Monsieur le rédacteur en chef du journal Ouest-France,
J’ai eu la désagréable surprise de lire dans les colonnes de votre journal en date de samedi et dimanche dernier ainsi que sur le site web du même journal ) un article soi-disant informatif vantant les qualités des gazéificateurs de marque SodaStream.
Que votre journal publie une telle publicité que l’on pourrait qualifier ici de clandestine est une pratique déjà contestable. Mais ce n’est pas pour moi le principal. Le problème est que l’auteur de cet article a failli à son devoir d’informer correctement vos lecteurs en omettant de signaler une pratique complètement contraire au droit international de cette société israélienne.
En effet, celle-ci est implantée non pas en Israël comme le laisse entendre l’article et comme ce qui est faussement indiqué sur les recharges des gazéificateurs, mais dans les territoires palestiniens que cet Etat occupe depuis 1967, à Maalé-Adoumin exactement. Or non seulement l’Etat israélien bafoue les innombrables résolutions des Nations Unies lui enjoignant de se retirer de ces territoires, mais le droit international humanitaire lui-même, tel qu’il est énoncé dans les conventions de Genève que cet Etat a pourtant signé. Il interdit en effet à la puissance occupante toute implantation, toute construction, toute activité industrielle et commerciale dans les zones qu’elle occupe ( Quatrième Convention de Genève) voir à ce sujet : https://search.un.org/index.php?lang=en
En conséquence, je déplore que ces produits provenant de colonies illégales et comportant des indications de provenance trompeuse pour le consommateur puissent trouver une quelconque publicité bienveillante dans votre journal. Ils ne devraient pas pouvoir être vendu dans les rayons de magasins affichant une « charte éthique », dans une France pays des « Droits de l’Homme ». D’autant que l’occupation et la colonisation des territoires palestiniens ne constituent pas les seules violations du droit par cet Etat. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il se rend coupable de crimes de guerres et de crimes contre l’humanité, comme de nettoyage ethnique et d’apartheid.
Ne pas acheter les produits israéliens, pour toutes ces raisons, c’est ce que demande le mouvement mondial, citoyen et non-violent BDS (Boycott Désinvestissement Sanction) auquel je participe tant qu’Israël ne respectera pas le droit international.
Recevez, monsieur le rédacteur en chef, l’assurance de mon attachement indéfectible à une information objective et aux droits humains.
Daniel Lévyne, membre de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix) Bretagne et de l’AFPS (Association France Palestine Solidarité) Dinan