Note de lecture de « mutineries de l’imaginaire » de Dominique Natanson

Le dernier livre paru de Dominique Natanson, mutineries de l’imaginaire (Éditions l’échelle du temple, 2023) est un roman à plusieurs voix, qui se répondent, s’entrelacent comme dans une fugue de Bach. Il relate l’arrestation d’une partie de sa famille à l’été 1942, à Paris, d’abord parquée à Drancy, puis déportée et assassinée dans les camps d’extermination nazis, mais pas que … .

À partir de cette réalité, qui taraude Dominique depuis l’enfance :

À sept ans, j’étais toujours volontaire pour aller chercher le courrier. C’était toute une expédition ; […]. La petite clé dans le creux de la main, j’allais chercher là une lettre qui aurait annoncé à mon père [Nathan] que sa petite sœur n’était pas morte dans une chambre à gaz à Auschwitz,

il imagine que les différents membres de cette famille se sont échappés des griffes de la police française et leur construit des vies possibles, dans lesquelles il intervient, exagère, commente et s’interpelle lui-même.

Des portraits imaginaires d’Aaron et Gertrude, —les grands-parents du narrateur—, de Rachel, —sa tante — et d’Hilda, – une nièce d’Aaron—, sont brossés : pendant la guerre et même après la guerre où les différents protagonistes se retrouvent.

Le narrateur n’hésite pas à leur prêter des engagements dans la guerre d’Algérie, la guerre du Vietnam, les révolutions en Amérique du Sud, Mai 68, le « conflit israélo-palestinien » ou des traits de sa propre vie militante.

Une écriture alerte, de l’humour, de la distance. À lire.

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