L’Espèce humaine de Robert Antelme au théâtre

Du 24 février au 5 mars prochains, des extraits de l’immense ouvrage de Robert Antelme, L’espèce humaine, seront mis en scène au théâtre « La Parole errante » à Montreuil.

Mardi-samedi à 20h30 et dimanche à 16h (relâche le lundi 29 février).

La pièce sera suivie tous les soirs d’une rencontre-débat animée par le politologue Olivier Le Cour Grandmaison, l’ensemble de l’équipe artistique et les différents partenaires et invités du projet (Christian SAVARY, Bruce CLARKE, Edgar MORIN / LDH, Tactikollectif, CRAN, MRAP, Sortir du Colonialisme, UJFP, Centre Primo Levi, Les Sentiers de la Mémoire).
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Calendrier des intervenants :

Mercredi 24 février : Olivier Le Cour Grandmaison et Edgar Morin
Jeudi 25 février : Sonia Fayman (UJFP)
Vendredi 26 février : Louis Georges Tin (CRAN) et Augustin Grosdoy (MRAP)
Samedi 27 février : Michèle Sibony (UJFP) et Henri Pouillot (Sortir du Colonialisme)
Dimanche 28 février : Olivier Le Cour Grandmaison et Louis Georges Tin (CRAN)
Mardi 01 mars : Bruce Clarke, Artiste plasticien et photographe
Mercredi 02 mars : Joséphine Vuillard (Centre Primo Levi)
Jeudi 03 mars : Olivier Le Cour Grandmaison
Vendredi 04 mars : Sibel Agrali (Centre Primo Levi)
Samedi 05 mars : SOIRÉE LDH avec Gilles Mancheron, Historien et la participation de Christian Savary (Les Sentiers de la Mémoire)

« Il n’y a pas des espèces humaines, il y a une espèce humaine », écrit Robert Antelme dans cette oeuvre, testament unique de la pensée brillante de son auteur. Résistant, affilié jusqu’au début des années soixante au Parti Communiste Français, il est arrêté par la Gestapo en 1944 et déporté dans les camps de concentration de Dachau puis Buchenwald jusqu’à sa libération le 29 avril 1945. De cette expérience traumatisante, il livre une parole inédite, nous permettant d’entrer dans la vie quotidienne d’un camp de concentration. Il en tire également une philosophie de l’espèce humaine dont il affirme l’unicité, éprouvée dans ses limites les plus extrêmes : en réduisant l’Homme à son besoin le plus radical, celui de sa propre survie, les SS révélèrent malgré eux et au contraire de leur projet génocidaire, l’unité de l’espèce humaine.

Robert Antelme a (sur)vécu un an dans les camps de concentration nazis. L’inimaginable expérience d’un homme parmi d’autres, réduit à l’irréductible, est transmise par sa langue, celle des camps, celle de ceux qui survivent. Ces mots sont mis en plateau dans cette création portée par la nécessité de la transmission de cette pensée qui montre par miroir ce qui nous unit tous.

Méconnue du grand public, cette oeuvre nécessaire est incarnée avec sensibilité et pudeur par la mise en scène de Maylis Isabelle Bouffartigue. Elle reprend sa place entre évocation et adresse directe à nous autres contemporains d’un monde amnésique de son passé et aveugle de ses maux. Porté par Diogène Ntarindwa et Maylis Isabelle Bouffartigue, L’espèce humaine nous interroge sur notre propre existence, jusqu’aux parties les plus sombres de notre individualité. Nous, qui sommes de la « vie normale », celle où il est possible de vivre au delà d’une « simple » survie quotidienne, quel rapport entretenons-nous avec « l’autre » ?

L’objectif de cette production : populariser un texte universel et méconnu. « Le message de Robert Antelme amène le lecteur à une réflexion à la fois introspective et politique ; il s’adresse à chacun de nous, à l’espèce humaine dans son ensemble. Si Robert Antelme témoigne, ce n’est pas d’abord d’une souffrance, mais d’un fait fondamental : plus une dictature, un ordre, quel qu’il soit, s’acharne à nier l’humanité de l’homme, plus il la met en évidence. Cette défaite de la volonté de destruction redonne toute sa valeur à la vie que les déportés ont vécue dans les camps de concentration et d’extermination. »

Mise en scène, dramaturgie, interprétation Maylis Isabelle Bouffartigue
Co-dramaturgie Olivier Le Cour Grandmaison (Politologue, enseignant à l’Université d’Evry et au Collège International de Philosophie)
Interprétation Diogène Ntarindwa
Technicien lumière/Régie Christophe Deflorenne
Production Compagnie monsieur madame, Théâtre le Ring et l »Espace Appia –
Résidences Foyer Rural de Saint Elix le Château, Salle Polyvalente de Lafitte Vigordane, La Parole Errante, le Ring, l’Espace Appia. –
Soutiens Ministère de la Culture, Conseil Régional et DRAC Midi-Pyrénées, Conseil Départemental 31, Madame la Sénatrice Christine Prunaud.
Partenaires : LDH, Tactikollectif, CRAN, Sortir du Colonialisme, UJFP, Centre Primo Levi – Invité Bruce Clarke

LIENS DE DEUX ARTICLES D’OLIVIER LE COUR GRANDMAISON :

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