L’état d’urgence, c’est…
… une manière de diversion pour faire oublier l’injustice ordinaire de ce système qui n’est pas le nôtre de même qu’un moyen supplémentaire au service de ses maîtres pour y aggraver leur oppression. Ainsi c’est……
l’État policier !
L’état d’urgence restreint les libertés publiques (le droit de se réunir, le droit
de manifester) et les libertés individuelles (le droit de circuler) sous prétexte
de lutter contre l’ainsi dénommé « terrorisme ». Inefficace de ce point de vue, il accroît par contre les pouvoirs et l’arbitraire de l’administration et de la police jusqu’à l’abus de droit. Dans plusieurs villes, ceux et celles qui ont manifesté contre la mascarade de la COP21 se sont fait réprimer par la police qui a procédé à des centaines de garde à vue. Des centaines de personnes ont été assignées à résidence
sur la foi de simples présomptions de sympathie avec des organisations «terroristes».
…l’État antisocial !
L’état d’urgence est une injonction à se tenir à carreau, à faire taire toutes les
revendications sociales, à suspendre les luttes, avec la menace de criminaliser
ceux et celles qui persisteraient. Mais, pendant ce temps, de leur côté,
patrons et gouvernement poursuivent leur politique de casse sociale. Sous prétexte de créer des emplois, le dernier plan annoncé par Hollande offrira des étrennes supplémentaires aux patrons sous forme de réduction des cotisations sociales et flexibilisation accrue des contrats et des conditions de travail. Et les juges aux ordres du ministère de la Justice n’hésitent pas à condamner les ex-salariés de Goodyear
qui n’ont fait que défendre leur emploi. Visiblement, la trêve sociale, ce n’est pas pour eux !
….L’État, raciste et xénophobe
Sous couvert de lutte contre l’ainsi dénommé « terrorisme islamiste », l’état d’urgence stigmatise insidieusement les musulman-e-s vivant en France, en induisant l’idée qu’ils et elles en sont potentiellement autant de complices. Il fournit ainsi un moyen et une caution supplémentaires au racisme d’État dont font quotidiennement preuve sur le terrain certains agents administratifs, enseignants ou policiers envers les populations immigrées et étrangères ou supposées l’être. Il ouvre la voie à l’iniquité
la plus abjecte, telle celle qui s’est exprimée lors de la relaxe du policier qui a abattu Amin Bentounsi. Enfin l’état d’urgence justifie que l’on ferme un peu plus encore les frontières, en en confiant la militarisation à Frontex, et que l’on refoule les réfugiés ou qu’on les réprime sauvagement comme à Calais.
Non à la déchéance de nationalité !
Cette mesure jusqu’alors portée par la droite est reprise par Hollande et Valls. Elle ne sert à rien contre « les terroristes » qui n’en ont rien à faire. Mais elle créerait deux catégories de citoyens : ceux qui le seraient et ceux qui ne le seraient pas complètement parce que leurs parents ou grands-parents n’étaient pas français. Alors que notre société est déjà minée par le racisme, le gouvernement associe volontairement terrorisme et immigration. Il encourage ainsi les discriminations et les violences contre les migrantEs et toutes celles et ceux qui sont désignéEs comme étrangerEs.
….L’État militariste et impérialiste !
En nous habituant au spectacle des patrouilles dans nos rues, l’état d’urgence
instaure un climat de guerre qui justifie les interventions militaires de la France, depuis l’Irak jusqu’au Centrafrique en passant par la Syrie, la Libye et le Mali. Prêt à jouer les va-t-en guerre en se proposant de bombarder Damas il y a trois ans, Hollande se porte à jouer les va-t-en guerre en se proposant de bombarder Damas il y a trois ans, Hollande se porte maintenant au secours de celui-là même qu’il énonçait il y a peu encore comme « le boucher » du peuple syrien, sous prétexte de lutter
contre Daech. Les bombardements effectués par « nos » Rafale nuiront peu à cette organisation mais, par leur caractère aveugle, rabattront sûrement des candidats au djihad vers ses rangs. Si en Irak et en Syrie le drapeau français sert de cache-sexe aux intérêts pétroliers, au Mali, au Burkina Faso et en Centrafrique il défend l’accès
d’Areva aux gisements d’uranium. Et, bien évidemment, les milliards d’euros
engloutis dans ses opérations, en aggravant la dette publique, serviront de prétexte supplémentaire pour de nouvelles coupes dans les dépenses sociales.
…toujours les mêmes qui meurent
Le 6 février 2014, au moins 15 personnes ont cruellement été tuées par la Garde Civile espagnole, tandis qu’environ 500 migrants tentaient de traverser les clôtures de Ceuta, l’enclave espagnole située sur le sol africain. Durant cette attaque, la garde
civile a tiré des balles en caoutchouc à l’aveuglette sur les personnes qui se trouvaient dans l’eau. A cause des coups de feu et du gaz lacrymogène, les gens ont perdu connaissance et se sont noyés dans les eaux de la plage tarajal. Les migrants à la recherche d’une vie meilleure sont abattus aux frontières de l’Europe et se noient dans la mer parce que l’UE refuse d’ouvrir des voies de migration sûres des légales.
Nous sommes du Cameroun, de Syrie, du Mali, de l’Érythrée, du Sénégal, d’Espagne et d’Allemagne.