PARIS, le 2 janvier 2008
M. Michel Gaudin
Préfet de Police de Paris
7-9, bd. du Palais
75915 PARIS Cedex 04
OBJET : Armée israélienne à Paris le 13 janvier
Monsieur le Préfet de Police,
J’apprends avec consternation qu’une fois de plus, le groupe Migdal organise à Paris un gala de soutien à « Magav », la Police des frontières israélienne. Cette dernière est un corps de l’armée israélienne particulièrement redoutable, qui sévit au coeur des territoires occupés et fait subir violences et humiliations quotidiennes à la population civile palestinienne. Ce nouveau gala est prévu pour le 13 janvier à la salle des spectacles « Le Bataclan », situé au 50 boulevard Voltaire dans le 11ème arrondissement.
L’Union juive française pour la paix est indignée qu’une telle manifestation de soutien direct à une armée étrangère puisse se tenir dans notre ville. Un tel événement constitue un affront pour tous ceux qui sont concernés par l’injustice et la violence provoquée par l’occupation israélienne. Par ailleurs, je crains que ce genre de manifestation ait pour effet de provoquer des sentiments antisémites, en laissant entendre que les Juifs dans leur ensemble soutiennent cette soirée, ce qui n’est pas le cas.
Au cours des dernières années, l’organisation de ces galas a été accompagnée d’un déploiement important des forces de l’ordre aux frais du contribuable, de rassemblements de protestation, d’interpellations, de violences et de blessés. La tenue répétée de telles soirées est une véritable provocation et compte tenu des réactions qu’ils suscitent chez nos concitoyens, ces galas de soutien à l’armée israélienne constituent un trouble à l’ordre public. Ainsi, au nom de l’UJFP, je vous demande de faire tout en votre pouvoir pour mettre fin à cette situation qui déshonore notre ville et notre pays.
De plus, ma sensibilité à toute discrimination m’oblige à souligner que par le passé, de nombreux événements pédagogiques sur les droits du peuple palestinien – festival de cinéma, projections ou débats publics – ont déjà été interdits, parfois sur un simple courrier, sous prétexte de trouble à l’ordre public, motif non avéré et plutôt fantaisiste. Il me semble évident que c’est également la politique du « deux poids deux mesures » pratiquée dans ce domaine qui est de nature à troubler l’ordre public, et à aggraver les tensions entre citoyens français en favorisant un vif sentiment d’injustice.
Sachez que je demeure à votre entière disposition pour de plus amples informations à ce sujet.
Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet de Police, en l’expression de ma plus haute considération.
Richard WAGMAN
Président d’honneur, UJFP