Une citation pour réfléchir sur les liens entre l’histoire juive (le nazisme) et l’investissement de l’UJFP dans un racisme politique et décolonial.
Oui, la civilisation européenne et ses représentants les plus qualifiés sont responsables du racisme colonial ; et nous faisons encore appel à Césaire : « Et alors, un beau jour, la bourgeoisie est réveillée par un formidable choc en retour : les gestapos s’affairent, les prisons s’emplissent, les tortionnaires inventent, raffinent, discutent autour des chevalets.
On s’étonne, on s’indigne. On dit : » Comme c’est curieux ! Mais, bah, c’est le nazisme, ça passera ! » Et on attend, et on espère ; et on se tait à soi-même la vérité, que c’est une barbarie, mais la barbarie suprême, celle qui couronne, celle qui résume la quotidienneté des barbaries ; que c’est du nazisme, oui, mais qu’avant d’en être la victime on en a été le complice ; que ce nazisme-là, on l’a supporté avant de le subir, on l’a absout, on a fermé l’œil là-dessus, on l’a légitimé, parce que, jusque-là, il ne s’était appliqué qu’à des peuples non européens ; que ce nazisme-là, on l’a cultivé, on en est responsable, et qu’il sourd, qu’il perce, qu’il goutte, avant de l’engloutir dans ses eaux rougies, de toutes les fissures de la civilisation occidentale et chrétienne. »
Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, 1952,
citant Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, 1950.