L’UJFP est présente à ce rassemblement en toute solidarité avec la famille de Brahim Bouraam1 et avec les camarades de l’ATMF avec lesquels nous participons à toutes les manifestations contre le racisme et pour la dignité.
Chaque année le tragique événement du 1er mai 1995 nous rassemble non seulement pour un hommage mais pour exprimer haut et fort notre rejet du racisme.
Et aujourd’hui les forces racistes sont menaçantes, ne faisant que se déployer et s’afficher à la faveur d’une succession de gouvernements qui ont mené des politiques liberticides contre les migrants, contre les demandeurs d’asile, contre les revendications de justice sociale.
Nous sommes dans un pays dit des droits de l’homme mais ce concept est de plus en plus décalé de la réalité : droit de l’homme blanc et encore … C’est plus précisément un pays où le racisme est structurel, solidement établi sur une longue histoire de conquêtes coloniales, de soumission des populations colonisées, de négation de toute dignité.
Nous à l’UJFP, avons la mémoire du racisme qui a frappé nos parents, grands-parents et même les plus âgés d’entre nous. C’est ce qui porte notre engagement contre toutes les formes de racisme qui sévissent en France et ailleurs. Mais le racisme contre les juifs, qu’on appelle l’antisémitisme, n’est pas qu’un souvenir douloureux. Il sévit sous des formes plus sournoises les unes que les autres quand il ne s’affiche pas dans la violence. Israël, qui se prétend l’État et le refuge de tous les juifs du monde est un État colonial qui met en œuvre un régime d’apartheid et qui cultive les alliances les plus douteuses avec des Trump, Orban et autres dirigeants liberticides et notamment antisémites ainsi qu’avec des pays arabes qui ont abandonné la cause palestinienne.
Les fascistes qui ont assassiné Brahim Bouraam au sortir de leur cérémonie du 1er mai à la gloire de Jeanne d’Arc sont toujours là. Eux et leurs semblables se présentent parfois sous les oripeaux de la bienséance électorale mais il ne faut pas s’y tromper, ils sont prêts à expulser massivement les étrangers et même des Français d’origine étrangère (qu’on se rappelle la menace de destitution de la nationalité française), à instaurer une sorte d’apartheid ici aussi en agitant le spectre du grand remplacement. On peine à croire à ces élucubrations ; pourtant, elles menacent directement la vie de nombreux Musulmans et Musulmanes qui sont aujourd’hui la cible du racisme islamophobe le plus effréné.
La violence raciste n’est pas le seul fait de l’extrême droite, elle est consubstantielle à l’État français à travers les exactions permanentes de sa police, à travers aussi le silence, l’absence d’enquêtes sérieuses et des jugements de complaisance sur les crimes racistes, quand ceux-ci ne sont pas simplement maquillés ou ignorés. C’est ce qu’a longuement étudié la sociologue et historienne Rachida Brahim qui parle de déracialisation des crimes racistes.
Aujourd’hui, la plus grande vigilance est nécessaire. Exerçons-la toutes et tous ensemble !
Sonia Fayman, porte-parole de l’UJFP
- La famille de Brahim Bouraam a obtenu le retour à l’orthographe correcte de son nom qui figure désormais sur une plaque commémorative au Pont du Carrousel[↩]