29 novembre 1947-29 novembre 2007: il y a soixante ans, l’Assemblée générale des Nations unies décidait de partager la Palestine en un Etat juif, un Etat arabe et une zone internationale pour Jérusalem et les Lieux saints.
A l’issue de la guerre judéo-palestinienne, puis israélo-arabe, les armes allaient imposer un tout autre partage: Israël augmentait d’un tiers le territoire accordé par l’ONU, s’emparant d’une partie de l’Etat arabe mort-né, dont le reste était annexé par la Jordanie et occupé l’Egypte.
Et surtout 800 000 Palestiniens avaient dû prendre le chemin de l’exil. Fuite volontaire ou expulsion ? C’est ce débat – entre autres – que les « nouveaux historiens israéliens » ont tranché, archives en mains.
Voici une dizaine d’années, je leur ai consacré un livre de synthèse, dont l’écho a contribué à faire connaître leurs travaux au public francophone. Mais la quête historique ne s’est pas arrêtée là. Depuis, ces chercheurs ont poursuivi leur investigation des archives complétée pour certains, par le recueil de témoignages oraux.
C’est pourquoi les Editions de l’Atelier m’ont suggéré d’en publier une nouvelle édition. Outre l’analyse des livres publiés entre 1987 et 1998, « Comment Israël a expulsé les Palestiniens (1947-1949) » examine en profondeur l’évolution contradictoire de deux figures de proue, Benny Morris et Ilan Pappé. Pour enrichir la connaissance du chemin parcouru, Sébastien Boussois a rencontré, en Israël et à Londres, les principaux acteurs du courant iconoclaste comme leurs adversaires orthodoxes, brossant un tableau du débat historique et politique autour de la « nouvelle histoire » et, plus généralement, du »post-sionisme ».
Ancien ambassadeur d’Israël à Paris et aux Nations unies, Yehuda Lancry a accepté d’écrire, pour ce livre, une préface dont l’engagement n’étonnera pas ceux qui ont suivi son action chez nous.
Espérant que ce livre vous intéressera, je vous adresse toutes mes amitiés,
Dominique Vidal