Communiqué du Collectif pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant du 20 novembre.
Farhan Haq, secrétaire-adjoint des Nations unies, a déclaré au cours d’une conférence de presse le 7 novembre au siège de l’organisation internationale à New-York : « 500 enfants palestiniens sont actuellement détenus par Israël ». L’ONU, qui a exprimé sa profonde préoccupation face à cette situation, confirme ainsi les nombreux rapports des associations des droits de l’homme israéliennes et palestiniennes qui dénoncent l’emprisonnement des enfants palestiniens.
Chaque année, 700 d’entre eux sont emprisonnés plusieurs mois, pour la plupart dans les prisons d’Ofer et de Megiddo, 12 000 depuis l’Intifada de 2000, le plus souvent pour jets de pierre, une des accusations (passible de dix à vingt ans de prison) utilisées par l’occupant israélien pour criminaliser et emprisonner les jeunes Palestiniens. En violation flagrante de la Convention internationale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989 et même de la législation israélienne, ces enfants, parfois âgés d’à peine 12 ans, sont arrêtés, emprisonnés, soumis à l’isolement cellulaire, violentés, interrogés et parfois torturés pendant des gardes à vue pouvant durer jusqu’à 96h. Leurs parents sont exclus de la procédure une fois que les jeunes sont officiellement arrêtés. A partir de 15 ou 16 ans, ils sont jugés et détenus avec et comme des adultes. Plusieurs enfants palestiniens, détenus à la prison d’Ofer, ont signalé récemment à leur avocat avoir subi la torture et des mauvais traitements au cours de leur interrogatoire.
Cette politique du gouvernement Israélien, qui s’aggrave depuis 2014 et l’opération « Bordure protectrice », a des conséquences désastreuses sur les jeunes victimes. Coupés de leur famille et de leurs amis, détenus loin de chez eux pendant des mois à un âge critique de leur développement, beaucoup en garderont des séquelles psychologiques handicapantes. La force d’occupation israélienne ne cherche pas seulement à décourager tout acte de résistance de la part des enfants et de leurs familles, mais elle vise aussi à saper la société palestinienne à sa base pour l’empêcher de s’organiser et de résister en ruinant l’éducation et la socialisation de ces enfants.
Profitant de la vulnérabilité des adolescents et usant de manipulations psychologiques ou de menaces, les autorités Israéliennes essaient même de faire de certains jeunes des indicateurs avec les conséquences que l’on peut imaginer pour eux.
Nous dénonçons la poursuite par l’occupant israélien de l’emprisonnement, de la torture et des mauvais traitements envers les enfants palestiniens. En cette journée internationale des droits de l’enfant, nous exigeons la libération immédiate de tous les enfants palestiniens dans les prisons israéliennes. Face à cette situation, les déclarations des autorités internationales et des gouvernements ne suffisent pas. Il faut des actes ! La suspension de l’accord de coopération entre l’Union européenne et Israël constitue un des moyens les plus efficaces pour mettre un terme à l’impunité d’Israël et la contraindre à respecter le droit international.
Paris le 20 novembre 2017
Signataires membres du Collectif pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israélien
Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) – AFD International – AILES Femmes du Maroc – Alternative Libertaire (AL) – Américains contre la guerre (AAW) – Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association des Tunisiens en France (ATF) – Association France Palestine Solidarité (AFPS) – Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) – Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) – Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) – Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) – Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) – Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP) – Cedetim / IPAM – Collectif des Musulmans de France (CMF) – Collectif Faty Koumba : Association des Libertés, Droits de l’Homme et non-violence – Collectif interuniversitaire pour la coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) – Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) – Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) – Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) – Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) – Confédération Générale du Travail (CGT) – Droit-Solidarité – Ensemble ! – Europe Ecologie les Verts (EELV) – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – Fédération Syndicale Unitaire (FSU) – Forum Palestine Citoyenneté – Génération Palestine – La Courneuve-Palestine – le Mouvement de la Paix – les Femmes en noir – Ligue des Droits de l’Homme (LDH) – Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) – Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF) – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Organisation de Femmes Egalité – Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) – Parti Communiste Français (PCF) – Parti de Gauche (PG) – Parti de l’émancipation du peuple – Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) – Socialistes pour la Paix – Sortir du colonialisme – Syndicat National des Enseignements de Second degré (SNES/FSU) Une Autre Voix Juive (UAVJ) – Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) – Union syndicale Solidaires