Lettre ouverte au président de la République

adressée par Maurice Buttin président du Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient » (CVPR PO) au sujet de ses récentes déclarations sur l’antisionisme.

Monsieur Emmanuel MACRON
Président de la République
Palais de l’Elysée
55 rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 PARIS

OBJET : Lettre ouverte
Antisémitisme/ Antisionisme

Monsieur le Président de la République,

Je m’adresse à vous, une nouvelle fois, en mon nom et au nom du « Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient » (CVPR PO), que je préside.

Je tiens à vous dire tout d’abord combien nous souscrivons à vos propos, lors du dîner du CRIF, à l’encontre des antisémites et de l’antisémitisme renaissant dans notre pays, qu’il faut combattre.

En revanche, vous avez repris ce que vous aviez dit à Benyhamin Netanyahou lors de son passage à Paris en 2017 : « « Nous ne céderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme ». La présidente de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine (40 associations) et celles-ci avaient alors protesté contre cet amalgame.

Personnellement, je vous avais adressé une lettre ouverte « Vous avez tort, Monsieur le Président ! » Naïvement, j’avais ajouté que vous aviez dit cela « sans doute dans le but de faire plaisir au Premier ministre israélien » – taxé « d’antisémite » par Jean-François Khan, jeudi soir sur LCI, en tous cas, l’ami des dirigeants antisémites notoires des pays de l’Europe centrale.

Vous récidivez ! Ce n’est pas à vous, Monsieur le Président, que je rappellerai la maxime de Saint Augustin « Errare humanum est, perseverare diabolicum ».

Et, pas un mot sur le peuple palestinien occupé, opprimé, humilié !

Stéphane Hessel, ambassadeur de France, écrivait déjà dans « Libération », le 30 avril 2008, au retour d’un séjour en Palestine occupée : « Depuis quarante ans l’Etat d’Israël a perdu (sa) légitimité en bafouant, jusqu’ici impunément, les principes, valeurs et accords inscrits dans la Charte des Nations Unies, qu’il est censé respecter en tant que membre de l’organisation qui lui a donné naissance. (…) Pour les Juifs qui ont fait confiance à un Etat pour assurer leur avenir, quand se réveilleront-ils de leur sommeil pour s’apercevoir qu’ils ont été trahis ? »

Alors, Stéphane Hessel antisémite lui aussi ? Etre antisioniste, ce n’est pas agir contre Israël, comme le prétendent ses thuriféraires du CRIF, mais pour Israël.

Veiller agréer, Monsieur le Président de la République, l’assurance de notre considération attristée.