Madame le Maire,
J’ai appris que lors d’une fête commémorant l’anniversaire de la naissance de l’Etat d’Israël, vous avez déclaré, vous adressant à la communauté juive de votre ville,
« Votre histoire, transmettez là. Soyez-en fiers, fiers de votre pays.«
De quel pays parlez-vous ? Le pays des Juifs de Montpellier, c’est la France, pas Israël.
Votre déclaration est une forme d’antisémitisme, l’une des formes les plus sournoises, celle qui se couvre des oripeaux de la judéophilie.
Je ne discuterai pas ici de vos sympathies pour l’Etat d’Israël ; c’est votre droit de les exprimer.
Par contre lorsque vous dîtes à vos concitoyens juifs que leur pays c’est Israël, vous leur déniez le droit d’être français, vous tenez le même langage que Xavier Vallat qui ne supportait pas que Léon Blum soit président du Conseil, vous vous comportez comme ceux qui réduisaient le nom de Mendès France à celui de Mendès pour « ne pas souiller le nom de France » comme ils disaient.
La culture juive n’est pas la culture israélienne et les Juifs de nationalité française n’ont pas besoin d’en appeler à Israël pour se sentir juifs. L’amalgame que vous faites entre juif et israélien a des relents nauséabonds qui renvoient aux pires traditions de notre pays.
En tant que juif et citoyen français, je me permets de vous exprimer ma colère devant un tel amalgame.
Lille, le 19 avril 2013,
Rudolf Bkouche,
membre de l’Union Juive Française pour la Paix