Bonjour Monsieur,
Je tiens à vous exprimer mon profond regret devant l’information tronquée qui est diffusée depuis ce matin sur les journaux de France Inter.
J’écoute à toutes les heures quelqu’un qui raconte que le tir de rocket palestinien sur le sud d’Israël revendiqué comme une vengeance après la mort d’un prisonnier palestinien cette semaine, est le premier acte de violence (sic) depuis la dernière intervention israélienne sur Gaza en représailles de tirs palestiniens etc…
Ce qu’il faut comprendre d’une telle phrase c’est que la violence n’est que palestinienne. Il n’y a violence que quand des Palestiniens tirent une rocket sur Gaza. Le reste tout ce qui précède, tout le contexte n’a pas à être connu de vos auditeurs, il n’y a d’israélien que des réponses à la violence palestinienne. L’occupation, le siège de Gaza, les morts et blessés quotidiens sous les balles israéliennes, la colonisation et la violence des colons, les prisons et le statut des prisonniers politiques, tout cela vos auditeurs n’ont pas à le savoir!
A ce propos si le journal de France Inter juge utile de donner cette info là pourquoi ne donne-t-il pas celle qui concerne ce prisonnier, tué sous la torture (cf les premiers éléments de l’autopsie qui a eu lieu devant la famille et son avocat) et pourquoi France Inter ne consacre-t-il pas une partie de cette information à dire que 3000 prisonniers ont entamé une grève en réponse à cette mort plus que suspecte. Que 4 prisonniers sont en grève de la faim depuis 215 jours et sont à l’agonie ! Que les accords passés en 2012 entre Israël et les prisonniers après une grève très dure, sont quotidiennement violés par Israël et que les 4600 prisonniers politiques palestiniens sont actuellement au bout du rouleau. Ce n’est pas de la violence çà???
Et cette information là, telle que formulée sur votre antenne, c’est de la violence aussi. Je tiens à vous le dire.
Michèle Sibony
Membre du bureau national de l’UJFP
PS: ce jeune prisonnier de 30 ans père de 2 enfants, dont la femme est enceinte d’un troisième, mort sous la torture, a un nom: il s’appelle Arafat Jaradat.