Le hashtag #muslimban sur les réseaux sociaux évoque le « bannissement des Musulmans » par le nouveau président des États-Unis. Il est plutôt l’occasion de dénoncer Trump, de signaler – parfois avec une nuance de surprise – ces manifestations de solidarité si nombreuses aux États-Unis. Certains rappellent la honte des Lois de Nuremberg en 1935 ; d’autres s’indignent du bannissement des Irakiens alors que le pays a été envahi par les États-Unis qui y ont semé la dévastation avec les résultats que l’on sait ; et on cite ces synagogues canadiennes qui accueillent des réfugiés syriens.
Sous le pseudonyme de Catwoman, un/e identitaire islamophobe fait aussi le parallèle avec l’Allemagne nazie, mais c’est pour proposer « des cars pour un voyage touristique des #muz à Auschwitz ». La recommandation d’organiser un voyage à « frais de transport gratuit » accroît encore l’ignominie du message.
L’UJFP, avec d’autres, a fait depuis longtemps la comparaison entre l’antisémitisme des années 1930 et l’islamophobie d’aujourd’hui. Alain Gresh parle de « frères jumeaux » à propos du livre d’Ilan Halevi, Islamophobie et judéophobie. L’effet miroir.
Il semble que les nazillons français souhaitent à présent passer aux travaux pratiques. C’est fait au Québec où, selon Le journal du Québec, le suspect de l’attentat odieux contre la mosquée – qui a fait 6 morts dont l’imam – s’était radicalisé sur les réseaux sociaux à l’occasion de la venue de Marine Le Pen. D’une hostilité violente aux féministes – qu’il qualifiait de « féminazies» –, c’est un admirateur de Trump et aussi de l’armée israélienne.
On sait que la fermeture des frontières américaines aux Juifs fuyant le nazisme a bloqué beaucoup d’entre eux en Europe nazie, avec comme conséquence ces voyages vers la mort.
On attend les réactions des pseudo-laïques qui ferment les yeux devant l’islamophobie, des obsédés du voile et de l’Islam et des antiracistes de pacotille.
L’UJFP a fait un signalement de ce tweet ignoble mais n’attend pas grand-chose de l’entreprise Twitter.
Nous savons que ce qui compte, c’est de réaffirmer notre solidarité avec les « #muz » dans le combat commun de l’antiracisme politique.
Le Bureau national de l’UJFP, le 31 janvier 2017.