L’UJFP contre l’islamophobie

Intervention de Sonia Fayman pour l’UJFP au meeting de MTE le 18-05-2013

La répression qui s’est abattue depuis au moins trois ans sur des mères de famille portant foulard lorsqu’elles ont été empêchées d’accompagner les sorties scolaires, a marqué un pas de plus dans la politique des gouvernements successifs de droite comme de gauche contre les Musulmans et en premier lieu contre les Musulmanes.

Cette politique c’est le racisme d’Etat, c’est la discrimination à l’égard des Musulmans et, par extension, des Arabes et des Berbères présentés comme inassimilables, comme pratiquant une religion dont les valeurs seraient, par essence, antinomiques avec les « valeurs de la France ». Et ainsi, en vertu de la loi scélérate de janvier 2012, pour être assistante maternelle, pas de foulard.

Les Juifs ont connu dans plusieurs pays un même ostracisme, qui en a fait des parias enfermés dans des ghettos. Aussi l’UJFP est particulièrement sensible à l’injustice, au déni des droits, aux discriminations institutionnalisées contre des groupes de population quels qu’ils soient.

Aujourd’hui en France l’islamophobie, loin d’être combattue par le gouvernement, est le fer de lance de calculs électoraux qui tournent complètement le dos aux principes d’égalité et encore plus de fraternité. Des groupes qui brandissent l’étendard de la laïcité pour s’attaquer aux pratiques de l’islam bénéficient d’une oreille complaisante dans les sphères du pouvoir. On voit fleurir les amalgames les plus douteux en contradiction avec la loi sur la laïcité de 1905.

Des jeunes filles sont renvoyées des établissements scolaires si elles s’y rendent ne seraient-ce qu’avec un bandeau sur la tête ou une jupe longue dès que l’on sait qu’elles sont musulmanes et ce, dans l’indifférence générale, voire à la satisfaction du plus grand nombre. Le jugement de la cour de cassation contre le licenciement il y a deux ans d’une employée de la crèche Baby Loup qui venait travailler avec un foulard sur la tête a fait pousser des cris scandalisés jusqu’au ministre de l’intérieur.

Ce sont toujours les femmes qui sont visées. Mais aussi les enfants, car cette interdiction d’accompagnement des sorties scolaires est une attaque directe contre les enfants qui ne comprennent pas ce que leurs mères ont bien pu faire pour qu’elles soient écartées des activités collectives auxquelles elles se proposent de participer (ils ne vivent pas cela comme un affront mais comme un traumatisme).

On est là dans une situation absurde où on interdit à des femmes de participer à la vie scolaire à l’heure où l’on déplore que les parents ne s’impliquent pas dans la scolarité de leurs enfants. C’est là qu’on voit la réalité de ce qui est proposé, ou plutôt imposé, aux étrangers ou supposés tels : c’est de se couler dans le moule, de ne pas de faire voir. Participer aux sorties scolaires, ah non pas comme ça. Elle est belle l’intégration !

L’UJFP s’élève contre toutes les lois et mesures aux relents coloniaux et racistes qui, au mépris du vivre ensemble, stigmatisent et discriminent une partie de la population de France et visent à faire de certains de nos concitoyens des citoyens de seconde zone, soumis à des lois spécifiques, revenant ainsi au traitement séparé des populations cher aux nostalgiques de la colonie.

Sonia Fayman

Meeting MTE 18 mai 2013