L’UJFP présente aux mobilisations franciliennes contre le gouvernement fascisant d’Israël et en solidarité avec le peuple palestinien

Malgré la multiplicité des luttes en cours et en particulier celles concernant les retraites, la mobilisation en Île-de-France contre le gouvernement fascisant d’Israël et pour la liberté d’expression des amis du peuple palestinien en France, ne faiblit pas.

Les initiatives des 17 et 18 mars, qui ont eu lieu successivement à Bobigny, Paris et Argenteuil ont été mobilisatrices. L’UJFP y a participé.

À la Mairie de Bobigny, à l’occasion de la journée internationale contre le racisme, plusieurs dizaines de participant.e.s ont tenu des stands militants, écouté et applaudi les interventions instructives de Salah Hamouri, qui était invité, dégusté un repas à dominante palestinienne et apprécié une animation musicale à vocation militante. Autour des stands, dont celui de l’UJFP, il y a eu une bonne affluence.

L’UJFP aux mobilisations franciliennes contre le gouvernement fascisant d’Israël et ses amis et en solidarité avec le peuple palestinien - Jean-Guy Greilsamer

A Paris, le rassemblement appelé le 17 mars à 18h30 place Saint-Michel et initialement prévu contre la venue du ministre fasciste Smotrich et pour la liberté d’expression de Salah Hamouri a réuni plusieurs dizaines de manifestant.e.s.

Le lendemain, un rassemblement combatif devant la Sous-Préfecture d’Argenteuil, en solidarité avec le peuple palestinien, a réuni des dizaines de personnes issues de divers horizons politiques et sociaux.

Voici un texte rédigé par Jean-Guy Greilsamer à partir d’extraits de son intervention à Argenteuil, intervention similaire à celle de la veille à Paris.

Pour commencer présentation de l’UJFP et précision du fait qu’elle appartient à de nombreux collectifs de solidarité avec le peuple palestinien et notamment d’un collectif européen d’associations juives pour une paix juste et d’un Réseau juif international pour la justice en Palestine, qui comprend des associations juives notamment des États-Unis, du Canada, d’Afrique du Sud et d’Israël. Puis :

Depuis l’appel au rassemblement d’aujourd’hui, deux victoires ont été obtenues :

  • le ministre fasciste Smotrich ne viendra pas en France, grâce notamment aux mobilisations aux États-Unis et en France,
  • et le Tribunal administratif de Nancy a débouté le Préfet de Meurthe et Moselle, qui voulait interdire la présence de Salah Hamouri à une réunion publique de solidarité avec le peuple palestinien, à Nancy.

Smotrich, le ministre fasciste israélien, ne viendra pas, mais sa politique et celle du gouvernement israélien continuent, avec la complicité des grandes puissances et le soutien de fait des États-Unis et de l’Union européenne, et en particulier de la France.

Cette politique est l’accentuation de celle qui avait déjà cours avant le gouvernement israélien actuel. Il s’agit d’une politique coloniale, d’apartheid et d’épuration ethnique. Ce que veulent les autorités israéliennes, c’est imposer une suprématie juive dans toute la région, de Gaza au Jourdain et anéantir par tous les moyens possibles (dans le contexte actuel) la résistance du peuple palestinien, et en particulier l’héroïque résistance de nombreux jeunes, qui préfèrent mourir dignement que de vivre humiliés.

Je vais vous lire un communiqué récent du Théâtre de la Liberté de Jénine, qui résume bien la situation. Je précise que ce Théâtre se situe tout près de l’entrée du camp de réfugiés, qui est un lieu dans lequel l’armée israélienne s’acharne contre d’héroïques résistants et contre toute la population, commettant de nombreux assassinats et utilisant toute sorte de subterfuges pour perpétrer des dizaines de massacres par vagues successives C’est là que la journaliste Shireen Abu Akleh a été assassinée l’an dernier.

Bilal Al-Saadi, président du conseil d’administration du Théâtre de la Liberté est en détention administrative, et sa détention a été renouvelée récemment.

Je précise aussi que les activités culturelles ont une grande importance pour le peuple palestinien : elles contribuent à maintenir son identité collective et permettent aux jeunes Palestiniens d’entrevoir un monde meilleur et de mieux maîtriser leur avenir.

Voici donc le communiqué :

Combien de temps devons-nous être des témoins silencieux et passifs ?

Le 7 mars, l’armée israélienne a de nouveau attaqué le camp de réfugiés de Jénine.

Six Palestiniens ont été assassinés et plus de seize ont été blessés.

Que l’armée utilise des roquettes et des missiles pour bombarder des maisons est un acte de guerre totale.

Une fois de plus, Israël a bloqué les ambulances qui tentaient de secourir les blessés.

Une fois de plus, une famille doit dire au revoir à un fils, un frère, un mari et un père.

Et une fois de plus, ils sont qualifiés de terroristes par les médias et par Israël qui justifie ainsi ses crimes de guerre.

Combien de temps devons-nous être des témoins silencieux et passifs ?

Combien de temps devons-nous attendre, jusqu’à ce que la communauté internationale prenne position ?

Nous pouvons affirmer que la communauté internationale n’est pas seulement complice de la politique israélienne, mais alliée de cette politique, parce qu’elle sait que tant qu’Israël ne sera pas sévèrement sanctionné, il continuera sa politique, une politique qui sert de nombreux États par la vente d’armes testées contre les Palestiniens, et de matériels servant à ficher, à surveiller ou à réprimer les populations, particulièrement face aux révoltes populaires.

Les États-Unis, et l’UE dont la France, sont alliés parce qu’ils font partie du même monde, un monde dominé par des politiques ségrégatives, coloniales ou néo coloniales, racistes…. Ces États pratiquent le deux poids, deux mesures face aux guerres actuelles.

La Cour Pénale Internationale vient de décider de lancer un mandat d’arrêt international contre Poutine suite à l’agression contre l’Ukraine. Qu’attend-elle pour condamner les nombreux responsables israéliens de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ?

En 2018, Zeev Sternhell, historien juif israélien, a écrit dans le journal « Le Monde » : En Israël pousse un racisme proche du nazisme à ses débuts.

Nous sommes cinq ans plus tard et la situation empire.

L’actuel gouvernement israélien est ouvertement fascisé ;  des ministres et des députés ne cachent pas leurs intentions génocidaires.

Le ministre des finances et des colonies, Smotrich, se dit lui-même fasciste homophobe. Son collègue Ben G’vir, ministre de la sécurité nationale, est un admirateur de Baruch Goldstein, qui avait assassiné 29 Palestiniens musulmans en prière au caveau des patriarches, à Hébron,

Ces deux ministres seraient en France probablement qualifiés de néo-nazis.

Face à cette situation et aux mesures de ce gouvernement israélien des mobilisations se développent.

En Israël, ont lieu actuellement de fortes mobilisations contre la volonté de contrôle de la Cour Suprême, Haute Cour de Justice, par le pouvoir politique. Ces mobilisations sont malheureusement très majoritairement internes au régime sioniste, dirigées surtout contre Netanyahu mais pas contre la politique anti-palestinienne. Un « bloc anti occupation » commence heureusement à y apparaître.

Des Juifs israéliens sont certes solidaires des Palestiniens, ainsi les jeunes refuzniks qui refusent de servir l’armée d’occupation et subissent des périodes d’emprisonnement (totalement sans commune mesure avec ce que subissent les Palestiniens), mais ils sont trop peu nombreux pour faire évoluer la situation.

Dans le monde entier ont eu lieu de nombreuses manifestations de solidarité avec le peuple palestinien.

Aux États-Unis de nombreuses associations de la communauté juive ont manifesté contre la venue de Smotrich. La moitié de la population juive étasunienne est plus attachée à l’avenir des États-Unis qu’à celui d’Israël et près du quart estime que le mouvement BDS est légitime.

Je signale une victoire importante : en Espagne la maire de Barcelone a suspendu le jumelage de la ville avec Tel Aviv, grâce à une importante mobilisation citoyenne, à laquelle a contribué une association antisioniste judéo-palestinienne, nommée JUNTS (= Ensemble).

Et l’audience du mouvement BDS s’amplifie.

Je conclus :

L’avenir est incertain, il dépend en grande partie de l’évolution de la situation internationale, mais tant que la résistance, souvent héroïque, du peuple palestinien continue, et la solidarité internationale aussi, nous avons de bonnes possibilités de marquer des points et de continuer à sensibiliser les gens.

C’est donc un devoir politique et moral de le faire !

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