M-F. Kahn a eu une vie pleine de médecin, de chercheur, de militant syndical, de militant internationaliste.
Ceux qui ne l’ont pas connu comprendront en lisant sa notice dans le dictionnaire Maitron, dans l’hommage qu’Edwy Plenel lui rend dans Médiapart, dans les communiqués des associations qu’il a animées, pourquoi le sillon qu’il a creusé est important.
Marcel-Francis ne s’est pas battu que pour les droits du peuple palestinien, mais il l’a fait de toute sa volonté, et face aux défenseurs de l’impunité du colonialisme israélien, il n’a pas hésité à être à l’initiative d’appels en tant que Juifs.
Il nous a raconté un jour : pour la rédaction d’un des premiers appels – il a malheureusement fallu en faire d’autres – les participants de la réunion se sont rapidement mis d’accord sur les dénonciations des politiques israéliennes et de l’alignement lamentable du CRIF sur ces politiques, ainsi que sur les revendications mises en avant. Mais au moment de dire en quoi les signataires se définissaient comme Juifs, la discussion s’est enlisée pendant plus d’une heure. Et c’est finalement Bernard Hersberg, l’ancien secrétaire général du SNESup, qui a fait consensus en quelques minutes : « nous qui sommes Juifs d’une manière ou d’une autre ». Nous ne garantissons pas le mot à mot.
Marcel-Francis n’a pas été un adhérent de l’UJFP pendant toutes ces années, il ne l’a été que de 2014 à 2017, mais il a toujours été un camarade sur lequel nous pouvions compter, partie prenante de tous nos combats.
Marcel-Francis, on ne lâchera rien. Nous le disons au militant de mai 68 : ce n’est qu’un début, nous continuons le combat.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 2 janvier 2025