenir sans racisme ni injustice, sans crimes déguisés.

Pour une paix juste dans une nouvelle Palestine entre le Jourdain et la Méditerranée où les gens qui parlent arabe et hébreu vivent dans l’égalité.

Est-il indécent de comparer sionisme et nazisme ?

Bien évidemment le sionisme n’a pas, comme le nazisme, exterminé des millions de personnes. Dans la période historique actuelle, les sionistes détruisent patiemment la société palestinienne à coup de nettoyages ethniques et de massacres. Les nazis avaient planifié et réalisé le génocide.

Nous examinons ici les textes fondateurs de ces deux idéologies suprémacistes.

Nazisme et sionisme, différence de degré ou d’essence?

Des instructions aux soldat-e-s qui leurs donnent les mains libres pour tirer et pour tuer des palestinien-ne-s au moindre soupçon (c’est-à-dire de facto le permis d’assassiner celles et ceux qui ne sont pas juif/ve-s)12, la permission faite aux colons d’acquérir des armes et de les utiliser contre les palestinien-ne-s3 4, la ségrégation raciste des routes et des espaces publics5 6, des lois qui légalisent et institutionnalisent le racisme, la discrimination, la ségrégation sous tous les aspects, tout comme la violence contre le peuple autochtone de la Palestine, des massacres et des actes de terreur contre les civil-e-s pour qu’ils/elles quittent leurs terres d’origine sous le feu des armes, l’utilisation de civil-e-s comme boucliers humains78, la militarisation, l’usage systématique de la torture contre les prisonnier-e-s, leur utilisation pour des expérimentations médicales9 10, toute une population traitée comme des cobayes…etc.

Une longue liste d’atrocités inhumaines qui caractérisent le modus operandi du régime sioniste d’Israël contre un autre peuple dans son propre espace. Dans cette étude comparative, l’auteur essaye de prouver que ces atrocités ne se sont pas déroulées et ne se déroulent pas simplement comme l’aboutissement d’un besoin de sécurité perverti mais que ce sont des actes effectués dans une perspective idéologique, une perspective sioniste. Les juif/ves avaient été soumis à des actes similaires, mais d’une intensité plus grande encore, des actes commis dans une perspective idéologique aussi, une perspective nazie. Ironiquement les Palestinien-ne-s sont soumis-e-s à des actes très similaires par le régime sioniste d’Israël, qui, faussement, prétend qu’il est l’héritier de la souffrance des Juifs tout au long de leur histoire.

En outre, l’auteur essayera de mettre en évidence les points de ressemblance entre les deux idéologies (nazie et sioniste) et étayer la proposition que ce qui a eu lieu en Allemagne et dans le reste des territoires occupés par le régime nazi de 1933 à 1945, et ce qui a lieu en Palestine depuis les débuts du 20ème siècle jusqu’à aujourd’hui, sont les aboutissements de deux idéologies essentiellement analogues et anthropophobes : le nazisme et le sionisme, mises en œuvre par deux régimes racistes qui agissent de la même manière mais avec des rythmes différents : le régime nazi et le régime sioniste de l’État d’Israël.

Les racines socio-économiques communes du nazisme et du sionisme

L’ère turbulente correspondante au changement de la structure socio-économique féodale à la structure socio-économique capitaliste, marquée par l’essor des questions nationales, le développement des États-nations et l’organisation politique des travailleur/euses, ère par laquelle l’Europe est passée entre la révolution française de 1789 et la fin de la 2ème guerre mondiale en 1945, a fait naître plusieurs mouvements ultranationalistes chauvins et contre-révolutionnaires. Le nazisme et le sionisme ne sont pas seulement deux de ces mouvements, de manière assumée pour le premier, ils ont aussi entre eux “des rapports intéressants”.

Le mouvement nazi est né dans l’Allemagne après la Première Guerre Mondiale, il s’agit d’un mouvement contre-révolutionnaire, nationaliste, raciste et violent avec une propagande populiste dans un pays vaincu et économiquement dévasté. C’est au sein de la République de Weimar naissante que les graines du racisme organisé et du chauvinisme se sont développés pour aboutir au nazisme, en profitant, des très vastes réformes démocratiques, du besoin populaire d’une reprise économique rapide, et de la pression exercée par les pays vainqueurs de la Première Guerre Mondiale sur l’économie et la souveraineté allemandes -entre autres facteurs.

Dans les communautés juives à l’Est et au centre de l’Europe, le sionisme s’est développé au sein du mouvement de la Haskalah. ( Haskalah en hébreu השכלה signifie “Education”, “Culture”, “Obtenir de l’intelligence”, ou “Utiliser la raison”). La Haskalah a été la participation juive au mouvement des Lumières entre le 17ème et le 19ème siècle. Beaucoup de Juif/ve-s avaient commencé à penser hors des murs du Ghetto, ce ghetto qui faisait partie d’un ordre socio-économique obsolète. La Haskalah a permis la sortie du ghetto, cette sortie a mené à l’intégration des Juif/ve-s dans leur environnement et a aussi fait naître le sionisme: une position minoritaire dans les communautés juives, qui a émergé de fait comme un mouvement contre-révolutionnaire et chauvin en profitant, voire en étant souvent nourri, par le racisme des sociétés européennes, la pauvreté de la majorité des Juif/ve-s et les intérêts des régimes capitalistes nouvellement formés, désireux de se jeter sur le riche et faible Orient. Le sionisme a suivi les pas des nationalismes européens, comme le rappelle Yakov Rabkin :

« Rappelons que le sionisme s’inspire des nationalismes organiques de l’Europe centrale et orientale ou les nationalistes luttent pour crée un Etat et donc un cadre légal et politique pour la nation qui existe déjà. Leurs contacts aves les aspects exclusifs du nationalisme allemand, polonais, ou ukrainien laissent des influences durable sur le mouvement sioniste et la société israélienne »11.

Le nazisme n’était pas le courant principal dans la société allemande, et même quand le parti nazi est arrivé au pouvoir, c’est grâce à une coalition qu’il y est resté jusqu’au coup de force d’Hitler en 1933. Le sionisme également n’était pas le courant principal dans les communautés juives, il était une minorité, rejetée fortement par les Juifs orthodoxes et laïques. Robert Rockaway confirme que:

« Le sionisme était un point de vue minoritaire chez les juifs. Il était électrisant pour la jeunesse, alors qu’en même temps il sapait l’autorité des parents qui essayaient de survivre. Il était une critique des dirigeants, un défi aux dirigeants traditionnels des communautés diasporiques »12.

Bien qu’il n’ait ni mandat ni soutien populaire dans les communautés juives du monde, le sionisme a continué à développer ses plans, à tenir des conférences et à faire venir les Juif/ve-s persécuté-e-s en Palestine. Le penseur sioniste libéral Zeev Sternhell décrit l’esprit sioniste comme suit:

« Si seulement une minorité du peuple juif s’identifiait avec le sionisme, cela ne signifiait pas que le mouvement devait se soumettre à la majorité, mais au contraire qu’il était du devoir de la minorité de diriger le mouvement dans le bon sens »13.

En fait, le fameux slogan volontariste de Theodor Herzl, qu’on trouve presque partout en Israël aujourd’hui, en résume toute la signification:

« Si vous le voulez, ça ne sera pas une légende ! »14.

Sionisme et nazisme : le premier dissimule sa nature, l’autre non

Il est impossible de parler du sionisme sans parler d’Israël parce qu’Israël comme État est le résultat de l’entreprise du mouvement sioniste. L’histoire, le présent et l’avenir d’Israël est précisément l’histoire, le présent et l’avenir du sionisme lui-même. Afin d’atteindre ce résultat et maintenir le projet sioniste, une méthode dissimulée avec des effets maximaux a été développée maintes fois. Ilan Pappe décrit l’acte majeur du nettoyage ethnique commis par le mouvement sioniste, l’expulsion forcée de plus de 750 000 palestinien-ne-s, connue sous le nom de Nakba (Nakba نكبة Calamité) comme suit :

« Quand le mouvement sioniste a créé son État national, il n’a pas lancé une guerre qui aurait conduit ‘tragiquement et inévitablement’ à l’expulsion d’une ‘partie’ de la population indigène, mais au contraire, le but principal était le nettoyage ethnique de toute la Palestine que le mouvement convoitait pour son nouvel État »15.

Le 15 mai 1948 le président de l’Organisation Sioniste Mondiale (OSM) David Ben Gourion a déclaré l’établissement d’un État juif connu comme Israël, le drapeau et l’hymne utilisés par l’OSM ont été adoptés par l’État d’Israël en 1948. Devant le « Conseil National Juif », qui était l’organisme principal des immigré-e-s juif/ve-s en Palestine et qui travaillait sous l’égide du mouvement sioniste, et des représentants du même mouvement sioniste, Ben Gourion a inauguré une nouvelle phase du projet sioniste : la phase de l’État, qui effectue un nettoyage ethnique organisé et méthodique mais qui utilise dans sa terminologie les mots de démocratie, d’égalité et de droits. Ce discours est contradictoire à ce qui est mis en oeuvre. Ilan Pappe dit que :

«…Avec le temps, le blanchissement sioniste des mots, trouve du succès en inventant un nouveau langage pour camoufler l’impact dévastateur de ses pratiques»16.

La rhétorique sioniste est assez dissimulée contrairement à celle des Nazis. On peut soutenir que le régime nazi était tellement fort qu’il était indifférent à toute forme de réaction, alors que le régime sioniste a toujours besoin d’un soutien international. Mais la fréquence des cruautés commises par la machine de guerre sioniste et les discours décomplexés17 de la nouvelle génération des leaders sionistes chauvins et racistes qui sont né-e-s en Israël sapent cette dissimulation de plus en plus18 19. En effet, les actes de violence du régime sioniste contre les Palestinien-ne-s sont tellement brutaux que le professeur israélien Yeshayahu Leibowitz conclut des les années 1980 à l’existence d’une mentalité nazie chez certain-e-s Israélien-ne-s qu’il nomme les judéo-nazis20. Si Leibowitz avait vécu pour voir le boom des colonies, la violence des colons ou de l’armée israélienne en Cisjordanie et les massacres dans la bande de Gaza, ainsi que le transfert progressif des Palestinien-ne-s qui se trouvent dans les territoires occupés en 1948 (c’est-à-dire Israël), il dirait probablement que le judéo-nazisme est le caractère du régime sioniste d’Israël.

Les perspectives nazie et sioniste

Dans la recherche pour éclairer comment les deux régimes se considèrent eux-mêmes et considèrent les « autres », l’auteur examinera directement d’abord la charte du parti nazi ou « les 25 points du parti nazi ». Puis il examinera la constitution de l’OSM et des lois israéliennes importantes ou de base, dans une approche comparative pour relever l’analogie essentielle entre le nazisme et le sionisme.

Le premier point parmi les 25 points du programme du parti nazi dit :

«Nous exigeons la réunification de toute l’Allemagne dans une seule Grande Allemagne sur la base du droit à l’autodétermination des nations»21.

Cela coïncide avec la première section du second article du premier chapitre de la constitution de l’OSM qui dit :

«Le programme sioniste a été défini par le premier congrès sioniste à Bâle comme suit : ‘Le sionisme vise à établir pour le Peuple juif une patrie en Palestine qui soit garantie par le droit public’.»22.

La seconde section du même article dit:

« Le programme de Jérusalem, comme défini par le Conseil Général Sioniste en 2004, est comme suit: ‘Le sionisme, qui est le mouvement de libération nationale du peuple juif, a apporté l’établissement de l’État d’Israël, et voit qu’un l’État israélien juif, sioniste, démocratique en sûreté comme l’expression de la responsabilité commune du peuple juif pour sa continuité et son avenir’. »23.

Dans cette seconde section, les fondements du sionisme sont au nombre de 6, les deux premiers sont :

« l’Unité du peuple juif, ses liens avec sa patrie historique Eretz Yisrael, et la centralité de l’Etat d’Israël et de Jérusalem, sa capitale dans la vie de la nation »24.

« ‘Aliyah’ depuis tous les pays et une intégration efficace de tous les immigrés dans la société israélienne »25.

Par conséquent, on peut tirer les conclusions suivantes :

Le nazisme et le sionisme cherchent l’établissement d’une entité pour la réunification dans le cas nazi et l’unité du peuple juif et l’Aliyah dans le cas sioniste.

Le pas suivant est d’obtenir une sorte d’emballage légal. Le nazisme a utilisé le terme «autodétermination» alors que le sionisme utilise «droit public» en se référant au droit international.

Les frontières des deux entités ne sont pas définies. Le nazisme ambitionne une « Grande Allemagne », et le sionisme cherche une « patrie » dans un « Eretz Israël » controversé et opaque. Cela signifie que les deux ont des ambitions expansionnistes.

Le 4ème point du programme nazi dit :

« Seuls les membres de la nation (Volksgenossen) peuvent être citoyens de l’État, c’est-à-dire ceux qui sont de sang allemand, quelques soient leurs croyances. Donc les juifs ne peuvent pas être membre de la nation »21.

Le sionisme avance masqué ici, mais un examen des lois israéliennes montre qu’il n’est pas vraiment différent, car selon la Loi Israélienne de Nationalité (1952), la nationalité israélienne ne peut être acquise que par : le retour, la résidence en Israël, la naissance ou la naturalisation. Les deux premiers points sont important à cet égard.

Retour

Dans la 2ème section de cette loi, le retour est expliqué conformément à la Loi du Retour. Selon la Loi du Retour, Section 1 :

« Chaque juif a le droit de venir dans ce pays comme Oleh »26.

Ce n’est qu’en 1970 qu’un amendement à cette loi a été fait, par lequel une section a été ajoutée avec une définition de Juif/ve :

Section 4-B : « Aux fins de cette loi, ‘Juif’ signifie une personne qui est née d’une mère juive ou convertie au judaïsme et qui n’est pas membre d’une autre religion »27.

Section 4-A (a) : « Les droits d’un juif en vertu de cette loi et les droit d’un ‘Oleh’ en vertu de la Loi de Nationalité 5712-1952(2), ainsi que les droits d’un ‘Oleh’ en vertu de toute autre promulgation, sont aussi acquis par le fils/fille et le petit-fils/fille d’un-e juif/ve, le/la conjoint-e d’un-e juif/ve, le/la conjoint-e de l’enfant d’un-e juif/ve et le/la conjoint-e d’un petit-enfant d’un-e juif/ve, sauf pour une personne qui était juive et a volontairement changé de religion»28.

La résidence en Israël

Le sujet de la résidence devient plus clair si on examine les deux lois suivantes : la Loi d’Entrée en Israël (1950) et la Loi de Nationalité et d’Entrée en Israël (Ordonnance Temporaire 2003). Selon la Loi d’Entrée en Israël, une personne peut entrer en Israël seulement avec un visa23. Mais la Loi de Nationalité et d’Entrée en Israël (Ordonnance Temporaire 2003) prévoit que :

« Pendant la période dans laquelle cette loi est en vigueur, nonobstant les dispositions de toute loi, y compris la section 7 de la Loi de Nationalité, le ministère de l’intérieur n’octroiera pas la nationalité à un résident des Territoires, en conformité avec la Loi de Nationalité et ne donnera pas un permis de séjour en Israël à un résident des Territoires en conformité avec la Loi d’Entrée en Israël. Le commandant du territoire ne donnera pas à ce type de résident un permis de séjour en Israël en conformité avec la législation de défense dans les Territoires »23.

La première section de la Loi de Nationalité et d’Entrée en Israël (Ordonnance Temporaire 2003) définit « Territoires » comme : « Chacune des régions suivantes : Judée-Samarie et la Bande de Gaza »29. Judée-Samarie dans le glossaire israélien basé sur la Torah signifie la Cisjordanie.

Le « résident des Territoires » selon la même loi est : « Une personne qui vit dans les Territoires même s’il n’est pas enregistré dans le registre de la population, sauf un résident dans une communauté israélienne [comprendre : colonie] dans les Territoires»26.

Dans l’amendement de 2005, le « résident des Territoires » est devenu :

« Une personne qui est enregistrée dans le registre de la population des Territoires et la personne qui vit dans les Territoires et n’est pas enregistrée dans le registre de la population des Territoires, sauf un résident d’une colonie israélienne dans les Territoires»30.

Outre le texte susmentionné, il y a un autre amendement important à la Loi du Registre de la Population 1965 qui est relatif à ce sujet ; il déclare que :

Alinea : A3

« Une personne ne sera pas enregistrée comme juive par affiliation ethnique ou par religion si une notification en vertu de cette loi, ou une donnée dans le Registre, ou un document public, indique qu’il n’est pas juif »26.

« Aux fins de cette loi et de tous les enregistrements ou documents qui en découlent, le terme ‘juif’ a la même signification que dans la section 4B de la Loi de Retour 5710-1950 »23.

Dès lors :

Le nazisme a brutalement clarifié que seules les personnes de sang allemand peuvent être citoyen-ne-s, il est mentionné explicitement que les Juif/ve-s sont exclu-e-s de la citoyenneté.

Le sionisme de manière plus opaque dit aussi que seul un juif peut obtenir la nationalité de son État. Le sionisme considère les Palestinien-ne-s de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza – dont la majorité a été expulsée des territoires annexés lors de la première vague d’occupation réalisée par le régime sioniste (1948) – indésirables et persona non grata .

L’Allemand-e selon le nazisme est défini-e comme celui/celle qui est de sang allemand. Alors que le sionisme dit qu’est juif/ve le/la fils/fille d’une mère juive, ou un-e converti-e, ou une personne juive non pratiquante, ce qui veut dire une personne d’ascendance juive. Sachant que les juifs/ves ne forment pas une nation, mais des communautés religieuses/culturelles, le sionisme s’avère aussi ségrégationniste que le nazisme.

Même à l’intérieur d’Israël, ce n’est pas la personne juive qui décide s’il/elle est juif/ve, c’est l’État qui le décide. L’État ne considère pas les autochtones comme des citoyens. La même chose s’appliquait sous le régime nazi.

Le sionisme délibérément et de façon prévisible devient de plus en plus raciste. Les amendements consécutifs montrent cette évolution.

La finalité du sionisme réside dans le déplacement des Juifs/ves vers la Palestine et dans l’établissement d’un État Juif qui s’appelle Israël, Israël confirme qu’il agit selon une base idéologique sioniste.

Contrairement au nazisme, le sionisme escamote son « racisme légal »

Le sionisme est assez opaque dans sa législation et ses programmes. Il utilise des concepts humains brillants dans sa terminologie. C’est dû au fait que le mouvement sioniste, pendant la plus grande partie de son histoire, n’avait pas la même puissance que le nazisme et ne contrôlait pas de territoire. Bien que le sionisme, au travers d’Israël comme sa réalisation concrète, ait pris le contrôle total de la Palestine, il n’a pas choisi un mode d’expression plus explicite – au moins à l’époque précédant les deux derniers gouvernements. Le chauvinisme, le racisme et le mépris des populations sont évidents dans la pratique israélienne mais rarement exprimés ouvertement à cause du besoin permanent du soutien des superpuissances occidentales. Un aspect fondamental de cette dissimulation est l’auto-victimisation, qui est centrale dans le roman national sioniste, et aussi le mensonge, la manipulation émotionnelle, faisant porter la culpabilité des ses actes aux Palestinien-ne-s par l’utilisation cynique de la tragédie de l’holocauste. En fait beaucoup de survivant-e-s de l’holocauste qui se trouvent en Israël31 vivent dans la pauvreté et l’oubli32. D’ailleurs beaucoup de ces survivant-e-s désapprouvent le sort infligé aux palestinien-ne-s et aux migrant-e-s.

Il est important aussi de mettre en lumière le fait que les lois de l’État d’Israël prévalent sur la constitution de l’OSM depuis la création de l’État d’Israël. C’est normal puisque l’objectif principal de l’OSM de créer l’État d’Israël a été atteint, et que, comme conséquence, Israël est devenu de jure la référence sioniste depuis 1948. Les articles 1, 2, 4 et 6 de la loi relative au statut de l’Agence Juive – Organisation Sioniste Mondiale de 1952 clarifient cette affaire :

Article 1

« L’État d’Israël se considère comme la création du peuple juif entier, ses portes sont ouvertes, conformément à ses lois, à chaque juif qui désire y immigrer»33.

Article 2

« L’Organisation Sioniste Mondiale, depuis sa création il y a cinq décennies, a dirigé le mouvement et les efforts du peuple juif pour l’objectif millénaire de retour dans sa patrie et, avec l’aide des autres organisations et institutions juives a mené à bien la responsabilité principale de la création de l’État d’Israël»34.

Article 4

« L’État d’Israël reconnaît l’Organisation Sioniste Mondiale comme l’agence autorisée qui continuera d’agir dans l’État d’Israël pour le développement et le peuplement du pays, l’absorption des immigrés de la diaspora et la coordination en Israël des activités des organisations et institutions juives agissant dans ce domaine»35.

Article 6

« L’Etat d’Israël compte sur les efforts de l’Organisation Sioniste Mondiale afin d’atteindre cette unité ; si l’Organisation Sioniste Mondiale, à cette fin, devait décider d’élargir sa base avec l’accord du gouvernement et l’approbation de la Knesset, le nouvel organisme jouirait du statut confié à l’Organisation Sioniste Mondiale dans l’État d’Israël»35.

Les terminologies libérales, démocratiques ou relatives aux droits humains employées par l’OSM ou dans les lois israéliennes actuelles sont en fait limitées aux juifs/ves soit par d’autres lois, soit par les termes même de leur promulgation ou par des sections des mêmes lois. En fait même les juifs/ves à l’intérieur d’Israël ne sont pas tou-te-s égaux/ales.

Il est impossible de séparer les actes brutaux d’Israël contre le peuple autochtone de la Palestine de la structure légale d’Israël. Un regard objectif sur la structure légale d’Israël permet de constater que les atrocités commises par Israël se déroulent dans un cadre législatif, et que ce cadre législatif trouve son explication dans l’idéologie sioniste. De plus, puisque le sionisme est né chez les juifs européens, les centres du pouvoir en Israël sont presque exclusivement ashkenazes36, donc la dénomination « régime sioniste d’Israël » est, de l’avis de l’auteur, une description pertinente. Autrement dit, les actes inhumains commis par Israël sont les résultats/conséquences de l’idéologie sioniste, et la mise en œuvre des aspirations de cette idéologie nécessite une force militaire.

Les cœurs militaristes du nazisme et du sionisme

Dès sa création (1920), le parti nazi – qui était le successeur du Parti des Ouvriers Allemands (créé en 1918) – a formé la faction terroriste SA (Sturmabteilung ‘Section d’Assaut’), qui a été absorbé en 1929 lors de la création de l’infâme SS (Schutzstaffel ‘Escadron de Protection’). La violence et le terrorisme étaient incontestablement le trait dominant des actes nazis, aussi bien contre les opposants internes ou externes, comme le montrent les chroniques de cette époque.

Dans le cas sioniste, dix ans après la création du mouvement sioniste, le premier groupe armé « Bar Giora » בר גיורא (ce nom venant de Simon Bar Giora, un des dirigeants de ‘la révolte judéenne contre les Romains.’) a été créé en 1907 en Palestine. Deux ans plus tard « Bar Giora » a été absorbé par l’organisation terroriste « Hashomere » השומר (Gardien) dont l’emblème portait le slogan suivant : בדם ואש יהודה נפלה, בדם ואש יהודה תקום Bedame Ve eish Yehouda nafla, Bedam ve eish Yehouda takoume. (Dans le sang et le feu Yehouda est tombée, dans le sang et le feu Yehouda se relèvera). C’est le prédécesseur de la « Haganah » הגנה (Défense), créée en 1920, qui deviendra l’organisation terroriste la plus importante en Palestine37, jusqu’à ce qu’elle se transforme en la composante majeure de l’armée de l’État sioniste d’Israël, « Tsahal ».

La « Haganah » avec des autres organisations sionistes extrémistes (Irgoun et Lehi) ont commis une longue liste de massacres contre les Palestinien-ne-s et en ont chassé 750 000 sous le feu. Le Haut Commissaire du gouvernement britannique pour la Palestine Alan Cunningham a dit que les célébrations par les membres des organisations terroristes sionistes de la « victoire » sur les civil-e-s palestinien-ne-s désarmé-e-s, sont similaires à celles des Nazis38.

La puissance militaire a toujours été centrale dans la pensée sioniste, avant et pendant l’opération de grande envergure qui a réussi à expulser a la majorité des Palestinien-ne-s de leurs maisons en 1948. En réalité, elle forme une partie essentielle l’idéologie sioniste puisque l’armée a construit l’identité israélienne.

L’Agence Juive pour Israël le dit publiquement : elle exprime sans hésiter l’idée que c’est à l’armée que la personnalité israélienne se construit. « L’armée israélienne est généralement perçue comme le ‘constructeur de la nation’ – une école de l’identité nationale et de l’unité »39.

L’armée de l’État d’Israël a prolongé et amplifié les taches de ses prédécesseurs, les organisations armées sionistes. Kaplan donne la brigade Nahal comme exemple :

« Au moyen de ‘Nahal’ (Acronyme hébreu de jeunesse pionnière combattante), l’armée a établi dans des zones éloignées ou frontalières, des colonies militaires qui combinent l’agriculture avec la défense régionale. Ces colonies sont habituellement créées et tenues par des groupes de jeunesse sionistes ayant séjourné dans un kibboutz plus ancien avant de déménager vers les nouveaux postes avancés. Après une période initiale, ces postes-avancés passent à des groupes civils et généralement deviennent des kibboutz ou des moshavs .Beaucoup de colonies israéliennes dans les vallées du Jourdain et la Arava ont été établis par Nahal… Tsahal a aussi montré son intérêt actif pour l’éducation des nouveaux immigrés, surtout pour l’enseignement de l’Hébreu. Les enseignants de l’armée sont envoyés dans les centres d’intégration des immigrés, les écoles de terrain et d’autres institutions éducatives. Des programmes spéciaux de l’armée pour les adolescents des milieux défavorisés combinent l’enseignement scolaire avec le travail dans une base militaire. Il convient de souligner que ces programmes ne sont pas destinés aux soldats mais aux secteurs marginalisés de la société israélienne.»40.

Comme dans le cas nazi, l’armée n’est pas juste un outil pour soumettre les « autres » et créer une image de supériorité, mais une composante essentielle de l’État et de l’identité.

Les ponts entre les « frères »

Le régime nazi entretenait des liens forts avec le régime fasciste de Mussolini et le régime fasciste de Franco en Espagne ainsi que l’impérialisme japonais. Les affinités idéologiques ont beaucoup facilité la complicité et la coopération, ainsi que les intérêts communs. Le même mécanisme s’est exercé aussi dans le cas du régime sioniste d’Israël qui a maintenu des relations très étroites avec l’ex-régime d’apartheid en Afrique du Sud jusqu’au dernier jour, ou avec d’autres regimes abominables (Argentine des généraux…). Mais bien avant il y eu l’accord effarant entre les sionistes et les nazis, un accord qui visait à stimuler leurs économies, comme relaté dans ce qui suit.

En 1933 les Nazis et les sionistes, sur la base de leurs intérêts communs, ont signé « l’accord de transfert », ou Haavara en hébreu (העברה : transfert). Le régime nazi voulait casser le boycott juif des produits allemands en Grande Bretagne et les aux États Unis, où la majorité des juifs/ves allemands/es riches avaient pu immigrer, expulser les juifs/ves qui vivaient en Allemagne et faire des profits économiques. De leur côté, les sionistes voulaient faire immigrer autant de juifs/ves que possible en Palestine et renforcer leur base matérielle et économique.

Dans un entretien pour marquer les 25 ans de la publication de son livre : L’accord de transfert, Edwin Black (la note 51 doit être avancée ici) explique le mécanisme du transfert :

« Les allemands ont concocté l’idée et les sionistes l’ont concoctée avec eux. Que les marchandises allemandes soient vendues et que, par cette vente, des profits soient générés. Un Juif vivant en Allemagne, dans cet arrangement complexe, plaçait les avoirs et actifs de son foyer dans une banque spéciale, cette banque s’appelait PALTREU. Une autre banque avait été créée en Palestine et s’appelait Anglo-Palestine Bank. L’argent était versé à la banque allemande, les produits nazis étaient vendus par l’Organisation Sioniste aux Moyen-Orient, surtout en Palestine. Quand les marchandises étaient vendues, le revenu généré allait à l’Anglo-Palestine Bank. Puis l’Anglo-Palestine Bank fournissait de l’argent aux Juifs pour contourner les restrictions de devises que les Britanniques avaient imposées et pour qu’ils puissent immigrer. Par ce processus les Nazis restauraient leur économie, ils pouvaient casser le boycott, parce que on ne peut pas transférer un Juif grâce à la vente de marchandises et en même temps boycotter ces marchandises. L’infrastructure de la Palestine juive a été ainsi construite : conduites d’eau, acier, brasserie, maisons, voitures, autobus, tout ceci était produit en Allemagne. Quand je suis allé pour la première fois en Israël, je me demandais pourquoi il y avait tellement de Mercedes-Benz. »41.

Les Nazis récupéraient des profits et se débarrassaient des juifs, et les sionistes récupéraient également des profits, de l’infrastructure et des nouveaux immigrants. Ce processus procurant de l’argent et de l’immigration juive leur à servi à créer une nouvelle réalité en Palestine, renforçant l’immigration juive et transformant l’économie agricole de la Palestine en une économie industrielle détenue par les sionistes.
Ghassan Kanafani décrit ce processus comme suit :

« l’immigration n’était pas seulement destinée à assurer une concentration en Palestine de capital détenu par des juifs européens, afin de dominer le processus d’industrialisation, mais de fournir un prolétariat juif pour y parvenir. Cette politique dont le slogan était ‘le travail juif d’abord’ a eu de graves conséquences, puisqu’elle a conduit à l’émergence rapide de formes de fascisme dans la société coloniale juive »42.

Il est à noter que le prolétariat juif dont parle Kanafani n’était en général pas constitué de juifs allemands, mais plut ot d’immigrants venu de l’ancien empire russe.
Seule une minorité des Juifs/ves sous le régime nazi avait les actifs suffisants pour fournir les 1000 Livres britanniques requises par les autorités du mandat britannique pour les laisser entrer en Palestine comme des « immigrés capitalistes »43. Les Britanniques voulaient organiser l’immigration juive et non pas l’interdire.
À cette période le mouvement sioniste avait un grand besoin de ressources financières et matérielles pour soutenir son projet en Palestine, les « accords de transfert » (Haavara) répondaient à cette nécessité. Les dirigeants sionistes se sont mis pragmatiquement dans les mains des assassins nazis afin de faire venir des Juifs/ves, sans aucune considération pour les Juifs/ves pauvres qui ne possédaient pas le minimum des actifs requis, nécessaires pour payer les autorités du mandat britannique en Palestine.
Le sionisme n’a pas eu de problème pour avoir liens avec le régime nazi si cela signifiait que le reste des Juifs/ves allemand-e-s – ou bien une bonne partie d’eux/elles – pouvaient devenir une force de travail de qualité, qui paierait son voyage vers ce pays en train d’être colonisé et nettoyé ethniquement. Ce choix est immoral, même si Edwin Black pense autrement, comme il le dit dans l’entretien qui marque les 25 ans de la publication de son livre mentionné ci-dessous :

« C’est une affaire avec le diable, pas avec les anges, c’est une affaire avec les gens qui veulent te tuer. Donc, fondamentalement, chaque fois qu’ils [les sionistes] sauvent un juif, ils contribuent à l’économie nazie, et c’est même pire, je veux dire qu’il y a des dynamiques que je n’ai jamais décrites, mais les Juifs étaient obligés de sauver des Juifs de cette façon. C’était un choix horrible confié aux sionistes, mais on ne blâme pas les otages qui ont le pistolet sur la tempe. »44.

Peut-être une de ces dynamiques non mentionnées est résumée par David Ben-Gourion :

« Si je savais qu’il est possible de sauver tous les enfants juifs d’Allemagne en les transportant en Angleterre, et seulement la moitié d’entre eux en les transférant sur la terre d’Israël, je choisirais la dernière solution, car devant nous il n’y a pas seulement la question du nombre de ces enfants mais celle de la reconnaissance du peuple d’Israël »45.

Le sionisme et la législation internationale

Grâce aux succès des mouvements de libération a travers le monde après la deuxième guerre mondiale et à l’équilibre des forces entre les États-Unis et l’ex-URSS, les conditions mondiales étaient plus favorables après les décolonisations pour dire solennellement à quelle catégorie de système de pensées le sionisme appartient. L’assemblée générale de l’ONU a considéré dans sa résolution 3379 « Élimination de toutes formes de discrimination raciale» que le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale46. Cette résolution adoptée en 1975 se basait sur une série de déclarations et de résolutions prises par l’ONU, ainsi que sur plusieurs faits historiques. La résolution rappelle la déclaration 1904 o u l’ONU s’est déclarée alarmée devant « les manifestations de discrimination raciale qui se constatent encore dans le monde dont quelques-unes sont imposées par certains gouvernements au moyen de mesures législatives, administratives ou autres »23. Comme expliqué ci-dessus, c’est toujours le cas d’Israël.
La même résolution « Élimination de toutes formes de discrimination raciale» rappelle la résolution 3151G (XXVIII) du 14 Décembre 1973 où l’Assemblée Générale « a condamné en particulier l’alliance impie entre le racisme sud-africain et le sionisme »23. Ce paragraphe se base bien sur un fait historique, une coopération qui a duré jusqu’à la fin de apartheid sud-africain.
La déclaration de Mexico sur l’égalité des femmes et leur contribution au développement et à la paix en 1975, proclamée par la conférence mondiale de l’année internationale de la femme, est présente dans cette résolution, son 24ème principe dit :

« La coopération et la paix internationales exigent la libération et l’indépendance nationales, l’élimination du colonialisme et du néo-colonialisme, de l’occupation étrangère, du sionisme, de 1’apartheid et de la discrimination raciale sous toutes ses formes, ainsi que la reconnaissance de la dignité des peuples et de leur droit a l’autodétermination »47.

La résolution 3379 « Élimination de toutes formes de discrimination raciale » se base aussi sur d’autres déclarations légales et résolutions internationales. Bien qu’elle n’ait pas mené à des démarches concrètes pour sanctionner l’État sioniste et raciste d’Israël, son existence en elle-même avait une forte signification morale.
La résolution 3379 a été révoquée en 1991 quand l’Union Soviétique est devenue une coquille vide, juste 9 jours avant qu’elle ait cessé d’exister. La chute de l’URSS, la stérilité de la pensée des dirigeants palestiniens et leur trahison de la lutte de leur peuple ont crée une ambiance favorable à une manœuvre sioniste intelligente : Israël a conditionné sa participation à la conférence de Madrid à la révocation de la résolution 3379.
Le 16 décembre 1991, l’Assemblée Générale de l’ONU a émis une résolution d’une seule ligne et sans aucune justification légale, bien que la base légale sur laquelle la résolution révoquée avait été émise soit toujours applicable. Par la résolution 46/86 :

« L’assemblée générale décide de déclarer nulle la conclusion contenue dans le dispositif de sa résolution 3379 (XXX) du 10 Novembre 1975. »48.

Conclusion

Le sionisme et le nazisme sont nés du même terreau, les deux sont des idéologies violentes et racistes, qui croient à la supériorité d’un groupe sur d’autres, voire sur le reste de l’humanité. Les gens savent que « nazi » et « allemand » ne sont pas identiques, mais la propagande sioniste égare les gens en identifiant « juif/ve » avec « sioniste ». Le fait que les juifs/ves aient été des victimes (parmi d’autres victimes) et aient été sauvagement persécuté-e-s par les Nazis a aidé les sionistes à répandre leur désinformation et à rendre véritablement tabous toute remise en cause et tout questionnement de la logique du sionisme.
Le nazisme et le sionisme ont certaines similitudes sur le plan de l’oppression, de l’occupation et du dédain de la vie humaine. Ce que le sionisme commet ne découle pas d’un mécanisme d’identification avec l’ancien agresseur, c’est un racisme intrinsèque et agressif puisant aux mêmes sources fondamentales que celles du nazisme, mais à une plus petite échelle et dans un espace plus limité. Non seulement pour l’émancipation réelle des Juifs/ves eux/elles-mêmes et des Palestinien-ne-s, mais par souci d’une justice qui éradique les racines du problème, et pour la paix et la vie en commun sur cette terre en Palestine, le sionisme doit être condamné et éliminé, en espérant que cela ne soit pas avec le même coût que celui que l’humanité a payé pour éliminer le monstre nazi.

Par Mossa’ab Bachir


Note-s
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  2. “Security Cabinet Statement” Prime Minister’s Office, accessed July 30, 2016. http://www.pmo.gov.il/English/MediaCenter/Spokesman/Pages/spokeJerusalem240915.aspx.[]
  3. Chaim Levinson, “IDF Training Israeli Settlers Ahead of ‘Mass Disorder’ Expected in September” Haaretz, August 30, 2011. Accessed July 30, 2016. http://www.haaretz.com/israel-news/idf-training-israeli-settlers-ahead-of-mass-disorder-expected-in-september-1.381421.[]
  4. Nigle Wilson, “Israel’s gun policy: A licence to kill Palestinians” Aljazeera, November 19, 2015. Accessed July 30, 2016. http://www.aljazeera.com/news/2015/11/israel-gun-policy-licence-kill-palestinians-151119080409657.html.[]
  5. “APARTHEID ROADS” (Ramallah: 2008), accessed July 30, 2016. https://www.ochaopt.org/documents/opt_prot_maan_apartheid_roads_dec_2008.pdf.[]
  6. “TYPOLOGIES OF SEGREGATION”. Visualizing Palestine. March 2012, accessed July 30, 2016.http://visualizingpalestine.org/visuals/segregated-roads-west-bank.[]
  7. “HUMAN SHIELDS” Breaking the Silence, accessed July 30, 2016, http://www.breakingthesilence.org.il/testimonies/database/?ci=143.[]
  8. “PALESTINIAN CHILDREN BEING USED AS HUMAN SHIELDS” Defense for Children International Palestine, accessed July 30, 2016, http://www.dci-palestine.org/palestinian_children_being_used_as_human_shields.[]
  9. “TORTURE OF PALESTINIAN POLITICAL PRISONERS IN ISRAELI PRISONS” (October 2003), accessed July 30, 2016. http://www.addameer.org/files/Reports/torture-eng.pdf. 68.[]
  10. “SOLITARY CONFINEMENT OF PRISONERS AND DETAINEES IN ISRAELI PRISONS” (March 2016), accessed August 03, 2016. www.phr.org.il/wp-content/uploads/2016/03/English-for-reporters.pdf. 27.[]
  11. Yakov Rabkin, Au nom de la Torah : Une histoire de l’opposition juive au sionisme (La presse de l’université Laval, 2004), 30.[]
  12. “ZIONISM differs from other national Liberation movements: Zionism: The National Liberation Movement of The Jewish People” World Zionist Organization, accessed July 30, 2016.http://www.wzo.org.il/index.php?dir=site&page=articles&op=item&cs=3326&category=3040.[]
  13. Zeev Sternell,The Founding Myths of Israel: Nationalism, Socialism, and the Making of the Jewish State, trans. David Maisel (Princton: Princton University Press, 2009), 191. Citation traduite par l’auteur.[]
  14. Slogan du roman de Herzel Altneuland en allemand. Theodor Herzl, Altneuland (Leipzig: Seemann Nachf, 1902), couerture.[]
  15. Ilan Pappe, The ethnic cleansing of Palestine (Oxford: Oneworld Publications, 2011), 21. Citation traduite par l’auteur.[]
  16. Ibid., 454. Citation traduite par l’auteur.[]
  17. Elisha Ben Kimon, Telem Yahav, and Kobi Nachshoni. “IDF’s chief rabbi-to-be permits raping women in wartime” Ynetnews, July 12, 2016. Accessed July 30, 2016. http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4827240,00.html.[]
  18. Times of Israel. “PM: Swedish FM’s remarks on response to Palestinian attackers are outrageous”. [Filmed January 2016]. Youtube video, 00:48, Posted [January 2016] https://youtu.be/UWFnnw-9_z8?t=48s.[]
  19. Barak Ravid and Gili Cohen, “Israeli Defense Ministry Slams Obama: Iran Deal as Harmful as Munich Agreement With Hitler” Haaretz, Aug 05, 2016. Accessed Aug 16, 2016. http://www.haaretz.com/israel-news/1.735445.[]
  20. boycott apartheid. “Prof. Leibowitz: There are Judeo-Nazis. Israel Represents the Darkness of a State Body”. Filmed [1993]. Youtube video, 04:06. Posted [January 2014]. https://youtu.be/zM2fXTkjU2E?t=4m6s.[]
  21. “Platform of the National-Socialist German Workers’ Party 1933” Jewish Virtual Library, accessed July 30, 2016, http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/Holocaust/naziprog.html. Citation traduite par l’auteur.[][]
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  23. Ibid.,[][][][][][]
  24. THE CONSTITUTION OF THE WORLD ZIONIST ORGANIZATION AND THE REGULATIONS FOR ITS IMPLEMENTATION” (Jerusalem: 2015), http://www.wzo.org.il/files/congress/WZO_Constitution_march_2015.pdf, 2. Citation traduite par l’auteur.[]
  25. THE CONSTITUTION OF THE WORLD ZIONIST ORGANIZATION AND THE REGULATIONS FOR ITS IMPLEMENTATION” (Jerusalem: 2015), accessed July 30, 2016. http://www.wzo.org.il/files/congress/WZO_Constitution_march_2015.pdf, 2. Citation traduite par l’auteur.[]
  26. “LAW OF RETURN (AMENDMENT NO. 2) LAW, 5730—1970” Israel Law Resource Center, accessed July 30, 2016, . Citation traduite par l’auteur.[][][]
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  30. “NATIONALITY LAW, 5712-1952” Israel Law Resource Center, accessed July 30, 2016, . Citation traduite par l’auteur.[]
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  34. “WORLD ZIONIST ORGANISATION – JEWISH AGENCY
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  35. WORLD ZIONIST ORGANISATION – JEWISH AGENCY (STATUS) LAW, 5713-1952” Israel Law Resource Center, accessed July 30, 2016, . Citation traduite par l’auteur.[][]
  36. “Israel: A Social Report 2017” (Tel Aviv: January 2018), accessed April 04, 2018. http://adva.org/en/social-report-2017/.[]
  37. Uri Ben-Eliezer, The Making of Israeli Militarism (Bloomington: Indiana University Press, 1998), 178.[]
  38. “Newly-released UK documents speak of Zionist Nazis, terrorists and savages”. Redress Information & Analysis, April 27, 2013, accessed July 30, 2016. http://www.redressonline.com/2013/04/newly-released-uk-documents-speak-of-zionist-nazis-terrorists-and-savages/.[]

  39. Jonathan Kaplan, “The role of the Military in Israel” The Jewish Agency for Israel, last modified April 27, 2015, accessed July 30, 2016, http://www.jewishagency.org/society-and-politics/content/36591. Citation traduite par l’auteur.[]

  40. Jonathan Kaplan, “The role of the Military in Israel” The Jewish Agency for Israel, last modified April 27, 2015, accessed July 30, 2016, http://www.jewishagency.org/society-and-politics/content/36591. Citation traduite par l’auteur.[]
  41. The Auto Channel. “Edwin Black: 25th Anniversary of Transfer Agreement Pt. 1”. Filmed [2009]. Youtube video, 10:46. Posted [February 2010]. https://youtu.be/Rk24LXer8kw?t=10m46s. Citation traduite par l’auteur.[]
  42. Ghassane Kanafani, La révolte de 1936-1939 en Palestine. Arriere-plans, detailles et analyse (Beirut : Institution des recherches arabes, 1972)9. Livre en Arabe. Titre et citation traduites par l’auteur.[]
  43. Ludwig Pinner “Haavara”. Jewish Virtual Library, 2008, accessed July 30, 2016, http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/judaica/ejud_0002_0008_0_08075.html.[]
  44. The Auto Channel. “Edwin Black: 25th Anniversary of Transfer Agreement Pt. 1”. Filmed [2009]. Youtube video, 10:46. Posted [February 2010]. https://youtu.be/Alnhw60V3jM?t=6m37s. Citation traduite par l’auteur.[]

  45. Shabtai Teveth, Ben-Gurion: The burning ground, 1886-1948 (Boston: Houghton Mifflin, 1987), 171-2. Citation traduite par l’auteur.[]
  46. Résolution de l’Assemblée Générale 3379 (XXX) Elimination de toutes formes de discrimination raciales, A/RES/3379 (XXX) ( 10 Novembre 1975) disponible à https://documents-dds-ny.un.org/doc/RESOLUTION/GEN/NR0/002/72/img/NR000272.pdf?OpenElement[]
  47. “RAPPORT DE LA CONFERENCE MONDIALE DE L’ANNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME” (Mexico: 1975) accedé au 20 Aout, 2017. https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N76/353/97/PDF/N7635397.pdf?OpenElement[]
  48. Résolution de l’Assembleé Générale 46/86, Révocation de la Résolution 3379, A/RES/46/86 (16 Décembre 1991) Disponible à https://documents-dds-ny.un.org/doc/RESOLUTION/GEN/NR0/583/96/img/NR058396.pdf?OpenElement
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