Les responsables israéliens craignent que les Nations unies n’adoptent cette année le narratif de l’« apartheid »

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4 février | Jonathan Lis pour Haaretz | Traduction CG pour l’AURDIP | English

Des responsables craignent que le terme « apartheid » ne devienne assez dominant pour être adopté par plusieurs organismes d’investigation des Nations unies, ce qui pourrait conduire à l’exclusion d’Israël dans des événements internationaux.

Des responsables israéliens de haut rang ont exprimé dans les dernières semaines l’inquiétude que les Nations unies puissent bientôt adopter un discours selon lequel Israël est « un Etat d’apartheid », portant un coup sérieux au statut d’Israël sur la scène internationale.

Les responsables craignent que le terme ne se répande dans des rapports déposés par des organisations indépendantes, rapports qui seront finalement acceptés par plusieurs organismes d’investigation des Nations unies. Les responsables disent qu’une telle déclaration conduirait à l’exclusion d’Israël dans divers événements internationaux, comme des compétitions sportives ou des événements culturels.

« L’année qui vient sera décisive pour ceux d’entre nous qui oeuvrent contre la délégitimation d’Israël », a dit l’un de ces responsables. Un des organismes centraux qui adoptera probablement cette description est la Commission permanente d’enquête sur le conflit israélo-palestinien, du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. On s’attend à ce que le comité publie un rapport important en juin.

Les tentatives pour définir Israël comme un État d’apartheid sont relativement nouvelles sur la scène internationale. La direction politique israélienne les a décrites comme « un développement évolutif » de la cause pro-palestinienne dans les années récentes : ce qui a commencé par des efforts diplomatiques de l’Autorité palestinienne auprès d’institutions des Nations unies pour condamner Israël et imposer des boycotts sur les colonies s’est récemment développé dans l’utilisation de canaux juridiques et de requêtes déposées contre Israël auprès de la Cour pénale internationale. Maintenant, affirment les responsables israéliens, les dirigeants palestiniens utilisent la « version apartheid » comme un outil nouveau et efficace dans leur lutte.

La Commission d’enquête sur le conflit israélo-palestinien, par exemple, a été établie par le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies après l’Opération « Gardiens des Murailles », en mai 2021. Elle a un statut exceptionnel : contrairement aux précédentes commissions, celle-ci est illimitée et bénéficie d’un mandat d’une portée inhabituelle. Israël pense que ses membres ont des préjugés préexistants.

Un effort international dans lequel les Etats-Unis et Israël sont partenaires a conduit à une réduction de 1,2 millions de dollars dans le budget de la commission, et ses effectifs ont été réduits en conséquence de 24 à 18 personnes.

La semaine dernière, 42 membres du Congrès [américain] ont approché le Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Antony Blinken, et l’ont appelé à prendre des mesures pour arrêter les activités de la Commission. Dans la requête envoyée à Blinken par ces députés — tant par des Démocrates que par des Républicains— ils le pressaient de « mener un effort pour mettre fin à l’outrageante et injuste Commission d’enquête sur le conflit israélo-palestinien. »