La bataille sémantique sur la caractérisation de la situation en Israël-Palestine continue de faire rage. Alors que le mouvement de solidarité avec la Palestine pouvait légitimement se réjouir des progrès concernant la reconnaissance des crimes d’apartheid commis par Israël des deux côtés de la « ligne verte » dans la foulée de nombreux rapports soigneusement documentés, voilà que le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell vient faire le lit de l’extrême-droite sioniste au pouvoir : « il n’est pas approprié d’utiliser le terme apartheid en relation avec l’État d’Israël ».
Pis encore, il affirme dans ce même communiqué en mobilisant les fameux “exemples” de l’IHRA, toute honte bue, que qualifier Israël d’État raciste relève de l’antisémitisme. Les suprémacistes juifs au pouvoir à Tel Aviv, qui n’ont jamais fait taire leurs militants lorsqu’ils criaient « morts aux Arabes » et qui viennent d’interdire le drapeau palestinien sur le sol israélien, doivent rire à gorge déployée.
Ce mépris flagrant des Palestiniens instrumentalise, de fait, une fois encore, la lutte contre l’antisémitisme. La responsabilité de l’UE est immense, et nous la dénonçons avec vigueur. Elle abandonne les Palestiniens, allant même jusqu’à les déposséder de leur droit de nommer leur oppression, et détourne la lutte contre l’antisémitisme en prétendant que la critique d’Israël est antisémite.
Tant que l’égalité des droits ne sera pas respectée entre le Jourdain et la Méditerranée, nous continuerons de dénoncer avec force les crimes d’apartheid commis par l’État raciste d’Israël.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 24 janvier 2023