Ne laissez pas la science légitimer l’occupation israélienne des territoires palestiniens

Des universitaires expriment leur inquiétude à propos d’un colloque scientifique devant se tenir dans une colonie de Cisjordanie occupée.

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Nous écrivons pour exprimer notre opinion que l’université d’Ariel en Cisjordanie occupée est un lieu inadéquat pour un colloque sur la cosmologie et la physique des particules, qui commence lundi 3 septembre et dure jusqu’au 6 septembre. Les colonies sont illégales selon le droit international et ont été condamnées par la Cour internationale de justice et par de nombreuses résolutions de l’ONU. Human Rights Watch a fait remarquer que « le développement d’Ariel est inséparable d’une histoire où les Palestiniens sont continuellement dépossédés de leurs terres et restreints dans leur liberté de mouvement ».

Il existe une forte opposition à l’université d’Ariel. A cause de sa situation dans une colonie, elle est exclue des subventions de l’Union européenne, de la Fondation binationale US-Israël pour la science, et de la Fondation israélo-allemande pour la recherche scientifique et le développement. En 2012, plus de 1200 universitaires israéliens ont signé une pétition afin de s’opposer à l’établissement d’Ariel, la décrivant comme une tentative pour recruter les universitaires israéliens au service de l’occupation et des initiatives de colonisation. La société civile et les universitaires palestiniens sont globalement contre l’occupation et les colonies.

Nous, soussignés, pensons que participer à quelque activité que ce soit ayant lieu dans une colonie revient à accepter la politique du gouvernement israélien d’annexer progressivement à Israël les territoires occupés. Nous appelons nos collègues et, plus largement, la communauté scientifique, à prendre en compte ces faits avant de s’engager dans une activité liée à Ariel et à ne participer à aucune tentative de se servir de la science pour normaliser l’occupation des territoires palestiniens. Les opinions exprimées dans ce courrier sont celles de leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles de leurs employeurs.

Prof. Ofer Aharony, Weizmann Institute
Prof. Imad Barghouthi, Al Quds University
Prof. Suleiman Baraka, Al Aqsa University-Gaza and Virginia Tech
Prof. Robert Brandenberger, McGill University
Prof. Anne-Christine Davis, University of Cambridge
Prof. John Ellis CBE FRS, King’s College, London
Prof. David Gross, Nobel laureate, Kavli Institute for Theoretical Physics, Santa Barbara
Prof. Thomas Hertog, KU Leuven
Dr. M.C. David Marsh, University of Cambridge
Prof. Ann E. Nelson, University of Washington
Dr. Syksy Räsänen, University of Helsinki
Prof. Martin Rees OM FRS Astronomer Royal, University of Cambridge
Prof. Nathan Seiberg, Institute for Advanced Study, Princeton
Prof. Neil Turok, Perimeter Institute
Prof. Edward Witten, Fields medallist, Institute for Advanced Study, Princeton

1er septembre | The Guardian |Traduction CG pour l’AURDIP |