Bonjour Salif Keita,
Je suis Juif (et notamment coprésident de l’Union Juive Française pour la Paix -UJFP-). Il y a quelques semaines je vous ai écrit pour vous inviter instamment à ne pas répondre à l’invitation que vous a adressé l’Etat d’Israël pour vous produire à Jérusalem dans quelques jours, le 23 août.
Comme beaucoup de citoyens dans le monde entier, je suis vivement mobilisé contre la politique actuelle de cet Etat, qui se fonde sur l’exclusion du peuple autochtone palestinien. Politique cruelle, mais aussi cynique et hypocrite, parce qu’elle se sert des artistes comme vous, attachés aux droits humains. Elle se sert de vous pour afficher une façade démocratique. Vous avez reçu de nombreux courriers comme le mien, et je sais aussi que de fortes pressions pour que vous mainteniez votre concert vous font hésiter.
Aussi je vous en supplie une dernière fois : n’allez pas dénaturer le sens de votre présence en Afrique du Sud en allant ensuite vous produire dans un pays qui impose un nouvel apartheid au peuple autochtone qu’il dépossède, expulse, réprime continuellement. Les gens qui vous donnent une autre image d’Israël vous mentent. Ils font l’amalgame entre Israël et l’ensemble des Juifs, ils soutiennent ou ils ferment les yeux sur l’apartheid israélien. Je ne sais pas si vous écouterez mes modestes paroles, mais votre refus de vous produire pour un nouvel apartheid après avoir commémoré celui qui a longtemps meurtri le peuple sud-africain, serait à la fois un geste qui renforcerait votre image positive et un réel soutien au peuple palestinien. J’espère encore que vous accomplirez ce geste.
Bien cordialement,
Jean-Guy Greilsamer.