Bureau National de l’UJFP Paris le 1ier Novembre 2009
L’assemblée générale n’a pu que constater la dégradation du « vivre ensemble » aussi bien là-bas, au Moyen Orient, en « Israël/Palestine», qu’ici, en France.
Là-bas, la poursuite par l’Etat d’Israël de la colonisation, de l’annexion de Jérusalem Est, de l’épuration ethnique, des discriminations, du refus du droit au retour, … et bien sûr l’horreur absolue de l’opération « plomb durci », dont les enquêtes indépendantes d’experts internationaux ont montré que les responsables pouvaient et devaient être traduits devant la justice pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ce qui est pour nous dramatique, c’est de voir comment toutes les formations politiques sionistes, y compris celles classées à gauche, ont soutenu au moins dans un premier temps l’agression contre la population de Gaza. Les élections qui ont suivi n’en ont pas moins montré un nouveau déplacement à droite de l’opinion avec l’intégration dans le gouvernement du parti ouvertement raciste et fascisant d’Avigdor Lieberman.
Cette aggravation de la situation, et la division du mouvement national palestinien, n’empêchent pas la poursuite remarquable d’une résistance populaire et multiforme du peuple palestinien : résistance économique, sociale, culturelle qui doit avoir le soutien de tous les défenseurs des droits humains. L’UJFP soutient cette résistance, soutient le combat des anticolonialistes israéliens, pense qu’aujourd’hui nous devons répondre à l’appel de la société civile palestinienne en développant la campagne dite « BDS » : boycott, désinvestissement, sanctions.
L’UJFP s’inscrit dans toutes les démarches favorisant pour les Palestiniens l’accès au juge dans le cadre du droit international et du droit humanitaire international, dont la requête déposée au nom de quelque 4OO organisations.
Elle participe à toutes les démarches pour que soient effectivement traduits devant la justice pénale internationale les criminels de guerre, dirigeants politiques et militaires de cet Etat auquel la «communauté internationale » continue d’accorder une totale impunité.
Dans le cadre de la campagne BDS, l’UJFP participera à la veille juridique et à la réflexion sur différentes actions à envisager dans ce cadre.
Sur un plan politique et militant, l’UJFP s’inscrit pleinement et apportera tout son soutien dans la préparation et la réalisation du tribunal Russell pour la Palestine.
L’UJFP poursuivra sa participation à la coalition contre l’implantation d’Agrexco à Sèt e. L’UJFP soutient la marche vers Gaza, pour briser l’enfermement imposé à plus d’un million et demi d’habitants.
Ces actions doivent avoir une dimension internationale, et notamment européenne. L’UJFP s’y emploiera, et se prépare à accueillir en janvier prochain la convention des Juifs Européens pour une Paix Juste, coordination dont elle est membre.
Dans une motion d’urgence, nous avons demandé unanimement que soient suspendues à Paris les indécentes festivités en « l’honneur » du centenaire de Tel Aviv, auxquelles plusieurs cinéastes palestiniens et israéliens invités, et non des moindres, ont décidé de refuser de participer.
Avec la précieuse participation du journaliste Jacques Coubard et du politologue James Cohen, nous avons tenté de voir dans l’élection d’Obama les raisons d’espérer pour la paix au proche Orient : les résultats de cette recherche ont été décevants. Si le discours US n’est plus celui du « choc des civilisations », et comment ne pas s’en réjouir, si la menace d’une guerre contre l’Iran n’est probablement pas à l’ordre du jour des prochaines semaines, la politique concrète de l’Administration Obama reste fondée sur un indéfectible soutien à Israël, comme le refus du rapport Goldstone et l’inqualifiable pression sur l’Autorité palestinienne pour qu’elle accepte de « négocier » avant même le gel de la colonisation viennent à nouveau de le démontrer.
Il n’y a donc pas d’autre voie pour contribuer à la paix que la mobilisation des peuples. Les importantes manifestations que la France a connues en janvier dernier, la rencontre jusque là rare des jeunes des quartiers populaires avec les militants des organisations démocratiques françaises traditionnelles, sont un acquis précieux qu’il ne faut pas dilapider.
D’autant que la situation dans notre pays n’a pas évolué de façon positive. L’idéologie sécuritaire comporte toujours son volet stigmatisation de l’étranger. La volonté du pouvoir exécutif de conserver les voix de l’extrême droite récupérées lors des élections présidentielles se traduit par la poursuite de la politique ignoble de Besson piétinant le droit d’asile et ouvrant un faux débat sur «qu’est-ce qu’être français » pour réveiller les pires réflexes xénophobes. Parallèlement, on multiplie les caméras de surveillance, les fichages et les fichiers, les gesticulations contre de pseudo terroristes. La Présidence Sarkozy au plan international semble plus en phase avec la politique que menait Bush qu’avec celle d’Obama. Un symbole n’en est-il pas le scandaleux refus de recevoir la mère de Salah Hamouri ?
L’assemblée a adopté à une très large majorité les rapports d’activité et financier.
Des commissions de travail ont travaillé et ont rapporté en AG.
Nous avons débattu du sionisme et de l’antisionisme .Si certains membres de l’UJFP expriment des réticences argumentées quant à l’utilisation du terme « antisioniste », il n’en demeure pas moins que le consensus fondateur de l’UJFP reste inchangé depuis 2000. L’UJFP n’est pas une organisation sioniste, le sionisme n’est en aucune manière une grille de référence pour elle, et les sionistes juifs ou non n’y ont pas leur place.
Nous avons débattu de notre rapport aux divers courants et sensibilités qui traversent la population juive, de notre participation à plusieurs associations ou collectifs nationaux : Plateforme des ONG pour la Palestine, Collectif national pour une Paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens, CRID (Centre de Recherche et d’Informations pour le Développement) …
Nous avons fait le point sur la Campagne BDS et sur ses perspectives, sur notre engagement dans cette campagne.
L’UJFP soutient le réseau Education sans Frontières et appelle ses adhérents à poursuivre leur participation aux mobilisations de solidarité avec les sans-papiers, pour le d roit d’asile et contre les discriminations anti-immigrés.
L’Assemblée s’est réjouie de la qualité de la Revue « De l’Autre côté » et notamment de son dernier numéro avec son dossier sur GAZA ou ses articles sur « les femmes en Islam ». Elle a cependant constaté les insuffisances de la communication et de l’information tant interne qu’externe de l’association et tracé quelques pistes pour son amélioration, en associant mieux les adhérents par la constitution de groupes de travail.
Le Bureau national 2009-2010 a été élu :
Co-Présidents : Michèle Sibony, André Rosevègue
Secrétariat : Christine Birnbaum, Daniel Lévyne
Trésorerie : Daniel Lévyne, Jean-François Marx
Campagne BDS : Jean-Guy Greilsamer
Communication : Pierre Stambul, Nadège Edwards, Jean-Claude Meyer
Droit(s) : Mireille Fanon Mendes-France
Site internet : Viviane Cohen
Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – 21 ter rue Voltaire, 75011 PARIS
Téléphone : 06 23 27 26 87 · e-mail : contact@ujfp.org · Site : www.ujfp.org