PAR CSDS06 le 23 JANVIER 2017
Malgré la couverture médiatique, les communiqués, les revendications, les interpellations, les procès des Citoyens Solidaires, on oublie que celui qui aide a reçu une éducation d’une manière ou d’une autre. Car les valeurs qu’il a reçu sont bien venues de quelque part et c’est pas la télé ou les discours qui forgent le cœur des gens.
Avec ces procès en cascade, ce sont des personnes individuelles qui se présenteront à la barre, mais derrière il y a souvent une famille et quand une mère voit son enfant au tribunal elle est touchée en plein coeur.
La mère de Pierre-Alain s’était exprimée ici avant son procès et ensuite après le procès ici. Aujourd’hui c’est au tour de la mère de Cédric de s’adresser au procureur et il y a des moments ou il faudrait écouter les mamans.
Lettre de la mère de Cédric au procureur Jean-Michel Prêtre.
Monsieur le Procureur, je vous fais une lettre……
Je suis la mère de celui contre lequel vous vous acharnez. Ma grand-mère paternelle a elle aussi, en 1918 passé la frontière d’Italie à pied, par les montagnes elle a perdu le bébé qu’elle portait au cours de ce périple (peut être a-t-elle croisé à ce moment là les grands mères de messieurs Ciotti et Estrosi, qui sait ?), elle s’est louée telle une bête de somme pour tirer les « charetons » je me souviens d’elle avec la lanière de cuir qui lui barrait le torse… Ma mère quant à elle était allemande, ma sœur est née dans les geôles de la Gestapo, elles ont été toutes deux libérées par les Américains ; C’est ce sang là qui coule pour moitié dans les veines de mes deux fils que vous avez fait arrêté jeudi, l’autre moitié étant du pur sang de Bretagne… c’est têtu un Breton, et ça n’a pas peur des tempêtes.
S’ils ne sont pas Français « de souche » (c’est ce qui reste d’un arbre mort, non?) ils ont des racines profondes et vivantes dans ce pays qui est le leur et qu’ils aiment.
Pour que vous compreniez… nous avons été « famille d’accueil pendant 25 ans. Cédric avait 5 ans, Morgan 7, quand les premiers enfants sont arrivés. Ils ont partagé leurs jouets, leur table, leur maison, leurs parents avec 15 enfants délaissés, de toutes origines, certains battus, violés…..
Alors quand Cedric vous dit que ces enfants qu’il voit sur nos chemins et nos routes de la Roya, ce sont ses frères et ses sœurs, il ne vous ment pas. Et quand il interpelle si fort les services de l’ASE, c’est qu’il en connaît les rouages.
Nous avons quatre enfants puisque ils ont accepté d’intégrer deux de ces enfants à leur famille, ce sont leur sœur et leur frère à présent et nous en sommes très fiers !
Voilà monsieur le Procureur, et tous ceux qui le traite de passeur, de trafiquant d’êtres humains et de voleur, voilà à qui vous avez à faire.
Avec tout mon respect
Mama Herrou
« Si la non-violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes » Ghandi