Par la Commission antiracisme politique de l’UJFP.
L’amendement Retailleau s’en prend une nouvelle fois aux femmes musulmanes. Cet amendement interdisant le port de signes religieux dits ostentatoires pour les parents accompagnants lors des sorties scolaires, a été voté par le Sénat, dans le cadre du projet de loi sur “l’école de la confiance” (sic).
Ce foulard « rompt avec l’harmonie entre les Français » affirme une sénatrice du groupe Union centriste. Loin de l’harmonie, en réalité, on se trouve une nouvelle fois dans une utilisation dévoyée de la laïcité – dont il faut encore une fois rappeler qu’elle vise le comportement de l’État et non des citoyen.nes – pour mener une campagne islamophobe raciste qui divise la société en créant une stigmatisation.
Délire identitaire post-colonial et féminisme de domination
Le délire identitaire des sénateurs s’appuie sur l’idée d’une invasion musulmane : le foulard serait prosélyte et serait ainsi le porte-étendard d’une conquête musulmane de l’Europe.
La droite, le centre et une partie de la gauche partagent ce présupposé que le foulard montrerait une image de la femme non conforme. Mais on a affaire-là à un féminisme dévoyé, lui-aussi, dominateur : un féminisme qui ne libérerait pas les femmes mais en désignerait certaines à la vindicte populaire.
Le but : désigner un groupe clairement identifiable, comme au « bon vieux temps des colonies » et en faire le bouc émissaire des tensions sociales, en cette période électorale d’incertitudes politiques et de révoltes.
L’UJFP solidaire de la lutte des femmes musulmanes
Parce que les Juifs ont été dans le passé l’objet de discriminations, de stigmatisation qui, dans une période de crise, ont pu conduire au pire, nous ne pouvons, en tant que porteurs d’une parole juive, que réagir.
L’UJFP est depuis le début aux côtés de tous les discriminés et donc des femmes musulmanes visées par l’islamophobie d’État.
Elle participe depuis 2011 au Collectif Mamans toutes égales dont elle a signé l’appel récent. Elle participera aux actions qui seront menées contre cet amendement et contre cette campagne raciste.
Pour la Coordination nationale de l’UJFP, la Commission antiracisme politique