Non, rien ne peut justifier l’attaque contre Charlie Hebdo. Quelle que soit la guerre que l’on mène, les journalistes ne peuvent être des cibles légitimes.
Non, Charlie Hebdo ne l’avait pas « bien cherché ». Quelles que soient les saloperies que l’on raconte, on ne mérite pas d’être tué pour ça.
Non, et ce quand bien même les auteurs de l’attaque se revendiqueraient de l’Islam, les Musulmans n’ont rien à voir, individuellement ou collectivement, avec ce qui s’est passé, et n’ont pas à s’excuser d’être musulmans ou à être contraints de se « désolidariser ».
Non, ceux qui ont dénoncé avec raison l’islamophobie de Charlie Hebdo et d’autres médias ne portent aucune responsabilité dans ce qui s’est passé, et n’ont aucune raison de cesser de le faire à l’avenir.
Non, le « modèle français du vivre-ensemble » n’est pas « attaqué ». Ce « modèle » est un mythe destiné à couvrir le racisme structurel à l’oeuvre en France, et personne ne me forcera à le défendre face à la « barbarie » qui le menacerait.
Non, « l’unité républicaine » aux côtés de racistes aux indignations sélectives n’est pas une réponse, et personne ne me forcera à mêler ma voix aux professionnels de la récupération politique et aux amalgameurs en tout genre.
Oui, depuis ce midi j’ai envie de pleurer. De colère et de dépit.
Mais on lâche rien.
Julien Salingue
le 7 janvier 2015