Le 12 novembre 2024
(extraits)
Rapport complet (en anglais) ICI
Faits essentiels
- Jusqu’à présent, en novembre, toutes les tentatives des Nations unies pour accéder aux zones assiégées du gouvernorat de Gaza Nord avec des missions alimentaires et sanitaires pour soutenir les dizaines de milliers de personnes qui y restent ont été soit refusées, soit entravées.
- Entre 100 000 et 130 000 personnes ont été déplacées du gouvernerat de Gaza Nord en raison de l’intensification des attaques et des ordres d’évacuation israéliens.
- Le Comité de Suivi de la Famine a averti que les seuils de famine ont peut-être déjà été franchis dans le nord de la bande de Gaza, ou qu’ils le seront dans un avenir proche, et a demandé que des mesures soient prises dans les jours qui viennent, et non dans les semaines qui suivent.
- Les écoles, dont la plupart abritent des personnes déplacées, continuent d’être attaquées. Au total, 64 attaques contre des écoles ont été enregistrées en octobre, selon l’UNICEF.
- L’accès aux soins de santé dans la bande de Gaza reste précaire, les partenaires du Fonds des Nations unies pour la population faisant état d’une augmentation récente des naissances prématurées et des décès maternels.
Évolution de la situation humanitaire
- Des bombardements israéliens aériens, terrestres et maritimes continuent d’être signalés dans la bande de Gaza, entraînant de nouvelles victimes civiles, des déplacements et la destruction d’infrastructures civiles. Dans le gouvernorat de Gaza Nord, l’armée israélienne mène une offensive terrestre depuis le 6 octobre, et des combats ont été signalés entre les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens. Le siège israélien renforcé, imposé depuis lors, a entravé l’accès humanitaire à Jabalya, Beit Hanoun et Beit Lahiya. Dans le même temps, la région a connu de graves perturbations des communications, y compris de l’Internet. Le 10 novembre, les opérations militaires israéliennes dans le camp de réfugiés d’An Nuseirat à Deir al Balah se sont considérablement intensifiées, et des personnes auraient appelé les équipes de secours pour être évacuées suite à l’avancée soudaine des forces au milieu de tirs nourris. Les 10 et 11 novembre, au moins 14 Palestiniens, dont quatre enfants et trois femmes, auraient été tués dans l’ouest d’An Nuseirat et 30 autres auraient été blessés ou portés disparus. Dans la nuit du 11 novembre, l’incursion terrestre à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, se serait également intensifiée, les forces israéliennes ayant ordonné l’évacuation de centaines de civils de la zone, selon la défense civile palestinienne (PCD).
- Le 8 novembre, le Comité de suivi de la famine (FRC) de la classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) a lancé une alerte, mettant en garde contre une probabilité imminente et substantielle de famine dans les zones du nord de Gaza, car le scénario le plus pessimiste annoncé par le FRC est déjà en train de se dérouler. La récente analyse de l’IPC pour la bande de Gaza avait prévu que dans le pire des scénarios, impliquant notamment une intensification des hostilités, des déplacements croissants et une réduction de l’aide humanitaire, un risque de famine existait pour l’ensemble de la bande de Gaza entre novembre 2024 et avril 2025. Sur la base de la détérioration rapide des conditions humanitaires, la FRC a noté que l’on peut maintenant « supposer que la famine, la malnutrition et la surmortalité due à la malnutrition et à la maladie augmentent rapidement » dans les zones du nord de Gaza et que « les seuils de famine ont peut-être déjà été franchis ou le seront dans un avenir proche ». La FRC a également lancé un avertissement : « Tous les acteurs qui participent directement au conflit ou qui ont une influence sur sa conduite doivent prendre des mesures immédiates, dans les jours et non dans les semaines à venir, pour éviter et atténuer cette situation catastrophique.
- Selon le ministère de la santé de Gaza, 274 Palestiniens ont été tués et 729 ont été blessés entre les après-midi du 5 et du 12 novembre. Entre le 7 octobre 2023 et le 12 novembre 2024, au moins 43 665 Palestiniens ont été tués et 103 076 ont été blessés, selon le ministère de la santé de Gaza.
- Entre le 4 et le 10 novembre, au moins cinq incidents faisant de nombreuses victimes ont eu lieu dans le nord de Gaza et dans la ville de Gaza.
- Le 4 novembre, vers 19 heures, 25 Palestiniens, dont 13 enfants, auraient été tués et d’autres portés disparus sous les décombres lorsqu’une maison a été touchée à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza.
- Le 5 novembre, vers 10 heures, 15 Palestiniens auraient été tués et d’autres blessés lorsqu’une maison a été touchée dans la zone d’Al Fakhoura, au sud de Beit Lahiya, dans le nord de Gaza.
- Le 7 novembre, vers 15h30, des dizaines de Palestiniens, estimés entre 25 et 30 personnes, dont des femmes et des enfants, auraient été tués et plusieurs autres blessés lorsqu’une maison a été touchée dans le camp de réfugiés de Jabalya. En raison de l’impossibilité pour les équipes de la PCD d’opérer et de l’accès restreint des médias à la zone, le nombre exact de victimes reste inconnu.
- Le même jour, vers 14h15, au moins 15 Palestiniens, dont 11 d’une même famille, et parmi eux huit femmes, auraient été tués et plusieurs autres blessés lorsqu’une école de l’UNRWA, abritant des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays (IDPs), a été touchée dans le camp de réfugiés d’Ash Shati’ (Beach camp), à l’ouest de la ville de Gaza.
- Enfin, le 10 novembre, vers 6 heures, 36 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, auraient été tués et d’autres blessés, dont certains sont restés sous les décombres, lorsqu’un immeuble de plusieurs étages a été touché dans la rue Old Gaza Street à Jabalya Al Balad, dans le nord de la bande de Gaza.
- Selon les dernières données du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de ses partenaires, un total de 64 attaques contre des écoles, qui servent principalement d’abris pour les personnes déplacées, ont été documentées en octobre, dont 25 dans le nord de la bande de Gaza, avec environ 128 personnes tuées, dont de nombreux enfants. Les attaques du mois dernier, deux par jour en moyenne, représentent 28 % du nombre total d’attaques contre des écoles enregistrées depuis octobre 2023 (226 attaques), selon l’UNICEF. Réitérant l’appel de l’agence à toutes les parties pour mettre fin aux violations graves contre les enfants et aux attaques contre les civils et les infrastructures civiles, la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, a déclaré : « Les écoles ne devraient jamais se trouver sur les lignes de front de la guerre, et les enfants ne devraient jamais être attaqués sans discernement alors qu’ils cherchent un abri », ajoutant que les enfants “doivent être protégés des dangers, et leur droit à l’éducation doit être respecté, même au milieu d’un conflit”.
- Voici d’autres événements mortels importants signalés entre le 4 et le 8 novembre : (…. parmi les 8 faits, nous ne traduisons que celui de Deir al Balah, le plus proche de l’équipe de l’UJFP à Gaza). Le 6 novembre, vers 19h50, au moins sept Palestiniens, dont des femmes et des enfants, auraient été tués, certains restant sous les décombres, et 17 autres blessés, lorsqu’une maison a été touchée dans le nouveau camp, au nord du camp de réfugiés d’An Nuseirat, à Deir al Balah.
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- Le 9 novembre, les Nations unies et leurs partenaires estimaient qu’entre 100 000 et 130 000 personnes avaient été déplacées au cours des cinq semaines précédentes du gouvernorat de Gaza Nord vers la ville de Gaza et qu’entre 50 000 et 75 000 personnes restaient dans le gouvernorat de Gaza Nord. En outre, d’après les observations des partenaires humanitaires, environ 500 personnes ont été déplacées du nord au sud de la bande de Gaza depuis le 6 octobre 2024. L’assistance humanitaire dans le gouvernorat de Gaza Nord a été largement refusée, à l’exception d’une mission du Programme alimentaire mondial (PAM) le 11 novembre (voir ci-dessous) et de quelques fournitures médicales fournies aux hôpitaux lors de missions d’évacuation médicale ; aucun carburant n’a été livré aux installations d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) dans la zone depuis le 1er octobre. Dans l’ensemble, entre le 1er et le 11 novembre, toutes les tentatives de l’ONU pour accéder aux zones assiégées du gouvernorat de Gaza Nord avec des missions alimentaires et sanitaires ont été soit refusées, soit entravées (voir ci-dessous). Les hôpitaux du gouvernorat de Gaza Nord fonctionnent à peine avec le strict minimum de capacités et de ressources. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’accès aux hôpitaux Kamal Adwan, Al Awda et Indonésien reste très limité et, depuis le 3 novembre, en raison d’une grave pénurie de carburant, l’hôpital Al Awda a été contraint de faire fonctionner ses générateurs seulement trois heures par jour, ce qui a interrompu des opérations chirurgicales vitales et d’autres services de santé, a ajouté l’OMS. En outre, alors que la deuxième phase de la campagne de vaccination d’urgence contre la polio s’est achevée dans le gouvernorat de Gaza Nord, avec un total de 105 558 enfants de moins de 10 ans vaccinés, le groupe sanitaire estime qu’entre 6 800 et 13 700 enfants des zones inaccessibles du gouvernorat de Gaza Nord, telles que Jabalya, Beit Hanoun et Beit Lahiya, n’ont pas pu bénéficier d’une deuxième dose de vaccin et restent vulnérables au virus de la poliomyélite.
- Selon le PCD, ses équipes reçoivent continuellement des appels concernant des personnes piégées sous les décombres de maisons détruites dans toute la bande de Gaza, mais elles ne disposent pas de l’équipement et des machines nécessaires pour accéder à ces personnes et les secourir, ce qui aurait entraîné la perte de milliers de vies depuis octobre 2023. Dans le nord de la bande de Gaza, le PCD n’est toujours pas en mesure d’intervenir et signale que les personnes qui survivent aux bombardements et aux attaques meurent souvent de faim, dans un contexte de grave pénurie de nourriture. De nombreux habitants de la région sont restés coincés sous les décombres pendant des jours, sans être évacués, a ajouté le PCD.
- Le 11 novembre, après de multiples tentatives, un convoi du PAM a réussi à atteindre Beit Hanoun, dans le gouvernorat de Gaza Nord, livrant une aide essentielle pour la première fois depuis plus d’un mois. Le convoi comprenait deux camions transportant des rations prêtes à consommer et de la farine de blé, et un camion transportant de l’eau en bouteille. Initialement, le PAM avait prévu une mission de 14 camions pour livrer des fournitures aux abris de Beit Hanoun et à l’hôpital indonésien de Jabalya. Cependant, des retards dans l’autorisation de mouvement et des itinéraires encombrés ont conduit à une réduction de la taille du convoi. L’aide a finalement été livrée à l’abri pour personnes déplacées de Mahdia Al Shawwa et à un abri public situé à proximité. Après la livraison de l’aide, des rapports font état de tirs d’obus intenses et de forces israéliennes encerclant la zone où le PAM a distribué l’aide, ordonnant aux familles de quitter les lieux. Le PAM prévoyait une autre mission le 12 novembre pour atteindre les autres abris et hôpitaux prévus à Beit Hanoun, Beit Lahiya et Jabalya, mais ces missions ont été refusées. Selon la PCD, le 11 novembre, 200 personnes ont été évacuées de la zone de Tal Zaatar à Jabalya vers la ville de Gaza.
- Les conditions sanitaires continuent de se détériorer à Gaza, neuf enfants de moins de cinq ans sur dix étant touchés par une ou plusieurs maladies infectieuses, et 25 % des femmes souffrant d’affections cutanées et d’autres problèmes de santé. Plus de 11 000 cas d’infections respiratoires aiguës ont été signalés en l’espace d’une semaine seulement au début du mois de novembre, tandis que les cas de syndrome de jaunisse aiguë et de diarrhée sanglante continuent d’augmenter, prévient l’OMS. Les conditions désastreuses auxquelles sont confrontées les femmes enceintes et allaitantes sont particulièrement préoccupantes, les partenaires du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) signalant une augmentation récente des naissances prématurées et des décès maternels, et estimant que 155 000 femmes enceintes et allaitantes sont privées d’accès aux soins prénatals et postnatals. Seuls neuf des 17 hôpitaux partiellement opérationnels et quatre hôpitaux de campagne fournissent actuellement des services de maternité, selon l’OMS, et « [c]haque jour, des centaines de femmes accouchent dans des conditions traumatisantes, insalubres et indignes », a souligné le directeur général de l’OMS devant le Conseil de sécurité des Nations unies le 6 novembre. Au-delà de l’absence de services d’accouchement sûrs, la pénurie alimentaire a un impact dévastateur sur les femmes enceintes, augmentant le risque que les bébés naissent avec des complications de santé et rendant les nouvelles mères incapables d’allaiter, ce qui, à son tour, expose les nourrissons à un risque plus élevé de contracter des maladies infectieuses, y compris la pneumonie, en particulier à l’approche de l’hiver. Globalement, 42 000 femmes enceintes sont confrontées à des niveaux de crise (phase 3 de l’IPC) ou pire d’insécurité alimentaire dans la bande de Gaza, dont 15 000 sont classées dans la phase d’urgence (phase 4 de l’IPC) et 3 000 sont confrontées à une faim catastrophique (phase 5 de l’IPC), « un nombre qui pourrait atteindre 8 000 à l’approche de l’hiver », prévient l’UNFPA. (………..)
- Pour la plupart des habitants de Gaza, l’accès aux produits de base à un prix abordable est devenu un véritable parcours du combattant, alors que l’économie et les opérations d’aide sont de plus en plus débordées. Frustrés par la flambée des prix, de nombreux habitants ont répondu aux appels locaux à un boycott du marché, qui a duré environ deux jours, citant l’absence quasi-totale de contrôle réglementaire comme un facteur majeur alimentant la manipulation des prix. La situation du marché est aggravée par les restrictions sévères imposées par Israël à l’entrée des marchandises dans la bande de Gaza, les rapports faisant état d’incidents de pillage de plus en plus nombreux, ainsi que les affirmations des consommateurs palestiniens selon lesquelles des groupes palestiniens inconnus détournent les camions transportant des produits de première nécessité vers des entrepôts privés, les empêchant ainsi d’atteindre les marchés et faisant grimper les prix encore davantage. Les médias ont également suggéré que les commerçants locaux sont contraints de payer des frais d’extorsion au personnel armé pour assurer le passage en toute sécurité des marchandises à travers la bande de Gaza. Cette protestation intervient alors que le Bureau central palestinien des statistiques signale que l’indice des prix à la consommation (IPC) à Gaza a augmenté de 283 % depuis octobre 2023 en raison des hostilités en cours. En outre, le PAM a déclaré le 3 novembre que, dans le centre et le sud de la bande de Gaza, l’effondrement des marchés locaux et les pénuries de produits essentiels ont accru la dépendance de la population à l’égard de l’aide à petite échelle, telle que les plats préparés. En octobre, seuls 37 camions de fournitures humanitaires de base ont pu être acheminés à Gaza en moyenne par jour, soit le niveau le plus bas depuis octobre 2023.
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- Les hostilités en cours, aggravées par la destruction des installations WASH (eau, assainissement et hygiène), les coupures d’électricité persistantes et les graves pénuries de carburant, continuent de perturber la production, la distribution et la gestion de l’eau à Gaza. Selon le groupe sectoriel WASH, cela a entraîné des réductions significatives de la production d’eau, en particulier dans le nord de la bande de Gaza. Entre le 26 octobre et le 8 novembre, l’Autorité palestinienne de l’eau (PWA) et la Coastal Municipalities Water Utility (CMWU) ont rapporté une production quotidienne moyenne de 96 394 mètres cubes d’eau dans la bande de Gaza, soit environ un quart des niveaux de production d’avant octobre 2023. En octobre, les partenaires du groupe sectoriel WASH ont indiqué que seuls 28 % des 70 000 litres de carburant nécessaires au maintien de la production d’eau, à la gestion des eaux usées et au traitement des déchets solides avaient été fournis. Le manque de carburant a contraint les fournisseurs d’eau du secteur privé à cesser leurs activités, ce qui a gravement perturbé la distribution d’eau dans la ville de Gaza, une situation exacerbée par l’afflux de personnes déplacées en provenance du gouvernorat de Gaza Nord.
- Les préparatifs pour la saison hivernale, tels que l’évacuation des eaux pluviales, le débouchage des bouches d’égout et l’enlèvement des débris, sont en cours dans les zones accessibles, selon le groupe sectoriel WASH, mais ils sont entravés par l’entrée limitée d’équipements et de matériaux essentiels et par les difficultés d’acheminement des fournitures du sud au nord de la bande de Gaza. L’assèchement de trois lagunes critiques – Abu Rasheed, Sheikh Radwan et Al Amal – n’a pas progressé au rythme requis en prévision des prochaines pluies. De même, la réinstallation des personnes déplacées des zones inondables et le transfert de 10 sites temporaires de traitement des déchets solides sont au point mort, en raison du manque de ressources essentielles. En outre, le refus persistant des autorités israéliennes d’accéder aux demandes de livraison de carburant pour les points d’eau et la gestion des déchets solides dans le gouvernorat de Gaza Nord depuis le début du mois d’octobre a gravement entravé les opérations, ce qui pose d’importants problèmes de santé publique. La gestion des déchets solides est encore plus difficile en raison du manque de pièces de rechange et de l’accès restreint à des sites d’élimination sûrs. L’absence d’un système spécifique de gestion des déchets médicaux pose également de sérieux risques sanitaires, car les déchets médicaux, y compris les objets tranchants et les matières infectieuses, sont mélangés aux ordures ménagères.
- À l’approche de l’hiver, Gaza est confrontée à des risques graves et sans précédent en raison des hostilités en cours, des dommages étendus aux infrastructures et des pénuries critiques dans tous les secteurs. Selon une note d’anticipation récente de l’ACAPS, publiée le 30 octobre, la saison hivernale 2024-2025 arrive alors qu’au moins 90 % de la population de Gaza est toujours déplacée. On s’attend à une augmentation significative des besoins humanitaires cet hiver, mais les changements profonds et la détérioration du contexte de Gaza depuis l’hiver dernier font qu’il est extrêmement difficile d’évaluer l’ampleur ou la portée de ces besoins. Les inondations sont plus difficiles à anticiper en raison des dégâts considérables subis par les infrastructures et de l’accumulation des décombres, et de nombreuses personnes déplacées vivent désormais dans des zones côtières de faible altitude sujettes aux inondations. À cet égard, la municipalité de Khan Younis a récemment mis en garde contre le risque d’inondation dans plus de 60 zones sensibles de Khan Younis, soulignant que la situation serait catastrophique pour les personnes vivant dans ces zones. En outre, selon l’ACAPS, la situation des abris a radicalement changé, la plupart des personnes déplacées vivant désormais dans des tentes et des structures de fortune qui n’offrent qu’une protection minimale contre les conditions hivernales difficiles. Cette évolution accroît considérablement la vulnérabilité aux risques sanitaires et sécuritaires. Parallèlement, la réponse humanitaire est entravée par le blocus en cours, qui limite l’entrée des ressources essentielles, notamment les articles d’hivernage, le carburant et les pièces détachées, qui sont déjà en quantité insuffisante, et qui entrave les activités de préparation. La note ajoute que le réseau routier, déjà endommagé par les frappes aériennes et les opérations terrestres, se détériorera encore davantage à mesure que les pluies saisonnières détérioreront l’état des routes, ce qui rendra encore plus difficile l’acheminement des fournitures essentielles. En septembre 2024, selon cette note, 68 % des routes de Gaza étaient endommagées et environ 12 000 tonnes de gravats obstruaient les voies de transport. Les autorités israéliennes ont coupé la bande de Gaza de l’électricité depuis octobre 2023, ce qui a entraîné une dépendance totale à l’égard de sources d’énergie alternatives qui sont insuffisantes.
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