Chère Céline Bonacina,
L’an dernier vous avez joué pour l’association des Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine en Palestine occupée. C’était un geste musical et solidaire magnifique. Vous vous souvenez, je suis sûre, de l’enthousiasme de la salle et de notre reconnaissance envers vous et envers les autres musiciens pour cet acte généreux et sensible qui montrait que vous étiez interpellée par la situation des Palestiniens complètement coincés dans les territoires occupés, sous contrôle militaire permanent, alors qu’ils sont chez eux
Et voici que votre programmation vous amène à un festival à Tel Aviv, capitale de l’État d’Israël, cet État qui essaie de redorer son image culturelle et artistique pour mieux cacher les meurtres quotidiens, les privations imposées en Cisjordanie et à Gaza, les maisons démolies au bulldozer à Jérusalem Est au mépris des familles qui y vivent de plein droit, les centaines de manifestants non violents tués à Gaza et les milliers d’amputés depuis qu’ils marchent pour le droit au retour. Le droit, justement, manipulé par Israël qui n’en fait qu’à sa guise, qui invente sans arrêt des lois liberticides et même ethnocidaires.
Israël qui se prétend une démocratie mais qui pratique un apartheid légalisé par la loi « État Nation du peuple juif » (que de plus en plus de juifs dans le monde, comme moi, dénoncent).
Israël est un avatar colonial qui fait dans le raffinement en matière de torture physique et morale, arrêtant tous les jours des jeunes (ou moins jeunes) Palestiniens qui sont placés en détention provisoire sans accusation ni procès…. Et c’est là que vous voulez aller jouer ?
S’il vous plaît n’y allez pas ! Faites un nouveau geste solidaire.
Invitez les musiciens israéliens et palestiniens qui viennent sans le soutien de l’État israélien à venir jouer en France ou ailleurs en Europe, mais ne vous faites pas complice de l’entreprise de blanchiment d’Israël.
Bien à vous,
Sonia Fayman, membre des Amis du Théatre de la Liberté de Jénine et de la Campagne BDS France