Lettre de UJFP à Bernard Kouchner à propos du prisonnier Salah Hamouri et les autres prisonniers palestiniens détenus par Israel

PARIS, le 19 décembre 2007

M. Bernard KOUCHNER
Ministre des Affaires étrangères
37, quai d’Orsay
75007 PARIS

OBJET : Prisonniers politiques au Proche-Orient

Monsieur le Ministre,

En tant qu’association juive et française, nous nous adressons à vous au sujet d’un de nos compatriotes, le Français Salah Hamouri, actuellement retenu comme prisonnier politique en Israël. Lors de son intervention en faveur de la libération d’Ingrid Bétancourt, en Colombie, le Président de la République, Monsieur Nicolas Sarkozy a dit : « J’irai chercher les Français où qu’ils se trouvent. » Ainsi vous demandons-nous de tout faire en ce qui est en votre pouvoir pour obtenir la libération de notre compatriote, le jeune Franco-palestinien Salah Hamouri.

Votre gouvernement et vous-même, vous êtes récemment engagés auprès de la famille d’un prisonnier de guerre de la région, le soldat Gilad Shalit au motif qu’il est Franco-israélien. Toutefois, après avoir reçu la famille de ce prisonnier, détenu depuis un an et demi, vous avez refusé de recevoir celle du prisonnier franco-palestinien détenu, lui, depuis près de trois ans. Il semblerait donc qu’une attention différente soit accordée à la situation de jeunes Français détenus à l’étranger, selon qu’ils possèdent une double nationalité israélienne ou palestinienne.

Or, dans le contexte d’une occupation reconnue par l’ensemble de la communauté internationale, ce jeune Franco-palestinien doit recevoir le même soutien que celui dont bénéficie le caporal Shalit. Tous deux sont citoyens français et, à ce titre, ont droit à la même protection de la part de l’État, ainsi qu’il est d’usage, dans le cadre de l’assistance consulaire, pour tout Français enlevé à l’étranger. Rien ne saurait justifier un traitement différencié.

Rappelons enfin qu’il y a actuellement trois prisonniers de guerre israéliens détenus par les forces arabes (en Palestine et au Liban), et plus de 11 000 prisonniers palestiniens détenus par les forces israéliennes. Nous attendons de la France qu’elle œuvre de façon équitable en faveur de l’élargissement de l’ensemble de ces prisonniers, qu’ils soient ou ne soient pas d’origine française. Car la libération de tous les prisonniers politiques constitue à nos yeux une des conditions essentielles de l’instauration d’une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre plus haute considération.

Houria ACKERMANN, Coprésidente
Michèle SIBONY, Coprésidente
Richard WAGMAN, Président d’honneur