17 MAI 2021
Tout commence avec un mensonge et une affirmation liberticide :
Darmanin : «Je ne veux pas qu’on crie « mort aux juifs » comme c’était le cas dans les rues de Paris en 2014 ».
Le préfet Lallemand : « Des risques sérieux de violences existent ».
Des affirmations grotesques et mensongères reprises de façon honteuse par une Anne Hidalgo, maire de Paris, toujours prompte à stigmatiser des populations d’outre périphérique et à caresser l’État d’Israël dans le sens du poil. C’est ainsi que, reprenant la propagande politico-médiatique, cette dernière est allée jusqu’à prétendre qu’en 2014 des femmes juives avaient dû se réfugier dans des synagogues pour échapper aux manifestants. A l’époque, Valls avait en effet prétendu que des « mort aux Juifs » auraient été criés et qu’une synagogue avait été assiégée. Or aucune plainte n’a jamais été déposée, ni par le CRIF, ni par le rabbin de la synagogue. De plus ces accusations ont été complètement démenties par le chef d’état major de la police parisienne de l’époque. En revanche, le cortège des manifestants avait bien été attaqué par des membres de la LDJ.
Non seulement ces mensonges répétés à satiété et repris en boucle par tous les médias ont justifié l’interdiction de la manifestation de solidarité avec le peuple palestinien samedi 15 mai mais pour faire appliquer cette interdiction, nous avons assisté à une débauche inouïe de forces de l’ordre (4200 policiers). Celles-ci ont été déployées dans Barbès et aux abords des principales gares parisiennes : gare du Nord, gare de l’Est et gare St Lazare. Une mobilisation de policiers et un étalage de matériel de répression qui même selon certaines chaînes d’info en continu, peu tendres avec les manifestants habituellement, se sont avérés complètement disproportionnés. Blocage de gares parisiennes, fermetures de nombreuses stations de métro, nassages de groupes de manifestants des heures durant, amendes de 135 euros pour participation à manifestation interdite… rien n’y a fait. En effet la manifestation ou plutôt les manifestations éparpillées se sont déroulées dans un calme remarquable. En dépit de la répression, les groupes, constitués dans une très grande proportion de jeunes – voire très jeunes – ont fait preuve d’un très grand sens des responsabilités, empêchant même quelques rares excités de renverser des poubelles et allant jusqu’à ramasser les déchets tombés au sol. Il semblerait que le hirak algérien fasse des émules.
Tout cela nous amène à ce constat : la stratégie de Darmanin qui consistait d’une part à intimider les organisations appelant à la manifestation, à tétaniser la jeunesse des quartiers d’immigration et d’autre part à espérer des troubles pour justifier de nouvelles interdictions et pour peaufiner son image de dur à cuire du maintien de l’ordre a lamentablement échoué. Un camouflet d’autant plus violent que partout où les manifestations étaient autorisées, elles se sont passées dans le plus grand calme. Le contraste ne prouve qu’une chose : ce sont les forces de l’ordre qui créent le désordre.
Quant à Macron, obsédé par les élections de 2022, il n’a pas hésité à apporter un soutien quasi-total à l’État d’Israël en espérant, tout comme Hollande en son temps, en tirer des dividendes politiques.
En tout état de cause, comme en 2014, ce 15 mai 2021, la Nakba palestinienne, a été commémorée comme il se doit dans la plupart des capitales du monde dont celles, nombreuses, du monde arabe qu’on croyait soumises à la trahison de certains de leurs dirigeants. De Bagdad à Chicago, de Rabat à Bruxelles, la solidarité envers le peuple palestinien ne faiblit pas et dément le parti pris pro-israélien des élites aux pouvoir.
La grande leçon à retenir de tout cela, c’est qu’il s’impose à nous de construire l’unité la plus large autour de la cause palestinienne sur des bases politiques claires : la dénonciation du colon israélien, le soutien sans faille à la lutte du peuple palestinien. De nouvelles mobilisations s’annoncent. Soyons au rendez-vous !