Orban au service de l’apartheid israélien

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Benjamin Barthe et Louis Imbert l’ont révélé à leurs lecteurs dans le Monde : si  le département cancérologie de l’hôpital … de Jérusalem Est fonctionne au ralenti, c’est parce que Oliver Varhelyi le commissaire hongrois de l’Union européenne « au voisinage et à l’élargissement » bloque les 200 millions d’euros que l’UE a affecté à cet établissement.

Le prétexte, « ubuesque » selon les deux journalistes, : il faut que soient révisés les manuels scolaires palestiniens.

En attendant, le centre privé des moyens prévus ne peut accueillir des patients, ne peut accorder aux patients accueillis les traitements souhaitables, certains se voient dirigés vers d’autres centres.

Ainsi, c’est à un Hongrois ami d’Orban, dirigeant sioniste, antisémite et islamophobe, que l’Union européenne confie la responsabilité des relations avec les partenaires de l’Union. Depuis des mois la Commission n’a pas jugé nécessaire de lever ce blocage.

Et le prétexte de ce blocage est un serpent de mer qui est agité depuis des années par le lobby israélien pour délégitimer la parole palestinienne. Il y a été répondu depuis longtemps. A titre d’exemple, nous pouvons citer la contribution de la sociologue palestinienne qui est intervenue au colloque de 2013, reproduite dans le livre « Israël Palestine, le conflit dans les manuels scolaires » (Syllepse 2014). Samira Alayan n’est pas tendre pour ces manuels palestiniens, en ce qu’ils font de façon restrictive du peuple palestinien un peuple musulman. Mais elle peut écrire :

« (…) Je n’ai trouvé aucune formulation raciste ou contre une communauté dans les livres palestiniens. Il n’y a aucune formulation contre le judaïsme comme religion ou communauté religieuse. L’opposition porte sur le désaccord avec la pensée sioniste et le mouvement sioniste qui ne reconnaissent pas les droits des Palestiniens à leur existence sur leur territoire et comme nation. Il n’y a aucune image ou stéréotype sur le juif qu’elle soit positive ou négative ».

Les responsables de l’UE, s’ils veulent traquer images et stéréotypes racistes, n’auront aucune difficulté à en trouver en revanche dans les manuels israéliens, comme dans ce même colloque Nurit Peled Elhanan, professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem, le montre ! Mais malheureusement quand l’UE demande un rapport sur les manuels scolaires palestiniens, elle n’étend pas sa curiosité au delà.

Résumons : pour satisfaire Israël, un commissaire hongrois contredit la volonté de l’UE de poursuivre son aide humanitaire au peuple palestinien. On ne sait pas combien de temps il faudra à l’UE pour imposer la politique que sa propre commission a mise en place. Et à Jérusalem Est les malades du cancer peuvent attendre.

« Ubuesque », disent Barthe et Imbert. Froidement criminel nous paraîtrait plus juste.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 6 mai 2022