Hommage au groupe Manouchian
Il y a 63 ans, le 21 février 1944, 23 combattants de la MOI (Main d’œuvre Immigrée) étaient fusillés par les Nazis au Mont-Valérien. Olga Bancic fut décapitée peu après en Allemagne. L’occupant avait essayé de dresser la population contre eux avec la célèbre « Affiche Rouge ».
Ces résistant(e)s étaient tou(te)s étranger(e)s et communistes.
La plupart avaient fait la guerre d’Espagne dans les Brigades Internationales. Parmi eux, il y avait des Arméniens (Manouchian), des Espagnols (Alfonso), des Italiens (Fontanot), des Juifs (Boczov, Elek, Rayman, Wajsbrot …). Ils ont été arrêtés par la police de Vichy et livrés à l’occupant. Ils sont tombés en combattant à un moment où les résistant(e)s étaient bien rares.
À l’heure où en France, les étranger(e)s sont à nouveau suspect(e)s, l’UJFP rappelle le rôle majeur que les étranger(e)s ont joué dans la Résistance Française. Certes, la situation faite aujourd’hui aux étranger(e)s en France n’est pas comparable à celle des années noires de l’occupation. Mais il y a des points communs : faire des étranger(e)s des boucs émissaires, les mettre dans l’illégalité et utiliser tous les moyens de l’Etat pour les traquer.
L’UJFP dénonce la criminalisation des Sans Papiers et la politique gouvernementale à leur égard. Elle réclame la régularisation de tou(te)s les Sans Papiers. Elle déplore que les seules « institutions » religieuses ou communautaires qui n’aient pas protesté contre « l’immigration jetable » soient les institutions juives (CRIF et Consistoire).
Les morts de l’Affiche Rouge se battaient au nom de principes universels : le refus de la barbarie Nazie, l’émancipation de l’humanité, le refus de tous les racismes et de toutes les discriminations. Aujourd’hui un seul camp prétend parler au nom du génocide et de ses victimes : c’est le camp de ceux qui défendent inconditionnellement la politique criminelle du gouvernement israélien à l’égard du peuple palestinien. C’est le camp de ceux qui essaient de faire passer les Palestiniens pour les successeurs des Nazis.
Les combattant(e)s de la MOI de toutes origines n’avaient rien à voir avec cette histoire. L’UJFP se réclame des valeurs qui les ont inspiré(e)s. C’est au nom de ces principes qu’elle demande inlassablement la fin de l’occupation de la Palestine et une paix entre Palestiniens et Israéliens fondée sur l’égalité des droits et la justice.